Rénovation du stade Bollaert-Delelis : le feu vert du conseil régional| ÉQUIPEMENT |
La décision votée en commission permanente est censée être financièrement neutre pour le conseil régional. Il n'en demeure pas moins qu'elle a suscité pas mal de débat. Et ouvre de nouvelles perspectives à ce qu'il faut désormais nommer le stade Bollaert-Delelis.1. Qu'est-ce qui a été décidé ?Cette délibération fait suite à un accord de principe qui avait déjà été validé par les élus le 20 septembre, et qui a été détaillé hier : oui, le conseil régional va contribuer au bouclage financier des travaux de rénovation du stade Bollaert-Delelis, dans l'optique de l'Euro 2016. Le chantier a été estimé à 70 millions hors taxes et il manquait 11 millions pour boucler l'opération. La Région sollicite un emprunt auprès du Crédit Agricole Nord de France sur cette somme (durée : vingt-cinq ans) et accepte d'assumer la maîtrise d'ouvrage de l'opération globale.
Dans le sillage du président Daniel Percheron et du vice-président aux finances Rudy Elegeest, le PS et l'UMP ont voté pour. Le groupe Europe Écologie - Les Verts s'est abstenu : manque de garanties, flou sur la construction, réalisation coûteuse par rapport aux besoins réels, inquiétude sur le prix du billet... « Une telle plaidoirie aurait dû entraîner un vote contre », a ironisé Daniel Percheron.
Le vote contre, c'est le PC - Front de Gauche qui l'assume. « Notre priorité est-elle dans le soutien au football professionnel qui brasse des millions ? », interroge Cathy Apourceau-Poly. Le Front national n'a pas pris part au vote.
2. Comment s'organise le financement ?La fenêtre de tir était réduite : c'est l'Euro 2016 qui ouvre l'opportunité. C'est en effet uniquement à ce titre que l'État, par le biais du Centre national de développement du sport, consent un apport « exceptionnel » de 12 millions. L'occasion d'un tel montage financier ne se représentera plus. Les autres partenaires ? Le Département du Pas-de-Calais (10 millions), la communauté d'agglo de Lens-Liévin (12 millions) et la région elle-même qui s'était engagée à hauteur de 25 millions il y a un an. Manquaient donc 11 millions pour boucler l'opération.
C'est chose faite depuis hier, avec des conditions extrêmement avantageuses, précise-t-on au conseil régional : taux d'intérêt très bas et différé de remboursement de quatre ans. Un dispositif gagnant - gagnant : le prêt doit être remboursé par le club... dont l'actionnaire principal est le Crédit Agricole.
3. Qu'attend-on de la ville de Lens ?La ville de Lens, propriétaire du stade, ne participe pas au tour de table. Elle perçoit les loyers du RC Lens. Mais les élus régionaux n'ont pas manqué de relever que ces loyers seront revalorisés du fait de la rénovation de Bollaert. Pas question que la ville s'enrichisse sur le dos d'un chantier piloté par la Région (EE-LV et UMP sont aussi d'accord sur ce point).
Daniel Percheron a tenté de les rassurer : le maire de Lens s'est engagé à reverser au conseil régional le montant de cette revalorisation du loyer. Un engagement oral qui, cependant, doit impérativement passer par une délibération du conseil municipal de Lens. Ce sera fait, vraisemblablement vendredi.4. À quoi va ressembler le stade Bollaert-Delelis ?Un premier projet avait été évalué à 100 millions. Trop cher ! Le projet tel que le reprend la Région ne devra absolument pas dépasser 70 millions hors taxes.
En dehors de la maîtrise budgétaire, il s'agit aussi de tenir les délais de l'Euro. Pour ce prix, plus question de démolir la tribune Xercès. Elle sera simplement rénovée. La nouvelle couverture devra elle aussi s'adapter au nouveau devis (autres matériaux ?). Tout comme l'équipe du RCL qui devra sans doute s'expatrier (lire ci-dessous). « Le projet est toujours aussi alléchant, insiste cependant Didier Personne, directeur de la construction et des grands équipements à la Région. Il ne s'agit pas d'un simple lifting. Le stade aura vraiment une nouvelle peau. » Au menu aussi : des travaux d'accessibilité, de sécurité (PC, caméras, etc.), d'adaptation aux normes numériques, notamment pour la presse. On ne touche pas au gazon. Le nombre de places en loges reste à quatre mille. « Mais on va retravailler ces espaces de convivialité. Ce ne sera pas un stade luxueux, mais moderne. » Et capable d'accueillir des matchs de l'Euro, jusqu'aux huitièmes de finale. Sachez également que de 41 000 places aujourd'hui, le stade Bollaert-Delelis passera à 39 320 sièges, plus confortables. L'objectif est de lancer les appels d'offres aux entreprises pour avril 2013. •PAR CHRISTOPHE CARON
PHOTOS DELPHINE PINEAU
Source :
http://www.lavoixdunord.fr/region/renov ... 0b0n760559