En silence, Saint-Symphorien avance !Si certains se posaient la question, qu’ils soient rassurés : oui, le projet de rénovation, de réhabilitation et d’embellissement du stade Saint-Symphorien continue d’avancer sur la route, parfois bien embûchée, des procédures administratives. Et il avance bien. Ainsi, Bernard Serin, président du FC Metz, et Richard Lioger, président de la Société d’Equipement du Bassin Lorrain* (SEBL), ont officialisé lundi la signature d’un partenariat d’envergure par lequel le club lorrain confie à la SEBL la maîtrise d’ouvrage déléguée du projet.
De grands mots pour un constat simple : à compter d’aujourd’hui et pour ce qui concerne l’ensemble du projet de rénovation du stade, la Société d’Equipement du Bassin Lorrain apportera toute ses compétences au FC Metz en matière de maîtrise d’ouvrage, compétences qu’elle met depuis plus de cinquante ans à disposition de grands projets urbains aussi bien publics que privés (construction d’établissements scolaires, de complexes cinématographiques, aménagement de zones commerciales et industrielles, etc.).
« Notre club n’est pas structuré pour porter à lui seul un projet immobilier de cette ampleur, qui demande des compétences très techniques, a expliqué Bernard Serin au cours de la conférence de presse. C’est le métier de la SEBL d’apporter cette compétence et elle nous aidera en ce sens pour tout ce qui concerne les démarches administratives, la rédaction des cahiers des charges, le dépouillement des offres, le respect du budget ou encore le suivi du chantier. »
La signature de ce partenariat permet donc au club grenat d’enclencher la vitesse supérieure. D’ores et déjà , les procédures administratives – qui ne s’apparentent guère à de simples formalités – ont déjà été lancées. La modification du Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) vient d’être signée par le préfet, permettant une augmentation de 65 % de la surface couverte de Saint-Symphorien. « A l’origine, comme le stade se trouve en zone rouge du PPRI, nous ne pouvions augmenter la surface couverte que de 20 m², poursuit le président du FC Metz. Il y avait donc une démarche à engager auprès du préfet, c’est fait. »
La première étape franchie, d’autres s’ensuivent, parfois en parallèle. C’est le cas de la modification du Plan Local d’Urbanisme de la ville de Longeville-lès-Metz (sur le territoire de laquelle est érigé Saint-Symphorien), dont la procédure est déjà en cours. Troisièmement, une déclaration d’intérêt général devra être rédigée par la Préfecture concernant le stade, afin de permettre qu’une maîtrise d’ouvrage privée (51 % des financements du projet seront d’origine privée) reçoive des subventions publiques (ici, à hauteur de 49 %). Enfin, il faudra bien entendu déposer le permis de construire, ce qui ne pourra être fait qu’après les premiers paliers franchis. Pour, ensuite, entrer dans la phase purement opérationnelle et poser la première pierre du chantier.
Quant à une éventuelle remise en cause du projet pour des questions de difficultés sportives, les deux présidents désormais partenaires sont formels : « Nous construisons un stade pour cinquante ans, reprend celui du FC Metz. En cinquante ans, il peut se passer beaucoup, beaucoup de choses ! » Richard Lioger, président de la SEBL mais également premier adjoint au maire de Metz, pousse même l’idée un peu plus loin : « C’est un véritable projet urbain, que nous penserons de manière globale. Ainsi, nous y intégrerons bien entendu les problématiques de circulation et de déplacement. C’est invraisemblable, avec la belle capacité de parkings dont dispose la ville de Metz, de voir encore des voitures stationnées partout et n’importe comment les soirs de match. »
Le projet initial présenté il y a quelques mois n’est pas chamboulé, mais il a dernièrement subi une modification de taille. Devant être à l’origine seulement rehaussée, la Tribune Sud sera finalement entièrement reconstruite afin de faciliter l’écoulement des eaux par le dessous. Pour autant, le surcoût de l’opération sera minime, des économies étant ainsi réalisées sur le montage des charges pour la construction de la toiture.
Coût total du projet : 45 millions d’euros. La partie privée du financement pourrait être obtenue grâce au concours d’une société de travaux publics, comme ce fut le cas pour la construction des nouveaux stades du Mans ou de Lille, avec remboursement ensuite par le biais de loyers ou d’exploitation des espaces immobiliers (rappelons que deux angles du stade seront occupés par de l’investissement locatif).
« Nous espérons déposer la demande de permis de construire en septembre prochain, conclut Bernard Serin. Le délai d’instruction et de purge courant sur huit mois environ, nous vous donnons rendez-vous à la fin de la saison 2011-2012 pour le premier coup de pioche. » Les travaux, prévus pour durer entre dix-huit et vingt-quatre mois (« plutôt dix-huit d’ailleurs ») permettront de livrer un stade presque neuf et répondant aux normes UEFA pour 2014. « Deux ans d’exercice avant l’Euro 2016, c’est ce que demande l’UEFA, remarque le président du FC Metz. Peut-être que d’autres, pourtant candidats, ne pourront pas tenir ce délai… »
* La Société d’Equipement du Bassin Lorrain est une société d’économie mixte qui rassemble notamment le Conseil Régional de Lorraine, la Caisse des Dépôts et Consignations, le Conseil Général de la Moselle, le Conseil Général de la Meurthe-et-Moselle, le Conseil Général des Vosges et le Conseil Général de la Meuse.