Le Stadium va tourner une page en perdant le plus illustre de ses résidants
Le Lille - Nancy de demain soir sera normalement le dernier match des Dogues dans l'enceinte villeneuvoise. Un départ en douceur, préparé, qui fera le bonheur d'autres clubs de la métropole.
Demain soir, le Stadium Lille Métropole de Villeneuve-d'Ascq s'apprête à accueillir pour la 189e et dernière fois une rencontre officielle du LOSC. L'été prochain, les Dogues mouilleront le maillot, à quelques kilomètres de là , dans leur Grand Stade ultramoderne. Pourtant, certains d'entre eux auront un petit pincement au coeur sous le coup de 23 heures.
Le vent passe toujours entre les tribunes, la piste d'athlétisme donne toujours l'impression qu'il existe un fossé entre les footballeurs et leurs supporteurs. Mais au bout de huit saisons, on y prête moins attention. Le temps et les titres ont fait leur oeuvre. Le LOSC et le Stadium ont désormais vécu tellement de moments intenses, de rebondissements.
« Personnellement, ça va me faire une émotion. Passer trois ans dans ce stade avec autant de buts, autant de partage, ce sera un grand souvenir. S'il faut rester trois ans de plus dans ce stade et avec si peu de défaites, je signe tout de suite », affirma cette semaine Mickaël Landreau. « Je ne vis pas pour ce qui brille ! Je préfère cent fois être champion, même si c'est au Stadium !
L'important, c'est ce qu'on vit, le partage, et tout le reste. » Depuis août 2004, le LOSC a finalement apprivoisé les lieux. « Au début, le Stadium, ça n'a pas été évident, car ce n'est pas un stade très agréable à jouer, avec la piste. Maintenant, on s'est bien adaptés et on se sent bien là -bas », renchérit Mathieu Debuchy, le Nordiste de la bande. On oublierait presque que lors de leur venue en 2005 pour une homologation en vue de la Ligue des champions, des émissaires de l'UEFA avaient comparé le Stadium à un vieux stade de République tchèque.
Au fil des saisons, la pelouse villeneuvoise, élue d'ailleurs une année « plus belle de Ligue 1 », est devenue un lieu de spectacle. « On n'a jamais vu autant de buts. On est loin de son image austère. C'est un stade auquel on accède facilement, bien intégré dans le tissu urbain », signale Yannick Leborgne, directeur des sports à Lille Métropole Communauté urbaine (LMCU). Michelle Demessine, vice-présidente de LMCU, dresse un bilan enthousiaste du passage du LOSC au Stadium : « Les résultats ont été historiques. Le Stadium a maintenant une image, Avec un club de football de premier plan comme résidant. Il a été vu dans le monde entier. On a aussi acquis avec cette présence un savoir-faire pour accueillir des équipes de haut niveau. »
« Évolution constante »
Au cours de ces huit années, l'infrastructure, construite en 1976 mais pas conçue pour le ballon rond, a subi un vrai lifting. Il a fallu la mettre aux normes de la Ligue 1, puis de la Ligue Europa et de la Ligue des champions. En 2003, 10 000 sièges avaient été posés, le poste de contrôle pour la sécurité et l'éclairage avait été revu. En 2007, deux grands panneaux avaient été installés à l'intérieur. Avec à chaque fois, l'idée bien ancrée dans les esprits que le LOSC n'en profiterait pas éternellement. « Le Stadium a été en évolution constante. Les investissements réalisés étaient toujours réfléchis en se disant comment les autres vont aussi en profiter », affirme Michelle Demessine.
En pensant aux rugbymen
Un exemple avec les vestiaires, agrandis en 2011, pour répondre au cahier des charges de la Ligue des champions, en pensant qu'ils pourraient servir pour la suite aux rugbymen.
Alors les heureux élus s'appellent le Lille Métropole Athlétisme (LMA) et Lille Métropole Rugby (LMR), deux clubs aux ambitions sportives élevées. La Ligue régionale d'athlétisme a aussi prévu d'installer ses locaux. Les 80 manifestations organisées chaque année seront maintenues et des groupes scolaires viendront toujours en profiter. Le football sera encore présent avec les équipes jeunes du LOSC et une formation de football entreprises. Bref, les week-ends s'annoncent encore chargés au Stadium, même sans le plus illustre de ses résidants. •