En route pour le grand stade de BordeauxLe permis de construire de l'ouvrage sera déposé en décembre et le premier coup de pioche donné en septembre 2012. Dernières questions, dernières réponses sur le futur chantier.
Grand stade rimera inévitablement avec grand chantier. « Avec son lot de mauvaises surprises ! » affirment beaucoup en indiquant que l'on cache les obstacles qu'il va falloir franchir comme la dépollution du terrain, l'obligation de bâtir l'ouvrage sur des milliers de pieux ou créer de nouvelles voies d'accès.
Qu'en est-il vraiment ? Voici brièvement ce que l'on peut en dire.
Dépollution ?
Le mot dépollution fait sourire dans les couloirs de la CUB. « Le terme est exagéré » dit-on ici en indiquant que le terrain de 18,5 hectares où va se construire l'ouvrage n'est pas une friche industrielle, encore moins une ancienne décharge. Le terrain d'origine (des tourbes amassées là après le creusement du lac) a seulement été recouvert au fil des ans de remblais où il y a plus de parpaings et gravats que de litres d'huile ou d'hydrocarbures.
La dépollution annoncée sera donc plutôt un grand nettoyage et un tri de matériaux après un grand brassage de terres au moment du lancement du chantier. Tout ce qui sera retiré sera évacué et cette opération sera financièrement prise en compte par la CUB.
Construit sur d'anciens marécages ? Il aura des pieds géants
Beaucoup semblent surpris en apprenant que le stade reposera sur des milliers de pieux. Rien d'anormal.
Le quartier du Lac voulu par Jacques Chaban-Delmas et créé sous la baguette de l'architecte-urbaniste Xavier Arsène-Henry, grand prix de Rome, repose sur d'anciens marécages. Tous les bâtiments, sans exception, sont construits sur des pieux. Les halls du parc des expositions sont ceux qui en comptent le plus.
Comme le montre le croquis ci-contre (signé Arsène-Henry), cette façon de faire est absolument nécessaire. Pour être stables, les ouvrages doivent prendre appui sur un sol très dur. Pour trouver ce dernier, les pieux traversent plusieurs couches de tourbe, vase, graviers, moraines, sables ou végétaux, les nappes phréatiques et même une rivière souterraine. Cette masse d'eau en mouvement part des Pyrénées et rejoint l'océan au large du Verdon.
Les pieux descendent ainsi à plus de 20 mètres, la hauteur, en gros, d'un immeuble de 10 étages. Suivant la surface occupée par les ouvrages, il en faut des centaines, voire des milliers, ce qui sera le cas pour le futur stade.
À titre d'exemple, il a fallu couler 900 pieux (de 10 à 20 mètres de profondeur) pour poser les ombrières de la ferme solaire du parking du parc des expositions. Et pourtant ici, les structures sont très légères. Alors, pour un stade…
Le stationnement ? Le parvis du stade dans l'axe du parking du parc des expositions
Le parking du parc des expositions, dorénavant couvert grâce à des hectares d'ombrières photovoltaïques, sera un maillon fort du dispositif « stade » les jours de rencontre. La Ville de Bordeaux et la Sbepec, propriétaire du site, vont signer un accord en ce sens.
C'est vers ce parc de 8 000 places, et lui seul, que seront donc dirigées les voitures. Les véhicules entreront dans le parc par l'ouest et par le nord (Bruges et Blanquefort), l'accès par l'est étant interdit.
Tout cela pour faciliter les flux et réduire les risques d'accidents. Le parvis de l'enceinte sportive, soit l'entrée principale, sera parfaitement dans l'axe du parking. Une fois leurs véhicules garés, les supporters pourront donc directement accéder au stade. En traversant en toute sécurité, la rue Charles-Bricaud (fermée lors des rencontres), portion de rue qui, au sol, sera rehaussée pour être de niveau et matérialisée comme une rue piétonne.
Une autre entrée sera proposée avenue Jallère, une porte secondaire pour absorber les supporters venant de l'est de l'agglomération.
Accès au stade ? Aucune voie nouvelle
« Aucune construction de voie nouvelle autour du futur stade », précise la CUB. Selon les études réalisées, les voies actuelles sont suffisantes pour absorber le trafic « d'autant plus que deux lignes de tram arriveront au plus près du stade ».
Le terminus de la ligne C se situera pile devant la façade principale du parc des expositions et celui de la ligne B sera au-delà du pont d'Aquitaine à Bordeaux-Nord, pas très loin de l'arrière du stade.
Et le réaménagement de l'échangeur de Bruges pour faciliter l'accès au quartier et la sortie ? Cet aménagement est bien inscrit au PDMI cosigné par la CUB et l'État mais pourrait ne pas être réalisé avant l'ouverture du stade.