Stade : l'option du Bois l'AbbéSelon le club, futur locataire du stade, le site du Bois l'Abbé, près de la zone de l'Inquétrie, permet à la CAB de réaliser une économie importante par rapport à Résurgat.
.. et d'avancer plus rapidement.
La question du futur stade communautaire est loin d'être réglée. Loin s'en faut. Mieux, le débat a rebondi la semaine dernière avec la proposition émanant de l'USBCO d'une autre localisation, au lieu-dit Le Bois l'Abbé, dans le prolongement de la zone commerciale de l'Inquétrie.
Une réponse du club (futur locataire de l'équipement public) au projet de Résurgat jugé long à aboutir.
Si le site qui se trouve dans le prolongement de la ZI de la Liane, le long de la berge, propose des atouts non négligeables en terme d'urbanisme, force est de constater que sa réalisation sera chronophage.
D'abord (et surtout), la zone de Résurgat est aujourd'hui occupée par une foultitude d'entreprises agacées par le peu de cas qui est fait de leur sort. Leur délocalisation et l'appropriation des terrains ont un coût, évalué à 25 millions d'euros, selon un document dévoilé par la communauté d'agglomération en octobre dernier. À cela s'ajoutera une centaine de millions d'euros pour la réalisation complète (en plusieurs phases) de l'équipement sportif et des équipements commerciaux imaginés par la CAB en guise de porte d'entrée de « l'axe Liane », épine dorsale d'un vaste projet d'urbanisme qui s'étire jusqu'au nouveau Nausicaa. Un beau projet sur le papier. L'étude présentée par la CAB parle d'une livraison du stade en juin 2017.
La LFP met la pression Sauf que l'USBCO attend une réponse plus rapide à la question du stade. Dans un communiqué, le club rappelle qu'un « consensus » entre la CAB et l'USBCO avait été trouvé en 2008 pour une livraison du nouveau stade « en 2014 ».
D'autant que le club, pressé par la Ligue de football professionnel, encourt le risque d'une diminution de sa manne provenant des droits télés si une alternative à la Libération n'est pas rapidement validée.
Dans l'état actuel, et malgré l'augmentation de la capacité d'accueil rendue nécessaire par la montée en Ligue 1, le stade de la Libération ne répond pas aux exigences du football moderne. C'est un fait que personne ne peut contester, sauf à faire preuve de mauvaise foi.
C'est pourquoi l'USBCO a « présenté une solution alternative » à la commission Sports de la CAB.
Le club boulonnais précise que cette démarche, établie « avec l'aval du président de la CAB », a pour but de « chercher, dans le cadre des sites potentiels initialement retenus par la CAB, un lieu d'implantation permettant à la fois la tenue de délais conditionnant le financement du projet et une économie substantielle pour la collectivité. » Selon le club, le site du Bois-l'Abbé répond à tous ces critères.
Si le coût des travaux n'est pas chiffré, l'USBCO estime toutefois que « le site de Résurgat alourdirait la facture finale pour la collectivité d'un montant estimé à 40 millions d'euros », notamment à cause du coût de l'acquisition des terrains et de la construction de parkings en silo. À l'inverse, le Bois l'Abbé permettrait, sur un site plus vaste (30 hectares), de proposer des parkings en surface, forcément moins coûteux.
Les chiffres laissent toutefois Frédéric Cuvillier sceptique. « Je ne vois pas à quoi correspondent ces 40 millions d'euros », dit-il, rappelant que « le choix de Résurgat avait été validé par le club et la LFP, ce qui n'avait pas été le cas pour le Bois l'Abbé. » « Si ce site s'imposait, nous l'aurions choisi d'emblée, poursuit l'élu.
Or je ne suis pas persuadé de sa pertinence et beaucoup de questions restent en suspens : la voirie, l'échange de foncier, la desserte... Nous sommes sur un site qui est déjà surchargé. Qu'en sera-t-il lors d'un gros derby, par exemple ? » Pour autant, Frédéric Cuvillier ne ferme pas la porte à l'USBCO. Au contraire : « Nous avons toujours travaillé en confiance. Il est important de prendre des mesures pour accompagner le club et j'aurais une discussion avec les dirigeants de l'USBCO. Mais il ne faut pas oublier que nous avons des responsabilités vis-à -vis des Boulonnais. Maintenant, si le club nous présente une possibilité de cofinancement privé... dont acte, présentez la moi. Mais je suis persuadé que ce n'est pas le cas. » Reste quand même à s'asseoir autour d'une table.
Mickaël TASSART