Euro 2016 – Langue de bois, s’abstenir…Au lendemain de la conférence de presse de Coeur Grenat au sein du stade Saint Symphorien, nous nous intéressons à Thomas Scuderi (PS et adjoint au maire de Metz) qui a publié un article sur son web blog mercredi 7 mars 2012, à 19h41, qui devrait enfin, expliquer le vrai renoncement de la ville à l’Euro 2016, quoique…
En introduction, Thomas Scuderi précise que la ville de Metz n’est pas prête à abandonner le loyer, que paie le club actuellement pour le stade à la mairie: « Je n’évoquerai pas la question des partenaires privés censés participer financièrement à l’opération et qui au bout de quatre ans ne sont toujours pas au rendez-vous, ou encore le manque à gagner pour la ville qui perdrait le loyer issu de la mise à disposition de l’équipement au FC Metz (environ 380 000 € équivalent à près d’un point d’impôt). » Pour rappel, le SEM (Société d’Économie Mixte) qui devait être utilisé pour la gestion du stade Saint Symphorien, prévoyait que le FC Metz deviendrait propriétaire par le biais d’un bail courant sur plusieurs dizaine d’années. Pourquoi le maire n’a-t-il pas attendu 48h de plus afin d’évoquer ses inquiétudes lors de la réunion qui était prévue le vendredi 2 mars ? Dans la continuité, les résultats actuels sont également évoqués avec des pincettes sur le blog: « Je ne me permettrai pas non plus, par respect pour les joueurs et les supporters, de mettre en corrélation les résultats d’un club qui n’arrive plus à retrouver sa gloire passé… ». Des pincettes non utilisées quelques jours au par avant lorsque nous avons échangé sur Twitter avec lui. Suite à la décision prise par le maire, nous avions tweetté mot pour mot: « On passe juste pour des cons devant toutes les instances du foot. La question (il) fallait se la poser avant aussi! » concernant le fait que les messins allaient payer la rénovation d’après l’élu. La mairie soucieuse de l’avenir du FC Metz nous renvoie par l’intermédiaire d’un de ses élus: « On passe déjà pour des cons avec nos résultats si je ne m’abuse » toujours sur twitter. En réponse à ce tweet, nous lui indiquons qu’avec cette décision, « vous n’allez pas aider le FC Metz à remonter la pente. Vous avez menti aux messins, impossible à nier ». L’élu répond en précisant: « qu’ils n’ont pas besoin de nous pour ça » tout en s’interrogeant sur le fait d’avoir menti sur quoi. Le constat est simple et sans appel. La mairie n’en n’a guère à faire du club grenat si ce n’est que pour le loyer que celui verse pour le stade Saint Symphorien. Aurait-il fallu que Metz accueille l’Euro 2016 tout en laissant le stade, aux mains de la mairie pour que le club paye toujours le loyer ?
Nous passerons sur l’engouement de cette compétition puisque nous avons constaté ces dernières semaines, en nous baladant dans la ville de Metz, une énorme impatience concernant l’arrivée du Tour de France au mois de juillet mais que dire, également, du Marathon 2012 qui sera diffusé sur TF1, en direct, un samedi soir à 20h50. Quoi de mieux comme vitrine allez-vous nous dire ?
Passons au deuxième point qui n’est autre que le « flou financier ». Un flou également du côté de la mairie qui n’a toujours pas répondu aux propositions de Bernard Serin concernant la prise en charge du budget si celui-ci venait à dépasser les 50 millions d’euros tout comme Thomas Scuderi: « Ces incertitudes répétées rendent fragile le montage financier et l’engagement des partenaires. Dans ce contexte, la Mairie, propriétaire du stade, ne peut prendre le risque de se trouver seule à payer les éventuels dépassements de budget et à garantir les emprunts. » La seule réponse que l’on ait eue est de faire dire au président messin, chef d’entreprise, que le budget qu’il annonce est faux. Employons les mots que la mairie a peut-être peur d’utiliser tout comme l’élu, Bernard Serin mentirait.
Pour Didier Pardonnet, la mairie n’a pas spécialement à prouver ce qu’elle affirme concernant le possible dépassement de budget: « On ne va quand même pas sortir les courriers pour prouver notre bonne foi. Le maire est souverain de ses décisions et nous ne sommes pas au tribunal. » A ce jour, nous n’avons jamais vu la couleur de ces courriers tout comme les frais engagés par la ville depuis le retrait de Nancy que nous attendons tous.
Concernant le soutien de l’Etat, là aussi, aucune réponse sur le fait qu’il était possible de constituer un dossier sous acceptation de l’Etat de la part de Dominique Gros. Thomas Scuderi s’exprime: « L’Etat n’est pas en mesure aujourd’hui de confirmer son engagement financier à hauteur de 8 millions d’euros. Cela nous renvoie à une analyse ultérieure du dossier. D’ailleurs le Ministre lui-même indiquait lors de ses vœux que « l’Etat n’aurait pas dû avoir besoin de contribuer à la construction ou à la rénovation des stades pour l’Euro 2016 ». Des signaux répétés indiquent qu’un cofinancement par l’Etat est très incertain et que « l’aubaine » que pouvait constituer l’Euro s’en trouve fragilisée. » Pour quelle raison l’Etat qui se serait engagé sur les autres stades de la compétition aurait fait une exception pour la ville de Metz ?
