Euro 2016 : le conseil municipal entérine les travaux du stade BollaertSelon le calendrier de la mairie, les travaux pourraient débuter en octobre et durer 30 mois.
Le désir du maire de se désengager du stade Bollaert, propriété de la ville depuis le début des années quatre-vingts, a fait encore débat hier soir au conseil municipal. Pourtant, c'est bien la ville qui reste maître des lieux dans l'optique des travaux à mener pour l'Euro 2016. Après bien des palabres, la Région reprendrait le bail emphytéotique qui est encore entre les mains de Gervais Martel, président du RC Lens.
Terrain sensible que Bollaert dans le coeur des Lensois. Mais des Lensois qui ne sont que 8 %, rappelle le maire, à fréquenter le fief du RCL.
Alors faut-il se séparer de ce fleuron racheté à Charbonnages de France à la fin de l'exploitation minière ? Guy Delcourt en reste convaincu quitte à essuyer les foudres des supporters. L'élu se souvient de l'époque des frères Lech « qui jouaient en maillot de corps » ou même celle des Boli et autres Sikora. Rien à voir avec le football d'aujourd'hui « où l'argent coule à flots ». Lui doit répondre aux besoins d'une population parmi les plus pauvres de France. Sans état d'âme, le maire affecte donc ses maigres subsides aux écoles, voiries ou aux autres sports, associatifs ceux-là .
Reste que l'Euro 2016 se profile et qu'il faut bien combler le retard pris ces derniers mois en raison du frein mis par l'actionnaire principal du RC Lens, le Crédit agricole. Précisant qu'il n'a jamais changé d'attitude dans ce dossier, Guy Delcourt ouvre la porte à la proposition du conseil régional agrémentée, au 15 mars, d'un courrier peu flatteur pour la ville signé par Daniel Percheron et le ministre des sports, David Douillet. Par une voix contre (Naceira Vincent) et quatre abstentions (l'UMP a relevé une phrase manquante dans la délibération), le conseil a donc autorisé le maire à ne pas s'opposer à cet engagement du conseil régional. Mais précise que le transfert du bail emphytéotique administratif (BEA) reste une histoire à régler entre la société RCL, représentée par Gervais Martel, et le conseil régional.
Dans la foulée, un nouveau calendrier de travaux a été présenté par le propriétaire : mi-mai à mi-juin, enquête publique début juillet, délivrance du permis de construire, début octobre, démarrage des travaux pour une durée de 30 mois livraison du stade en avril 2015.
« Lens est connue dans le monde entier grâce au stade Bollaert », déplore Naceira Vincent qui se souvient des « 30 000 supporters qui étaient là à trois heures du matin le soir du titre de champion de France ». La conseillère d'opposition (Écologie Les Verts) considère que Gervais Martel doit se sentir bien seul.
Toujours est-il que le stade est toujours à la ville (on l'aurait presque oublié). Il semble même que cette appartenance, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le remettre sur les rails du championnat d'Europe des Nations.
Source : Voix du nord