Visite du Stade Jean Bouin – Léon Grosse
(26-10-2010)
Grâce à l’entreprise Léon Grosse, nous avons pu profiter d’une présentation du futur stade Jean Bouin qui va remplacer l’ancien stade de capacité insuffisante pour accueillir un club de rugby de région parisienne : le Stade Français. L’ancien stade sera entièrement détruit : il ne s’agit donc pas d’une rénovation.
Contexte
Ce stade voulu par M. Bertrand Delanoë, maire de Paris, avant la fin de son mandat en 2014, a pour objectif de remplacer l’ancien stade Jean Bouin afin d’accueillir dans de meilleures conditions l’équipe de rugby du Stade Français. Le nombre de places passera alors de 12 000 à 20 000 lors des travaux. Le concours d’architecte fut lancé en 2007 et la consultation en 2009.
Ce projet issu d’un maire de gauche a soulevé de nombreux problèmes avec le voisinage majoritairement de droite (16ème arrondissement de Paris) ce qui explique le délai important d’obtention du permis de construire. L’ancien stade accueillait également de nombreux scolaires pour les activités physiques : il a donc fallu les déplacer sur d’autres structures. Bien que les travaux ont démarré, il reste aujourd’hui encore de nombreux opposants qui s’expriment par l’affichage à leur fenêtre d’une pancarte bleue « Sauvons Jean Bouin ».
Ensuite, le montage financier peut surprendre puisque ce stade à destination d’un club privé est financé par une structure publique : la mairie de Paris. Celle-ci se rémunérera sur la location du stade et des commerces inclus dans le projet.
Enfin, il y a eu 2 tours d’appels d’offre à la demande de la mairie de Paris, et ce même alors que Léon Grosse fut le seul candidat à entrer dans le budget prévu la première fois. Les prix n’ont pratiquement pas variés entre les deux tours. Eiffage seulement s’est rapproché à moins de 120 000 € du prix de Léon Grosse.
Les défis
La construction de ce stade présente des difficultés techniques importantes, d’autant plus que Léon Grosse a dû oser quelques paris pour remporter l’appel d’offres. Car, comme le dit M. Bonnet, c’est la capacité des grandes entreprises à prendre des risques, à faire des hypothèses et à pousser leurs études qui font toute leur valeur ajoutée et leur renommée.
Tout d’abord, ce projet relève un nouveau challenge, celui de construire un stade au cœur de la ville. L’architecture accorde une place importante aux espaces publics et aux commerces. Mais cela nécessite aussi de protéger les riverains contre les nuisances sonores des matches, d’où une étude poussée de la façade et l’installation de panneaux antibruits en haut des gradins pour confiner le bruit.
La localisation spécifique du stade (proximité avec le Parc des Princes) impose quelques contraintes en termes de sécurité, mais aussi de livraisons qui ne pourront se faire pendant un match au Parc des Princes, la police ayant bloqué le quartier.
Concernant la structure, la tribune Est du stade sera construite en encorbellement sur le périphérique. Les descentes de charges devront l’éviter, et pouvoir aussi résister dans le cas où ce dernier s’écroule ou brûle, ce qui augmente considérablement les calculs de structure à effectuer.
La charpente et la couverture sont les éléments les plus importants du projet, puisqu’ils représentent les coûts les plus importants du prix, et que les temps de montage sont chacun de 1 an.
L’utilisation du BFUP (Béton Fibré Ultra Performant) pour la couverture sur une telle surface est une première mondiale. Les dimensions des éléments préfabriqués (3,5 cm d’épaisseur pour 8m de longueur) constituent un défi technique considérable que Léon Grosse a choisi de relever. En effet, le BFUP n’a de commun avec le béton classique que le nom : la mise en œuvre, le travail et l’étanchéité présentent des caractères singuliers. La pose des éléments en verre au sein des 3560 panneaux constitue enfin une dernière difficulté : comment remplacer un verre brisé ? Comment assurer l’étanchéité entre verre et béton ? Des tests seront menés avec le CSTB et le LCPC afin d’obtenir l’APEx relatif à l’imperméabilité.
Les panneaux de BFUP seront préfabriqués par un des quelques spécialistes capable de le faire en France : Lafarge. Lors de la réponse à l’appel d’offre, Léon Grosse n’avait pu s’associer avec l’un deux. La couleur de la façade a alors été remise en cause : le BFUP choisi comporte des fibres métalliques qui risquent de rouiller au fil des 100 ans attendus de service. Une façade initialement blanche pourrait donc virer au rouge : la couleur grise pour la pâte a donc été retenue.
