Roland-Garros : les associations remontent au filetA la veille du début des Internationaux de France de tennis, les opposants souhaitent plus que jamais préserver les serres d’Auteuil menacées par les projets d’extension.
L’élite du tennis se retrouve demain sur la terre battue de Roland-Garros. Hors de l’enceinte sportive, les opposants au projet d’extension ont décidé de remonter au filet. Malgré les quelques concessions obtenues de la Fédération française de tennis (FFT) au terme de la concertation publique qui a pris fin le 30 mars, ils ont élaboré un contre-projet, qu’ils présenteront plus en détail jeudi prochain, lors d’une réunion qui aura pour cadre la bibliothèque Marmottan à Boulogne-Billancourt.
« Nous avons demandé un vrai débat avec la Ville de Paris », rappelle Philippe Toussaint, le président de l’association Vieilles Maisons françaises (VMF), qui soutient les groupes de riverains avec la Société pour la protection des paysages et l’esthétique de la France (SPPEF). « Ne l’ayant pas obtenu, nous présentons sans elle nos contre-propositions. » VMF et la SPPEF préconisent d’accroître la surface du stade en couvrant une partie de l’autoroute A 13 tout en préservant les serres d’Auteuil. « Nous ne voyons pas l’intérêt de détruire des équipements construits il n’y a pas si longtemps, comme le court no 1 et les serres techniques, explique Philippe Toussaint. La FFT va mettre à terre le court no 1 pour le rebâtir 300 m plus loin. » VMF et la SPPEF estiment suffisant d’étendre Roland-Garros en coulant une dalle au-dessus de l’A 13.
« Il faut creuser cette solution, assure, Pierre-Christophe Baguet, le député-maire (UMP) de Boulogne-Billancourt. On n’a jamais pu obtenir de chiffres précis ni vraiment vu d’étude réelle jusqu’à présent. » Selon Philippe Toussaint, ce choix n’entraînerait pas de surcoût au budget de 273 M€ que compte investir la FFT.
« En se basant sur les travaux menés par la Ville au niveau des portes de Vanves et des Lilas, on calcule qu’il faudrait 30 M€ pour couvrir 6000 m2 sur l’A 13, expose-t-il. La FFT pourrait dégager des économies substantielles en ne touchant pas au court no 1 ni aux serres techniques. L’équilibre peut être atteint. »
Une vision fantaisiste selon la FFT. « Nous avons envisagé cette option qui se chiffrerait au moins à 300 M€ supplémentaires, affirme-t-on à la FFT. Nous finançons 90% du programme, qui s’élève déjà à 273 M€. »
Reste à savoir si l’exécutif de la capitale et la FFT prêteront l’oreille à ces positions. « Nous ne remettons pas en cause le choix de la FFT de rester à Paris, mais pourquoi persister avec un projet aussi débile? s’étonne Philippe Toussaint. On pourrait améliorer l’environnement du quartier, rendre possibles d’autres agrandissements futurs et éviter de nombreux contentieux en se tournant vers l’A 13. » La balle est dans le camp de la FFT et de la Ville de Paris.