Euro 2016 : les nouveaux stades, une bonne affaire pour le BTP
Selon la Fédération nationale des travaux publics, "l'Euro 2016 a un impact positif". Les constructions et rénovations pourraient employer 8.000 à 9.000 salariés
A Bordeaux, le chantier devra démarrer à l'automne 2012, pour une livraison de l'édifice au printemps 2015. Mi-juillet, c'est le groupement formé autour de Vinci, avec les architectes Suisses Philippe Herzog et Pierre de Meuron, qui est sorti vainqueur de la consultation pour un projet tournant de 168 millions d'euros.
A l'image de la capitale girondine, les travaux de construction et de rénovation des stades à l'occasion de l'Euro 2016 représentent une bonne affaire pour le BTP, grâce aux partenariats public-privé (PPP) qui permettent de les réaliser malgré la mauvaise santé financière des collectivités locales.
"L'Euro 2016 a un impact positif sur l'activité des entreprises de travaux publics et va contribuer à environ un point d'activité par an sur la période de réalisation des chantiers", souligne la Fédération nationale des travaux publics (FTNP). Pour la FNTP, les constructions et travaux d'aménagement, notamment de routes et de transports en commun, vont employer 8.000 à 9.000 salariés (dont plus de 6.000 en emplois directs) grâce aux milliards d'euros investis.
"Ces chantiers vont être les plus grandes constructions en province d'ici à 2016", se félicite Philippe Bonnave, directeur général délégué de Bouygues Construction, qui souligne la "nouvelle ère pour les équipements" que représente l'explosion des PPP. Ceux-ci permettent aux collectivités locales d'étaler leurs paiements sur de très longues périodes sous forme d'annuités avant de devenir propriétaires des enceintes, qui sont entre-temps exploitées par un opérateur privé.
Parmi les villes désignées par la Fédération : il y a donc Bordeaux, Saint-Denis (Stade de France), Paris (Parc des Princes), Lille, Nice, Lyon, Marseille, Lens et Nancy.
A Marseille, la rénovation par Bouygues du Stade Vélodrome de Marseille, pour un montant de 267 millions d'euros, selon le modèle "PPP concessif", qui inclut le financement, la conception, la réalisation et l'exploitation, "est la plus importante depuis la Coupe du monde 1998", indique Philippe Bonnave.
Mais la véritable révolution est "de faire des stades des lieux de concerts et d'événements pour que ceux-ci vivent quelque 300 jours par an au lieu de 25 jours actuellement", explique Fadi Selwan, directeur du développement de Vinci Concessions qui devrait remporter la plus grosse part du gâteau.
Vinci exploite déjà depuis 1998 le Stade de France et depuis 2011 le stade MMArena au Mans. Le groupe est aussi en charge du Nice Stadium, qui sera livré en 2013, et devrait l'emporter à Bordeaux, au Parc des Princes et à Lyon.
"A Bordeaux, nous sommes pressentis, avec Fayat, pour construire et exploiter un nouveau stade de 43.000 places. Le contrat devrait être signé début novembre", indique Fadi Selwan. Pour le Parc des Princes, "les négociations pour sa rénovation entre le groupement des investisseurs (Qatar Sports Investments (QSI) pour le PSG, Colony Capital et Vinci Concessions) et la mairie de Paris se poursuivent", ajoute-t-il.
A Lyon, Vinci a signé un protocole d'accord avec OL Groupe de Jean-Michel Aulas. "Une co-exploitation avec un groupe privé serait une grande première en France", souligne le directeur du développement de Vinci Concessions. Le patron de l'Olympique lyonnais a promis de bâtir l'enceinte "sur fonds entièrement privés", pour 450 millions d'euros, y compris des hôtels, un centre de loisirs et immeubles de bureaux. Les collectivités devraient prendre en charge les accès au stade des Lumières (60.000 places) pour 180 millions d'euros.
Mais les PPP ne sont pas toujours un long fleuve tranquille.
La possibilité que la construction du Grand stade de Lille (50.283 places) ne puisse être terminée comme prévu en juillet 2012 est "une chance qui est non-nulle", a récemment révélé Pierre Berger, directeur général d'Eiffage, en charge de la construction et de l'exploitation. Ce possible retard résulte de savoir qui doit payer --la communauté urbaine de Lille Métropole (LMCU) ou l'Etat--, des conséquences des nouvelles normes parasismiques, entrées en vigueur après le début des travaux.