OL Vallée : Comment Jean-Michel Aulas a mis la main sur l’Est lyonnaisDAVID GOSSART - 3 MARS 2021, 11H13
Après le Groupama Stadium, un hôtel, un pôle médical, des bureaux, le lancement de l’Arena, voici l’émergence, en 2021, d’un immense pôle de loisirs à Décines. OL Vallée se pose ainsi comme le nouveau centre de gravité du territoire Lyonnais. Au point que certains le renomment « la 60e commune de la Métropole ». Mais comment OL Groupe et Jean-Michel Aulas parviennent-ils ainsi à leurs fins malgré oppositions et réticences ?
Le 1er février, avec trois mois de retard, le Sytral a inauguré le tramway T7 qui relie Vaulx-en-Velin – La Soie à OL Vallée. Un petit projet à échelle du Sytral : 1,6 million d’euros pour augmenter la desserte de l’Est lyonnais en empruntant les rails existants du T3. Connectant le Groupama Stadium à la Soie, la ligne s’arrête également à Décines Centre et Grand Large, offrant une connexion aux habitants des communes voisines de Genas, Meyzieu ou Chassieu.
C’est, je pense, la réalisation de tout le site, comme initialement prévu, qui a définitivement convaincu les différents intervenants.
Jean-Michel Aulas
Un petit investissement, mais pas un petit accomplissement pour Jean-Michel Aulas, qui avait fait le déplacement en personne avec une partie de son état-major et la capitaine de l’OL Wendie Renard. Il le reconnaissait d’ailleurs : « On l’attendait depuis un certain temps… Entre l’inauguration du stade il y a un peu plus de cinq ans et aujourd’hui, le temps a été long. Ça a été un sujet, quelques fois, de discussions âpres et complexes. Mais c’est, je pense, la réalisation de tout le site, comme initialement prévu, qui a définitivement convaincu les différents intervenants. Il y a probablement 2 000 salariés qui peuvent utiliser le service à tout moment, sans compter les visiteurs. Le temps a permis de montrer que de plus en plus de gens viennent ici, et de plus en plus souvent. »
Entreprises bulldozerDe fait, l’OL sait se frayer un passage et se faire entendre. L’ancienne présidente du Sytral Fouziya Bouzerda récuse toute idée de pression d’OL Groupe pour avancer mais reconnaît un savoir-faire tout politique : « Bien sûr que ce sont des entreprises bulldozer, mais quand on n’a pas de levier sur vous, il n’y a rien à influencer. Ils sont venus au départ avec un projet de prolongement de tramway, mais cela n’avait pas de pertinence. La question était de desservir des zones où allaient travailler des milliers de personnes. Notre problématique était le Rhônexpress et désaturer le T3. Il n’y avait pas de pression de M.Aulas, mais une attente forte des communes voisines de Décines et Meyzieu. Le territoire se développe, et il fallait bien le desservir ! »
D’ailleurs le maire de Meyzieu Christophe Quiniou reconnaît volontiers, pointant du menton le stade et son environnement, que « ce tramway, sans l’OL, on ne l’aurait pas eu. Et sans Jean-Michel Aulas, il n’y aurait pas eu tout ça ». Un maire qui s’agaçait pourtant au Sytral en novembre 2019 des courbettes déployées devant « JMA » : « On parle d’OL City comme si Jean-Michel Aulas était le maire ! » Le premier magistrat LR déplorait alors l’influence du président de l’OL dans les affaires de l’Est lyonnais, après l’annonce de cette desserte en tramway, justement. Un maire LR, par ailleurs, qui se réjouirait avec un brin d’humour quelques mois plus tard de voir arriver l’Arena. « Cela apporte une offre artistique que l’on n’avait pas dans l’Est lyonnais : ça m’évitera d’avoir à créer une salle de 16 000 places pour mes habitants ! »
C’est tout le « charme » du bulldozer Aulas : il pèse plus que ce qu’on aimerait, mais quand il est passé, on avance plus vite en se rangeant derrière. De là à dire que le président de l’OL a pris les commandes du
développement du territoire de l’Est lyonnais, il n’y a qu’un (petit) pas à franchir.
