par hm79 » 27 Nov 2011, 09:59
article sur le site de la Voix du nord: "Pour être rénové, le stade Bollaert devra-t-il changer de propriétaire ?
samedi 26.11.2011, 05:20- PAR PHILIPPE BESSIN
Pour Thierry Daubresse, la Ville n'est plus en mesure de soutenir financièrement le club. PHOTO LA VOIX
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Qui veut bien financer la rénovation de Bollaert pour l'Euro 2016 ? Un certain flou règne actuellement au sujet de 14 millions d'euros qui restent à la charge du club. L'actionnaire majoritaire n'étant pas disposé à payer, on pourrait penser que la Ville, propriétaire du stade, vienne à la rescousse. Mais la municipalité a d'autres priorités. Thierry Daubresse, adjoint au maire aux finances, propose une solution « intermédiaire » qui ferait passer la propriété du stade à la CALL.
« Le monde a changé ». Pour un expert en chiffres, il a un certain sens de la formule. L'adjoint au maire de Lens se positionne sur le dossier « Bollaert » alors que 78 millions d'euros de travaux sont programmés pour l'Euro 2016. « La ville de Lens ne peut plus accompagner le RC Lens comme hier », estime Thierry Daubresse. Il pense à l'Euro 2016 mais aussi aux dépenses du quotidien.
« En 2009-2010, le budget de fonctionnement du RC Lens était de 56 millions d'euros, celui de la Ville de Lens était de 44 millions d'euros », explique l'adjoint. Autre comparatif : les travaux de l'Euro 2016 représenteraient sept années du budget d'investissement de la ville de Lens.
« Est-ce que pendant sept ans on va arrêter les écoles, l'entretien des crèches, des routes... est-ce qu'on va arrêter d'aider les clubs sportifs qui s'occupent des enfants pour pouvoir investir dans l'Euro 2016 ? », interroge l'élu lensois. Une alternative a été proposée par Guy Delcourt en septembre 2010. Vu le rayonnement régional du club, le maire de Lens a émis l'idée d'un Groupement d'intérêt public (GIP) dont la locomotive aurait été la Région. Le GIP devenait ainsi propriétaire de Bollaert et la Ville pouvait penser tranquillement à ses crèches et ses routes. Seulement voilà , le groupement est resté en rade. Thierry Daubresse s'est mis alors à travailler sur un nouveau montage. « J'ai convaincu le maire de mettre en place une solution intermédiaire à la demande du Crédit agricole (actionnaire majoritaire du RCL). J'ai discuté avec Alain Diéval (directeur général de la banque pour le Nord de France). Il souhaite que le bail emphytéotique soit transféré du RCL à la communauté d'agglomération de Lens-Liévin. Nous sommes d'accord à la conditionque la propriété du stade soit résolue avant la fin du mandat. » Ce plan B s'explique par les réticencesde la banque qui serait plusdisposée à prêter à l'agglo qu'à son club. Elle rechigne en effet à financer les 14 millions d'euros qui restent à la charge du RC Lens pour la rénovation du stade. « Si on en reste là , l'Euro 2016 pourrait ne pas se faire à Lens », constate l'adjoint.
D'où l'idée de transférer la propriété du stade Bollaert à la communauté d'agglomération de (CALL) qui reprendrait du coup le permis de construire et devrait contracter le fameux emprunt de 14 millions d'euros. Le club, lui, ne serait plus que locataire les jours de match.
Reste à savoir comment les élus de la CALL prendront cette proposition. On a déjà vu quelques réticences se dessiner à propos de la piscine de Lens qui est passée dans le giron de l'agglo. « La meilleure solution serait que le Crédit agricole paie. C'est à lui de se positionner et très vite », conclut l'adjoint aux finances.
À terme, on peut se demander ce qu'il restera du principe d'utilité sociale qui prévalait jusqu'à présent à propos d'un club fédérateur comme le RC Lens.
Principe qui faisait par exemple que le loyer perçu par la ville depuis huit ans était très inférieur à la valeur estimée par le service des Domaines. Tout en se voulant toujours solidaire, la mairie marque un peu plus la séparation entre la ville et son club de foot."