L'écrin des Girondins Dans quatre ans et pour l'Euro 2016, Bordeaux disposera d'un stade dédié au football signé des architectes Herzog et De Meuron, qui ont conçu le nid d'oiseau à Pékin et l'Allianz Arena de Munich. Le permis de construire est délivré, les travaux sont prêts à démarrer. Il reste un dernier écueil pour que soient lancés les travaux du Grand Stade de Bordeaux. Un recours au tribunal administratif déposé par l'opposition socialiste à Alain Juppé : « Je n'ai pas d'inquiétude sur le fond, explique Alain Juppé. Cela risque de nous faire perdre du temps, mais nous serons prêts pour accueillir l'Euro. » Bordeaux accueillera la compétition en 2016. Or le cahier des charges de l'UEFA stipule que l'enceinte doit être livrée en 2015.
Starting-block
Tous les acteurs du dossier sont dans les starting-blocks dans la perspective d'offrir un nouvel écrin aux Girondins de Bordeaux pour succéder au vieux stade Chaban Delmas (lire ci contre). Il sera dédié prioritairement au football mais également au rugby et aux spectacles. Le stade sortira de terre dans le quartier du Lac et comptera 43 500 places. Au terme d'un dialogue compétitif, La ville de Bordeaux s'est attachée les services de deux poids lourds de l'architecture : Philippe Herzog et Pierre De Meuron.
Ce binôme Suisse a notamment signé le stade Olympique de Pékin baptisé le nid d'oiseau en 2008 ou encore l'Allianz Arena de Munich, cité comme exemple de modernité. Ils travailleront avec Vinci et Fayat. Un attelage de prestige qui a su entrer dans l'enveloppe de 168 millions d'euros fixée par la mairie de Bordeaux (185 millions en valeur 2015, année de livraison) sous la forme d'un partenariat public privé (1). À noter que le club versera 100 millions d'euros, quand les collectivités (Mairie, CUB, Région) abonderont le budget à hauteur de 15 millions chacune. Le reliquat sera quant à lui versé par l'état.
Sans fioritures
Pour respecter la contrainte budgétaire, les architectes ont réduit le stade à sa plus simple expression. « On s'est posé une question : c'est quoi un stade ? C'est un bol avec une pelouse au fond », résumait Pierre De Meuron lors de la présentation du projet lauréat au mois de juillet dernier. Le futur stade bordelais est une sorte de cuvette (les tribunes), maintenue en l'air par une forêt de piquets. En clair, on fait l'économie des murs d'enceinte : « Il est ouvert à l'extérieur, il invite les gens à entrer », relève Pierre De Meuron. Les maquettes présentées et autres images de synthèse révèlent un stade minimaliste, carré, sans fioritures, avec un toit plat et une trouvaille : le « bol » des tribunes est ajouré sur toute sa circonférence, au niveau de son tiers inférieur. C'est le point d'accès du public d'où l'on verra à la fois l'extérieur du stade et la pelouse. Comme le stipule le cahier des charges, aucune place ne sera exposée à la pluie. Oubliées les soirées de froidure humides à Chaban.
Intérêt économique
Dans ce dossier, il faut relever la contribution des Girondins de Bordeaux, et donc l'actionnaire majoritaire M6.
Elle est pour le moins conséquente, et quasi inédite pour ce type de projet.
Pour Jean-Louis Triaud, président du FCGBG, l'édifice est séduisant : « C'est un stade qui ne pèse pas, qui n'est pas oppressant alors que certains autres sont comme des sarcophages. » Sur le plan économique, le club y trouve également son compte. Avec entre 3 000 et 4 000 places dans les loges de partenariat, la future enceinte sera dans la « bonne moyenne », les loges doivent en effet représenter entre 8 et 10 % de la capacité totale.
Théoriquement les travaux devraient débuter à l'automne 2012. Reste à savoir si d'ici là la justice administrative aura rendu son arbitrage.
(1) Le groupement de lauréat construit et exploite l'équipement durant trente ans en échange d'un loyer versé par le maître d'ouvrage, à savoir la mairie de Bordeaux.