© Vinci
D’OL City à OL ValléeCar le secteur a quand même failli s’appeler OL City. Un peu trop « on the nose », comme disent les Anglo-saxons : c’eut été mettre le doigt exactement là où ça fait mal. Demandez à la maire de Décines Laurence Fautra. « Voir ce pôle comme la 60e commune de la Métropole, on peut le penser. Mais j’ai toujours fait en sorte que ça ne le devienne pas ! Rien que l’appellation OL City… J’ai toujours expliqué qu’on ne pouvait pas avoir un OL City à Décines. Ce n’est pas une ville dans une ville ! Ils m’ont entendue. »
Certes, il n’y a pas de logements, la police et la sécurité sont assurées par les communes voisines. On ne se trouve donc pas dans une ville nouvelle. Mais avec un pôle médical et un laboratoire, des salles de sport, un théâtre, le stade, l’Arena, un hôtel, des restaurants, des bars, une desserte en transports en commun, c’est bien un nouveau pôle économique qui pèse d’un poids grandissant.
Le Groupama Stadium était d’ailleurs devenu avant la crise le premier lieu de séminaires d’entreprises de Lyon. Et la perspective de l’Arena va encore participer à repositionner les équilibres
entre salles de spectacles ou de sport métropolitains. Demander donc à Villeurbanne…
Certains élus sont encore amersRares sont ceux à être aussi durablement agacés par le phénomène Aulas
que l’ancien maire villeurbannais Jean-Paul Bret. En décembre 2019, il s’étranglait de voir arriver la délibération de l’Arena à la Métropole présidée par David Kimelfeld, « sous la pression du président du groupe OL. Est-ce qu’on assisterait à la naissance d’une 60e commune au sein de la Métropole ? Il y a un empressement, voire une allégeance de la Métropole au président d’OL Groupe. C’est du Collomb sans Collomb, et même davantage ! »
On s’est bagarrés pendant pendant dix ans , pour se faire enfariner et traiter avec désinvolture par l’Asvel quand Aulas s’est manifesté
Jean-Paul Bret
Aujourd’hui, l’amertume demeure. L’Arena est venue remplacer une salle pour l’ASVEL prévue initialement à Villeurbanne, du côté du stade Georges-Lyvet. « On pourra dire que j’ai de la rancune, mais il y avait une cohérence urbanistique à faire le projet à côté de l’Astroballe. On s’est bagarrés pendant dix ans, pour se faire enfariner et traiter avec désinvolture par l’Asvel quand Aulas s’est manifesté. C’est un malin, avec de grandes qualités de stratège. Il avance petit bout par petit bout. Il sait faire. Il a emballé Bernard comme Kimelfeld et comme Collomb. Tony Parker a de l’admiration pour Aulas, et il a reconnu qu’il pouvait difficilement refuser, quand celui-ci met 15 millions et prend 30 % de participation ».
Bret reproche même à Jean-Michel Aulas d’avoir fait pression sur les « tourneurs » d’artistes pour leur faire comprendre que s’ils allaient à Villeurbanne, ils ne travailleraient plus avec lui. « Mais quand il est venu avec Gaëtan Muller (président délégué de l’Asvel) et Tony Parker pour l’arrêt de la subvention de 350 000 euros à la section professionnelle, il était enjôleur ! » Étienne Tête, ancien élu écolo de Lyon et de la Région, avocat, et de tous les combats contre le Grand Stade, rappelle que le péché originel se trouve bien dans la réalisation du Stade des Lumières. Il dénonçait en 2011 un stade dont le caractère écologique n’était « que de la poudre aux yeux. On déboise dans le même temps cinq hectares pour construire le parking. On va dénaturer un espace sensible ».
Le pire est déjà passé, c’est la première fois qui fait mal
Étienne Tête
Aujourd’hui, il soupire : « Le problème, c’est quand on a déjà tout détruit et tout enfoncé… Le pire est déjà passé. C’est la première fois qui fait mal ». Les projets suivants ont davantage coulé de source, une fois le premier coin enfoncé dans Montout.
Également la vision de Michel Le Faou, vice-président à l’urbanisme de la Métropole sous le mandat précédent : « cela paraît logique, quand on a une infrastructure de cette taille, qui est un facteur d’attractivité. Le commerce attire le commerce. À partir du moment où le stade s’implantait, on n’allait pas rester avec une infrastructure sportive seule en plein milieu de nulle part. Et l’on oublie que la grande salle était présente dès le projet d’origine du grand stade. C’est une chance pour l’Est lyonnais. Quand on regarde l’histoire de l’agglomération, historiquement elle a toujours poussé un cran plus à l’Est : aérodrome de Bron, aéroport Saint-Exupéry… Ce, même s’il y a quelques petits désagréments, les choses se règlent avec le temps, comme la desserte du T7 ».
