Le match à Barcelone a-t-il enterré le grand stade ?
Chouly, Hume et l'USAP auront-ils leur grand stade à l'horizon 2014 ? © Photo Harry Jordan
L'arroseur arrosé ? L'USAP sera-t-elle victime, par ricochet, du succès de son quart de finale de Coupe d'Europe délocalisé à Montjuïc ? La question se pose depuis que jeudi soir sur France 3 Sud, Jean-Marc Pujol avouait que "ce succès populaire compterait dans sa réflexion sur la construction ou non d'un grand stade à Perpignan".
Hier, le premier magistrat précisait à L'Indépendant sa réflexion : "D'abord, rien n'est finalisé, ni abandonné. Mais, c'est une nouvelle donnée. N'est-il pas plus judicieux de disputer trois ou quatre matchs par saison à Barcelone plutôt que de construire une nouvelle enceinte ? Ces délocalisations pourraient offrir la marge de manoeuvre financière nécessaire à l'USAP". Une réflexion à l'opposé de celle de Paul Goze qui, après l'engouement barcelonais (35 000 supporters déplacés), revendique un peu plus fort un nouvel outil pour le club.
Un concept low-cost Arena de 25 000 places
Une certitude, après les rénovations d'Aimé-Giral et celle en cours de Gilbert-Brutus, la construction d'un nouveau stade divise les électeurs et freine certains élus. D'autant plus quand la hausse des impôts locaux est redevenue nécessaire pour boucler les budgets en temps de crise.
"Je suis un homme de chiffres, poursuit Jean-Marc Pujol. Je prendrai une décision définitive, quand je serai en possession du chiffrage précis quant au coût de construction d'un grand stade. J'ai rendez-vous mardi à Paris chez un acteur majeur du secteur pour en savoir plus. D'autre part, je vais aller voir des stades low-cost (à bas coûts) à Barcelone pour découvrir le nouveau stade de l'Espanyol (le club rival du Barça joue à Prat-de-Llobregat dans un stade de 44 000 personnes-NDLR) et en Angleterre. Je n'ai rien abandonné, ni tranché, j'affine ma réflexion et, fin juin, nous prendrons une décision définitive".
Concrètement, dans les cartons, le projet a été précisé. Selon nos informations, la municipalité planche, avec une multinationale française du BTP, sur un stade low-cost de 25 000 places modulables, selon le concept Arena, en une salle de spectacle de 15 000 places. Un concept qui permet l'organisation d'une trentaine d'événements par an (matchs et spectacles). L'hypothèse d'un cofinancement public-privé est prioritaire et même décisive. Deux sites sont susceptibles de l'accueillir : Torremilla au nord de Perpignan ou dans une zone proche du Mega Castillet au sud.
Reste donc l'enveloppe finale. Jusqu'à quelle hauteur la ville peut-elle s'engager, convaincre le Département et la Région de l'accompagner et mobiliser des partenaires privés ? Réponse fin juin. Au plus tard.
Le projet de grand stade à Perpignan restera dans les cartons. Jean-Marc Pujol a annoncé hier à L'Indépendant qu'après "avoir étudié avec attention les différentes options", il avait "décidé de ne pas mener plus loin le projet de construction d'un grand stade". Fin d'un feuilleton qui s'éternisait depuis plus d'un an. Lancé par Paul Goze, le président de l'USAP en quête de nouvelles ressources financières, relayé un temps par le maire de Perpignan, le projet n'a pas survécu à son coût et aux doutes sur sa viabilité économique. Mais aussi aux risques politiques d'une telle décision en temps de crise et à la fragilité nouvelle d'un club qui joue le maintien en Top 14 et ne remplit plus Aimé-Giral.
"Les résultats du club n'ont pas pesé. Je connais assez le sport pour savoir qu'il se nourrit de hauts et de bas. C'est uniquement les critères économiques qui guident ma décision", se défend le premier magistrat.
"Pas question que la ville investisse plus de 7 millions"
"Nous avons étudié minutieusement le projet d'un stade de 21 000 places, adaptable en structure type Arena ou Zénith pour proposer des spectacles ou des concerts, construit sur une zone de 50 hectares au Mas Roumat (sud de Perpignan, non loin du Mega Castillet-NDLR), qui appartient à deux multinationales françaises partenaires du projet. Il faut compter 75 à 90 millions pour ce type de structure. Je souhaitais un financement majoritairement constitué de fonds privés. L'apport de la ville et les collectivités locales (conseil général et conseil régional) ne devait pas dépasser le quart". Plus précisément 21 millions, soit 7 millions chacune. "Il n'est pour moi pas question que la participation de la ville soit supérieure à ces 7 millions". Avec le naming (vente à un annonceur du nom du stade), des activités commerciales et une zone d'habitation, les opérateurs privés devaient rentabiliser leurs investissements compris entre 30 et 50 millions d'euros. Restaient 20 millions d'euros à trouver. L'hypothèse d'un prêt ne survécut pas longtemps. Si l'USAP s'engageait à s'acquitter un loyer annuel de 800 000 euros, aucun tourneur-organisateur de spectacles n'était prêt à débourser 1,2 million d'euros annuels. Fin des projections. Le projet est mort-né. Il n'y aura pas de grand stade à Perpignan, qui compte déjà une enceinte de 14 500 spectateurs (Aimé-Giral) et une autre de 12 000 (Gilbert-Brutus).
Pas plus qu'un agrandissement d'Aimé-Giral, dans le moyen terme au moins. Ajouter 5 000 places coûterait de 22 à 27 millions d'euros. Hors budget. "Le rugby doit revoir son modèle économique, prévient Pujol. Il ne peut pas dépendre uniquement de mécènes privés ou de l'investissement des collectivités territoriales". A Perpignan, il n'y aura pas de stade Jean-Marc Pujol.
Des acteurs locaux planchent sur un projet de stade low-cost
L'ALTERNATIVE ? Un espoir, minime, survit pour les militants d'un grand stade à Perpignan. Un collectif d'acteurs locaux du BTP et de l'immobilier travaille, autour de Paul Goze, à un projet alternatif. La jauge est toujours comprise entre 20 000 et 25 000 spectateurs. Mais, le concept évolue.
L'option étudiée est celle d'une enceinte low-cost, moins coûteuse - autour de 50 millions d'euros tout de même - et non transformable en Arena ou Zénith. Des terrains face à Techno Sud pourraient l'accueillir. Mais, la viabilité économique du projet semble des plus fragiles.
Marshall_ a écrit:Aimé Giral peut être déplacé en Pro D2 maintenant.
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