Grand Stade : les coulisses du levage de la toiturejeudi 06.10.2011, 08:01 - La Voix du Nord
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Jean-Claude Mutel (à gauche), le directeur des travaux et Bertrand d'Hérouville,
le patron d'Elisa, hier soir après le levage de la toiture.
Les reponsables du chantier du Grand Stade affichent leur optimisme. Lors du point presse organisé hier en fin d'après-midi au pavillon d'accueil, le soulagement et surtout la satisfaction étaient palpables. «L'opération est préparée depuis un an», nous a confié hier Jean-Claude Mutel, le directeur du chantier.La technique utilisée pour lever la toiture n'est pas une innovation puisqu'elle a servi, par exemple, à poser les toitures des hangars de l'A380, à Toulouse. En revanche, la dimension des poutres et les 3 000 tonnes de précontrainte vont "enrichir le savoir et la littérature en ce domaine", apprécie celui à qui l'on doit le viaduc de Millau.
A Villeneuve-d'Ascq, la couverture mobile du Grand Stade s'est élevée au rythme de trois mètres par heure, entre 5 h 30 et 13 h 45. "Un simple capteur défaillant suffit à tout arrêter durant plusieurs heures", souligne Jean-Claude Mutel, en référence au fameux chiffon qui fit un jour retarder le décollage de la fusée Ariane.
Piloté informatiquement, l'ensemble des vérins se déplace à la même vitesse des quatre ensembles de câbles. Sur chaque palet de hissage (les 4 tours de couleur orange visibles depuis les axes routiers), trois vérins étaient disposés, chacun affichant une puissance de levage de 2 350 tonnes. Soit un total de 9 400 tonnes, bien supérieur au poids de la toiture du Grand Stade (7 400 tonnes). "On avait un peu de marge", reconnaît Jean-Claude Mutel, audacieux, mais surtout prévoyant.
Durant l'opération de levage, l'ensemble du chantier a travaillé normalement, sauf dans la zone sécurisée, à l'aplomb de la charpente, interdite à toute personne.
Une quarantaine de salariés étaient mobilisés spécialement pour cette mission, sur un millier au total déployés sur le site. Outre le stade, sont actuellement en cours de construction le "village du Grand Stade" (un bâtiment en trois parties destiné aux deux hôtels, à la résidence de 171 logements, aux 10 restaurants et au pôle de remise en forme) et le parking silo de 3 500 places. "Le planning général se déroule de façon satisfaisante", dévoile Jean-Claude Mutel. "L'avancement ne se mesure pas à l'aune de la toiture. EDF a mis sous tension l'alimentation électrique, tandis que les groupes électrogènes arrivent la semaine prochaine. Même chose pour le gaz. A ce jour, rien ne dit que nous ne tiendrons pas nos objectifs."
Côté stade, les parties non réalisées de l'enceinte, laissées en suspens dans l'attente du hissage de la toiture, vont désormais être comblées dans les prochaine semaines. Les fléaux en arc de cercle, qui donnent la forme de galet à l'enceinte sportive et culturelle de 50 000 places vont eux aussi être terminés.
La boîte à spectacle, le prochain défiUne partie des poutres de la boîte à spectacle, qui se situe sous la pelouse, a été livrée et l'assemblage va commencer sous peu."Tout se poursuit normalement", appuie Jean-Claude Mutel. Le prochain défi, c'est le couvercle de la boîte à spectacle et sa motorisation". Autrement dit, là encore, un bloc impressionnant de 5400 tonnes à lever de 4,5 mètres et à faire coulisser de 60 mètres en 24 heures. " ce sera pour le printemps prochain", dévoile le chef des travaux.
Bertrand d'Hérouville, le patron d'Elisa, la société créée par Eiffage pour construire et exploiter le Grand Stade de Lille est lui aussi optimiste sur le respect des délais. "C'est une grande étape de franchie qui nous laisse confiants pour la suite des opérations. Petit à petit, on se rapproche de nos objectifs."
Pas question pour autant d'anticiper sur le programme des spectacles, ni même de celui de l'inauguration. "Il y a des réflexions, on a des idées", suggère Bertrand d'Hérouville, mais c'est trop tôt pour en parler." Seule info : Johnny Hallyday n'a pas prévu de faire étape au Grand Stade pour sa tournée 2012.