Le quatrième point confirme « un soutien maintenu et renouvelé au FC Metz » écrit-il. Dans le développement, on comprend très vite que le stade ne devrait pas être rénové de si tôt: « La Ville reste un partenaire privilégié du FC Metz et de son centre de formation, qui est un de ses fleurons. Elle ne peut toutefois que constater le décalage actuel, le hiatus que constituerait l’augmentation de capacité à 35 000 places d’un stade qui réunit aujourd’hui de 5 à 10 000 spectateurs. » Une question nous vient à l’esprit, pourquoi avoir soutenu le projet en 2009 et en fin d’année 2011 alors que le FC Metz était dans une situation semblable en L2 ? De plus, Thomas Scuderi se contredit puisqu’au début de sa démonstration, il ne souhaite pas mettre en rapport les résultats, les joueurs et les supporters au cœur de la décision de la ville. Pourtant, dans la citation ci-dessus, il ne se gène pas pour faire des amalgames concernant l’affluence.
Bernard Serin a évoqué durant la semaine que la reconstruction de la tribune Sud était évaluée à 25 millions d’euros. Un chiffre qui, après étude de la mairie, pourrait également être réévalué sans preuve comme pour la rénovation entière du stade. Si la mairie ne veut pas subventionner à hauteur de 10 millions d’euros l’ex (désormais) projet de l’Euro 2016, comment peut-elle assumer le coût de 25 millions d’euros ? Si le Conseil Général participe également, chaque partie débourserait 12,5 millions d’euros au lieu des dix que chacune s’était engagée à verser. La ville qui s’est engagée à parler rénovation avec l’équipe dirigeante (dans son communiqué) peut-elle nous éclaircir sur ce point ? Est-elle prête économiquement à faire quelque chose d’illogique aux yeux des messins concernant cette tribune ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi ne dit-elle pas clairement qu’elle ne rénovera rien dans le stade ? Là au moins, tout serait clair. Pas d’Euro 2016, pas de rénovation car nous n’en avons plus les moyens.
En toute franchise, on se demande si au final, le coup n’était pas prémédité. On veut l’Euro, et à quelques semaines des élections, on se retire pour montrer aux yeux des messins la sagesse des élus de gauche concernant la gestion du budget. Ce n’est qu’une hypothèse mais vu qu’elle est évoquée ici, c’est que dans la tête de bon nombre de messins et de supporters du FC Metz, elle existe aussi. Au delà des sympathisants et partisans de droite, la mairie de Metz s’est sans nul doute mis à dos, non pas tout le reste de la population messine mais une bonne partie de leur sympathisants de gauche aimant le sport, et plus précisément le foot. Car oui, il y en a tout de même plus que ce que certains pensent. Dernière remarque qui nous a frappé sur le blog de Thomas Scuderi, c’est l’absence des retombées économiques et des emplois que l’Euro 2016 auraient apporté à la capitale de la Lorraine. Fréquentation en hausse des hôtels, des restaurants, les boutiques, du Centre Pompidou et en conséquent, des emplois créés pour subvenir aux demandes.
Les questions qui restent sans réponse:
Pourquoi le maire n’a-t-il pas attendu 48h de plus afin d’évoquer ses inquiétudes lors de la réunion qui était prévue le vendredi 2 mars ?
Aurait-il fallu que Metz accueille l’Euro 2016 tout en laissant le stade, aux mains de la mairie pour que le club paye toujours le loyer ?
Bernard Serin, chef d’entreprise, a-t-il menti, oui ou non concernant les chiffres de la rénovation ?
Prouvez-nous les chiffres qu’avance le maire concernant la rénovation du stade Saint Symphorien.
Publiez sur le site de la mairie les coûts qu’a occasionné cette candidature.
Pour quelle raison l’Etat qui se serait engagé sur les autres stades de la compétition aurait fait une exception pour la ville de Metz ?
Pourquoi ne pas avoir constitué un dossier sous acceptation de l’Etat ?
Pourquoi avoir soutenu le projet en 2009 et en fin d’année 2011 alors que le FC Metz était dans une situation semblable ?
La ville qui s’est engagée à parler rénovation avec l’équipe dirigeante (dans con communiqué) peut-elle nous éclaircir sur ce point ?
Est-elle prête économiquement à faire quelque chose d’illogique aux yeux des messins concernant la tribune Sud dont son coût est estimé à 25 millions d’euros ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi ne dit-elle pas clairement qu’elle ne rénovera rien dans le stade ?
Nous prenons en compte que cet article sera lu, soit pas l’intéressé lui même ou un élu de la mairie de Metz et nous l’invitons donc par conséquent, si celui-ci le désire, à nous répondre en prenant contact avec nous via notre site internet.
http://www.sociosfcmetz.fr/20120308-eur ... sabstenir/