© David Gossart
Pas dans le sens de l’histoireVoilà donc Jean-Michel Aulas avec l’étiquette de locomotive de l’Est lyonnais, à défaut de celle de 60e maire de la Métropole. Et tant pis si cela se fait au détriment de l’Ouest lyonnais. Marc Grivel, l’ancien maire (Synergies) de Saint-Cyr-au-Mont d’Or, veut surtout garder un œil à « ce que la Métropole conserve son rang et fasse passer ses exigences : l’accès aux infrastructures en termes de pratique pour les scolaires et clubs amateurs, par exemple. En tout cas, Aulas mène bien sa barque. D’autant que j’ai compris qu’il était aussi soucieux dans quelques années de voir à qui transmettre tout ça, apparemment à Tony Parker. Or, on sait transmettre dans plein de domaines à Lyon, mais pas vraiment en politique… ».
Le patron de l’OL qui ne rejetait d’ailleurs pas, dans l’interview qu’il avait accordée à Tribune de Lyon en septembre 2019, sa vocation d’entrepreneur à caractère politique, justement. « À un moment vous vous rendez compte que votre savoir-faire d’entrepreneur est soit utilisé par les politiques comme un levier pour faire mieux, soit craint par les élus qui se disent : « Il ne va quand même pas venir sur notre terrain ? » « Ce qu’on a fait à Décines a aussi pour vocation d’interpeller les politiques et de leur montrer qu’ils auraient intérêt à regarder davantage ce que les entrepreneurs savent faire ».
Il n’y a pas que les élus qui font de la politique ! Il (Aulas) sait indéniablement y faire
Christophe Quiniou
Aujourd’hui, au moment d’inaugurer le T7 et de préparer l’ouverture du pôle de loisirs, Jean-Michel Aulas ne s’offusque pas de l’étiquette de 60e maire. Elle est juste trop simpliste pour lui. « J’ai beaucoup de respect pour les gens qui donnent de leur temps pour gérer des villes ou des métropoles ! Je suis un entrepreneur à vocation sociale, surtout dans un Est lyonnais dont plusieurs quartiers ne demandent qu’à se développer. À nous de leur faire profiter de cette capacité à investir qui nous est propre. Le foot doit se réinventer, et le monde de l’entreprise aussi. La gestion de la relation entre les maires et le public doit également évoluer ». Dit autrement, par Christophe Quiniou, dans un sourire : « Il n’y a pas que les élus qui font de la politique ! Il sait indéniablement y faire. Mais il fait partie des décideurs de l’agglo au même titre qu’un gros employeur ou le patron d’une entreprise pharmaceutique, il n’y a pas de méthode particulière ».
« Une oasis, un monde à part »Bon gré mal gré, l’Est lyonnais se développe donc derrière les crampons de
Jean-Michel Aulas. Pour le meilleur ou pour le pire, Jean-Paul Bret, lui, a choisi : « Les projets comme OL Vallée aux marges d’un territoire, je ne pense pas que ce soit l’avenir du développement urbain tel qu’on le concevra plus tard. Les écolos sont emberlificotés là-dedans et je ne pense pas qu’ils soient très à l’aise. Dans 20 ou 25 ans, on le considérera peut-être comme Perrache. La première, ou la dernière, des conneries. Ça ne va pas
dans le sens de l’histoire ».
Martine Ripplinger, coordinatrice décinoise du Collectif de riverains Montout Environnement, résume bien l’impression ambiguë laissée par OL City/Vallée. À la question, taquine, de savoir si elle se sent habitante de Décines ou d’OL Vallée, elle répond : « J’ai l’impression d’habiter Lyon ! OL Vallée, c’est un concept fermé, une oasis, et nous on habite autour. Ils vivent dans leur monde à part. Ce ne sont pas les habitants des quartiers populaires de Décines qui pratiqueront la piscine à vagues à 50 euros, ni s’inscrire au tennis. » Non, ce sont plutôt des clients-salariés venus de toute la Métropole.
