Aux alentours du Vélodrome.
marseille : au vélodrome, coup d'envoi pour la clinique monticelli.
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"Mon père était maçon, il faisait ça mieux que moi", a plaisanté Jean-Claude Gaudin en maniant la truelle. Le costume en prit pour son grade, mais la pose de la première pierre reste l'étape salissante obligée pour passer du projet au concret.
Cette fois, il s'agit de faire sortir de terre un énorme parallélépipède orange : ce bâtiment de 6 000 m² abritera d'ici à fin 2016 les activités d'ophtalmologie et d'orthopédie transférées de l'ancienne clinique Monticelli (rue du commandant Rolland).
Plus qu'une délocalisation, cette clinique "Monticelli-Vélodrome" s'affiche comme "un centre unique en France, le premier entièrement organisé autour du concept de chirurgie ambulatoire", a expliqué Pascal Roché, directeur général du groupe Générale de Santé qui a fait le déplacement à Marseille.
Leader français de l'hospitalisation privée (115 établissements, 5 000 médecins, 20 000 salariés), la GDS est aussi le champion de l'ambulatoire, ces interventions chirurgicales standards parfaitement programmées et codées, qui ne nécessitent pas d'hospitalisation. Gain pour le patient (à condition de répondre aux critères), gain pour l'établissement, qui bénéficie de cette activité fort rentable.
L'ancienne clinique Monticelli réalisait déjà 72 % de ses interventions en ambulatoire, le nouvel établissement, qui comptera 12 blocs, compte aller au-delà, vers une véritable "clinique sans lit", même si 24 places d'hébergement de nuit restent prévues.
Un pacte gagnant-gagnant.
Médicalement, il s'agit donc d'un plus pour Marseille. Mais ce nouveau bâtiment, le 10e du programme Vélodrome, contribue également à transformer l'environnement urbain dans ce secteur, qui comptera aussi des logements, des résidences seniors et étudiants, des bureaux, un hôtel, des commerces et un centre commercial. "La rénovation du stade Vélodrome insuffle le développement de tout un quartier au travers d'un programme de 10 000 m²" a souligné Jean-Claude Gaudin, qui était accompagné hier par de nombreux élus d'importance (Dominique Tian, Laure-Agnès Caradec, Lionel Royer-Perreault).
Entre la Ville et la Générale de Santé, c'est donc un pacte gagnant-gagnant. Cet accord tacite s'était conclu il y a 2 ans, sur le sort de la clinique Beauregard. Au lieu de fermer cet établissement essentiel au maillage sanitaire marseillais, la GDS avait accepté, à la demande du maire et du sénateur UMP Bruno Gilles, de le céder à un repreneur qui a consolidé l'offre médicale sur le site de Montolivet. Comme quoi, avec ou sans truelle, c'est toujours au pied du mur qu'on voit le bon maçon.
Le triomphe du privé ?
Le faste et le dynamisme du secteur privé face à l'agonie de l'hôpital public ? L'image vient à l'esprit, alors que l'AP-HM se débat dans la tourmente financière. Pour autant, point de triomphalisme chez les dirigeants de la Générale de Santé.
"Personne n'a intérêt à ce que le CHU périclite. N'oublions pas que c'est là que sont formés tous les médecins" insiste le Pr Frédéric Collart, chirurgien thoracique à la Timone et conseiller municipal UMP, présent hier au Vélodrome. "Public et privé sont complémentaires. D'ailleurs on n'imagine pas les difficultés à Marseille, s'il n'y avait pas Saint-Joseph et l'hôpital Européen" a observé le maire.