Les pompiers de Paris imposent une tenue au feu d’une heure et demi dans la zone de circulation donnant accès aux gradins. La structure triangulée ou en grue des tribunes étant métallique, cette durée minimum pose problème : l’acier ne tient que de 15 à 30 min lors d’un incendie. L’utilisation d’une mousse enrobant la structure comme l’on retrouve dans de nombreux parkings n’est pas possible du fait de son aspect peu esthétique. Une alternative possible est l’utilisation de peinture intumescente s’expensant lorsque la température devient trop élevée mais celle-ci est chère.
Une solution envisagée est de construire les gradins travaillant en compression en béton ce qui permet de faire des économies et d’assurer la protection requise contre le feu.
Enfin, pour les études, les bureaux d’études de Léon Grosse ont utilisé le logiciel Eiffel pour modéliser la structure et le béton. Ils ont également utilisé la soufflerie numérique des locaux du CSTB pour tester la résistance aux charges aérodynamiques, au moyen d’une maquette du stade et de son environnement.
Les débuts du chantier
Le chantier a débuté avec la démolition du vieux stade et le déblayage du futur parking. Une attention particulière est accordée au niveau variant de la nappe phréatique, bas en automne mais qui pourrait inonder le fond du trou actuel de 10 cm dans 6 mois.
L’équipe chantier est constituée actuellement de 10 conducteurs de travaux et de 6 chefs de chantiers. 2 centrales à béton seront utilisées ainsi que 5 grues. La superficie du chantier étant faible, le risque de choc entre elles est élevé, c’est pourquoi elles seront équipées d’un système de repérage GPS.
fredo590 a écrit:Rappel: C'est un topic sur le Stade Jean Bouin et non sur le stade français. Merci les gars de bien vouloir revenir au sujet. Tous vos messages sont déplacés vers bla-bla
Jean-Bouin : le stade de rugby sort de terre
Les travaux ont bien avancé autour du futur terrain de jeu du Stade Français. Les premiers gradins prennent forme. Première visite, en exclusivité.
STADE JEAN-BOUIN (XVIe ), HIER. 140 ouvriers et chefs de chantiers ont d’ores et déjà permis la construction de gradins...
Le chantier du stade Jean-Bouin ne connaît pas les vacances. Après les recours administratifs, les polémiques sur son coût (157 M€ selon la mairie, 200 M€ selon l’UMP) et les problèmes financiers rencontrés par son futur hôte (le Stade Français), le chantier va de l’avant. Phénomène assez rare pour être signalé, les délais sont pour l’instant tenus sur ce chantier bordant le Parc des Princes.
Prévu pour être définitivement terminé en 2013 et ainsi accueillir la saison 2013-2014 du Stade Français, le site commence aujourd’hui à ressembler à un vrai stade. Des gradins sont notamment sortis de terre. « Ils sont construits de manière circulaire. On lance les travaux à partir de la tribune ouest (NDLR : côté Boulogne) pour passer par le sud puis le nord et enfin terminer à l’est (NDLR : côté Paris) », souligne une ingénieur de la mairie de Paris. Et d’ajouter : « Un peu comme une ola. »
Un gymnase et un parking également prévus
Objectif : simplifier les travaux et réduire les nuisances pour les riverains en commençant sur la partie nécessitant le moins de travaux en sous-sol et terminer par celle qui en réclame le plus. Concrètement, aujourd’hui, les efforts des 140 ouvriers et chefs de chantier en moyenne ont permis de construire les gradins donnant sur la rue Nungesser-et-Coli (gradin ouest) et la place de l’Europe (sud-ouest). Sur ces zones, une partie des ouvriers s’attaque désormais à la pose des fléaux, ces barres de métal qui vont porter le toit. La construction de ces 76 énormes barres de fer a débuté hier. « Cette charpente métallique se pose par quart de stade », explique un spécialiste. Les entreprises pourront ensuite se lancer dans la confection du toit recouvrant les gradins. Il mêlera du béton et du verre. Une architecture de Rudy Ricciotti (grand prix national d’architecture 2006) qui permettra de jouer avec la lumière. Un gymnase est également en cours d’édification ainsi qu’un parking souterrain de 500 places, dont 100 réservées aux riverains. Ils se situeront à quelques mètres du stade, en bordure de l’avenue de la Porte-Molitor. En plein mois d’août, dans ce quartier de la porte d’Auteuil, le rythme des opérations est au ralenti, avant un coup d’accélérateur à la rentrée…
Le Parisien
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