LA SEMAINE
Pour un rapprochement entre l'ASNL et le SLUC
Par Pierre TARIBO • Journaliste de La Semaine • 21/05/2012 à 17h51
Au moment où Louis Nicollin dont l’équipe de Montpellier est en tête de la Ligue 1, envisage de revenir dans le basket- il a été longtemps l’actionnaire majoritaire du Paris basket- posons-nous cette question pourquoi ne pas envisager un rapprochement entre les deux clubs de haut niveau nancéien ?
Leurs présidents, Jacques Rousselot et Christian Fra, s’estiment, ce sont des passionnés, des hommes de caractère, des gagneurs. Ils se sont forgés une vie de chef d’entreprise et une histoire dans le domaine sportif. Ils ont des valeurs communes, savent résister aux vents contraires et déjouer les temps hostiles, même si parfois ils se laissent dominer par l’affect.
Ils savent aussi qu’en sport comme dans la vie il faut construire pierre à pierre et ne jamais se dérober devant une tâche. Au fond, ces deux personnages épatants, sont faits pour s’entendre. Et sans que l’un prenne le pas sur l’autre, l’ASNL peut être une locomotive pour le SLUC. Il y a déjà quelques années, Jacques Rousselot avait proposé l’entrée de son club dans la sphère du basket local avec la simple idée de le booster. Que n’avait-il dit ou envisagé ? Au SLUC, et pas forcément ceux qui mouillent leur chemise pour aider le club deux fois champion de France à se développer, certains ont crié haro sur l’envahisseur, ce briseur de tradition, ce conteur de sornettes, celui qui allait empêcher qu’on mijote tranquillement sa petite soupe dans son coin en oubliant que les petites volières mesurent les limites de leur objectif, dès qu’elles sortent de leur univers.
Et puis un jour, plus tard, bien plus tard, on se réveille en s’apercevant qu’il faut recapitaliser, alléger la masse salariale, puis carrément la diminuer de 20% comme se propose de le faire la saison prochaine le conseil de surveillance du SLUC. Ce qui donnera pour seule ambition de jouer péniblement le maintien en Pro A. Bien sûr, il faut de la lucidité sur la situation budgétaire et beaucoup d’intelligence stratégique pour en sortir. Comment ? En taillant dans les dépenses, c’est le plus simple et puis saison après saison ça devient une habitJude à prendre. L’économique prend le pas sur le sportif. D’ailleurs par les temps qui courent, personne n’a plus les moyens de danser au bord du gouffre. Il y a aussi une autre méthode pour traiter cet épineux sujet : changer les fondements, ne plus tourner en rond en s’en remettant à la Communauté urbaine et aux seuls partenaires actuels, ouvrir les portes du capital à l’ASNL qui, outre sa contribution financière, apporterait son appui logistique et surtout son expertise en matière de marketing, de marchandising et de valorisation de l’image. Des packages sont possibles. Ils peuvent être pour le SLUC un élément déclencheur.
Besoin d'un investisseur au SLUC
Exercice périlleux ? On voit d’ici l’air entendu de tous ceux qui vont se dresser contre cette hypothèse qu’ils jugent farfelue. Arc-boutés sur leurs habitudes, repliés sur leur périmètre, ils ne veulent pas d’alliés et évidemment pas de celui-là qui, à les entendre, va bouleverser l’environnement du SLUC lequel, pardon de le rappeler, aurait quand même besoin d’être secoué. Dossier suivant diront-ils, persuadés que colmater les brèches et se contenter d’un budget plus modeste, c’est assurer la pérennité du club. Disons plutôt que c’est se préparer à manger le pain noir du déclin. Dans le monde du ballon rond ou dans celui de la grosse balle orange qui pour vivre plus chichement que le football, a besoin de ressources financières, les déficits ne sont jamais une broutille. D’ailleurs l’instance de contrôle de la Ligue est là pour le rappeler à ceux qui voudraient jouer les cigales chantant derrière un rideau de fumée sans se soucier des sacrifices à venir. Pour sortir de ce chemin escarpé où il risque de fracasser ses acquis et sa réputation, le basket nancéien a besoin d’un investisseur qui ne soit pas simplement de passage.
Sur ce plan l’ASNL qui, précisons-le ne demande rien, offre toutes les garanties. Le seul problème, c’est que l’évidence d’un mariage de raison ne s’impose pas à tous. C’est pourtant la seule solution solide, raisonnable et adaptée à la réalité de l’agglomération pour laquelle le sport de haut niveau est un excellent outil de relations publiques. Alors que diable, un peu d’audace dans le choix des priorités. Entre la préservation d’un petit bout d’influence individuelle qui n’offre aucun moyen de relance et l’élan nouveau que pourrait créer un partenariat bien ficelé avec l’ASNL, il n’y a pas à hésiter. Le débat est ouvert.