D’où la demande répétée de Laurence Fautra de voir arriver le métro A jusqu’à « chez elle ». Loin d’être gagné, a écouter le président du Sytral Bruno Bernard. Et avec le soutien du bulldozer Aulas ? Adossé au T7, déjà prêt à filer sur Paris, celui-ci esquive la question. « Je ne suis pas compétent ! » Bruno Bernard se penche, blagueur, comme en confidence : « S’il veut mettre 100 millions d’euros… ».
OL Vallée : un historique2007. Projet de construction du grand stade, d’abord envisagé à Vénissieux.
2008. Le commissaire enquêteur donne un avis défavorable à la révision du plan local d’urbanisme.
2009. Saisie par l’association « Carton rouge » la Cour administrative d’appel de Lyon, qui s’oppose au projet, décide que « la délibération du Conseil de la Communauté urbaine de Lyon du 9 juillet 2007 prescrivant la révision du Plan local d’urbanisme sur la commune de Décines est annulée ».
2011. Demande de permis de construire déposée. Le Grand Stade déclaré d’intérêt général.
2012. Plaintes contestant la validité de la déclaration d’utilité publique. Rejeté par le tribunal administratif. Début du terrassement.
2016. OL-Troyes, premier match du stade.
2018. Ouverture du Kospter Hôtel.
2019. Ouverture du pôle médical du Grand Large, du labo médical, et d’un premier immeuble de bureaux.
2020. Délibération sur la révision du PLU en vue de l’installation de l’Arena.
Février 2021. Date d’ouverture du pôle loisirs programmée avant la crise Covid, de deux immeubles de bureaux, et de la All In Academy. Reporté a priori plutôt au printemps.
Les riverains réagissent au projet OL Vallée : « Ils vivent dans un monde à part »Vue d’architecte non définitive de la future Arena. © Populous
C’est en remarquant des architectes venus arpenter le terrain devant chez eux que les habitants du secteur de Montout se sont aperçus que quelque chose se tramait. Ce quelque chose, c’était la All In Academy, le complexe de tennis de 3,5 ha de Jo-Wilfried Tsonga et Thierry Ascione. « On n’était au
courant de rien. Alors on les a contactés, et une rencontre s’est faite très vite, en quelques jours », reconnaît Martine Ripplinger, coordinatrice du Collectif Montout Environnement.
Celui-ci compte 120 membres et travaille conjointement avec des associations locales de protection de l’environnement (APEJ, la Ville-à-Vélo, VN33), et des structures plus anciennes comme le CAEL, l’UCIL, ou Carton rouge. La première réunion publique sur le dossier, fin octobre, a montré avec éclat le niveau de défiance entre riverains et projets d’OL Vallée. On n’était pas loin du dialogue de sourds complet avec une partie des membres de collectifs du secteur.
« Finalement, on a plus de problèmes avec le terrain d’entraînement »Le passif du Groupama Stadium n’est pas effacé, loin s’en faut. Partagés entre puristes et réalistes. « Dans le collectif, nous avons beaucoup d’anciens de Carton rouge, l’association contre le stade, ou d’anciens qui étaient contre la rocade. Certains sont toujours aujourd’hui contre ces projets commerciaux, sont des écolos pur et dur et voudraient que le secteur reste tel quel », reconnaît Martine Ripplinger, habitante du secteur, depuis trente ans. Mais elle reconnaît également faire partie d’une frange plus « réaliste » de la population. Alors le stade, oui, ils étaient « très sceptiques ». Aujourd’hui, la proximité est moins invivable que crainte, sauf les jours de grands matches et de gros concerts, où le stationnement peut devenir « sauvage ».
« Finalement on a plus de problèmes avec le terrain d’entraînement : les souffleuses à 8 h 30 du matin, ou la tribune les jours de match féminin. On a quand même pu obtenir qu’il n’y ait plus de tambours ». « Tant que ça reste vivable ». Forcément, l’arrivée de terrains de tennis à proximité ouverts jusqu’à 22 h ne les enchante guère.
All in Academy. © Playtime-AFAA
Un dialogue avec les riverainsUne étude acoustique réalisée à la demande des riverains vient d’ailleurs de confirmer que les nuisances sonores pourraient être supérieures à ce qui était envisagé, risquant de passer de 45 à 80 dB(A). Les porteurs de projet discutent aujourd’hui avec les riverains, qui sont arrivés à obtenir des concessions : bâche acoustiques, végétalisation, terrains périphériques utilisés jusqu’à 20 heures seulement, repositionnement du City Stade à
plus de 50 m des habitations, trois des courts extérieurs supprimés.
Le dialogue existe, donc. Sur les autres facettes d’OL Vallée aussi, via la Métropole : passerelle mode doux pour aller au Grand Large, liaison
douce avec le secteur vert du Biezin… Reste qu’entre le moment de l’installation de la plupart de ces habitants dans cette zone de
Décines et la situation d’aujourd’hui, Montout a changé du tout au tout.
La décote drastique de la valeur immobilière un temps anticipée avec frayeur n’a pas eu lieu. « Il y a eu un moment de panique au début
du stade, certains ont vendu rapidement. Mais aujourd’hui, même les terrains à côté du stade d’entraînement partent comme des petits pains ». L’arrivée du tramway a beaucoup fait pour l’attractivité du coin, plus encore que le stade. « On est à 10 km de Lyon, il y a le tram, la rocade. OL Vallée, ils vivent dans leur monde à part. On ne veut pas qu’ils nous gênent, et eux ne veulent pas qu’on les gêne. On n’est pas contre que le secteur évolue. Tant que ça reste vivable ».
La Métropole lance une étude de territoireLa majorité écologiste et de gauche à la Métropole s’est déchirée en décembre sur la délibération de l’Arena, ravivant les plaies du combat contre le Groupama Stadium. OL Vallée, un projet qui peut sembler légèrement à contre-courant des aspirations des Verts et de certains de
leurs alliés en termes de développement du territoire. D’autant que des membres de la majorité ont fait partie des opposants au Stade des Lumières de l’époque.
« Ce qui ne va pas, c’est qu’il n’y a jamais eu d’analyse globale du secteur »Il n’est donc pas surprenant qu’aujourd’hui, les élus en charge du dossier l’abordent avec une certaine circonspection, dans la lignée des
riverains du collectif Montout Environnement, qui résument : « Nous ne somme pas contre que le territoire évolue, mais ce qui ne va pas, c’est qu’il n’y a jamais eu d’analyse globale du secteur. Ça se fait petit bout par petit bout, ils passent à côté d’études d’impact, on ne fait des analyses qu’au cas par cas », regrette Martine Ripplinger, sa coordinatrice.
La vice-présidente de la Métropole à l’urbanisme Béatrice Vessiller ne dit pas autre chose, lorsqu’elle explique lancer une étude de territoire autour d’OL Vallée. « Ça aurait été mieux de le faire avant. Mais il y a encore des choses à définir : le devenir de la friche ABB, le corridor écologique, l’intégration des quartiers, Politique de la Ville… On verra ensuite comment les traduire dans le PLU H dans une prochaine modification. Pour avoir été une des opposantes au Grand stade, je remarque que nous ne sommes pas dans la même situation : on est sur une friche industrielle, pas sur une friche agricole comme le Grand stade. Faire un autre équipement là n’est pas absurde ».
« Ils semblent très à l’écoute et motivés »Mais les équipes de la Métropole seront vigilantes à ce que la concertation se passe bien, et à ce qu’OL Groupe offre toutes les garanties sans rétropédaler. Les premières rencontres semblent positives à ce sujet : l’OL a créé un poste de référent pour faire office de médiation avec les riverains. « Ils semblent très à l’écoute et motivés ». L’avis, aussi, de Laurence Boffet, également à l’époque contre le stade, et désormais vice-présidente à la concertation et la participation citoyenne.
La présence dans le projet de 50 000m2 de panneaux photovoltaïques (le permis de construire en a été déposé) rappelle la disparition, pour raisons techniques avancées, du même type d’installation promise sur le stade à l’époque. « La relation avec les alentours et les communes voisines étaient à construire. Je ne suis pas encore rassurée, mais ils font des efforts, ils s’adaptent. Mais comme sur tous les grands projets, il faut faire attention à tout. À un moment, ils devaient enlever les arbres déjà plantés autour du parking, par exemple. J’encourage donc les riverains à aller les voir et demander des comptes régulièrement », avertit Laurence Boffet.
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