4G, Wi-Fi : A la découverte de l’infrastructure réseau du grand stade de Lyon
L’olympique Lyonnais nous a ouvert les portes du grand stade de Lyon, l’occasion pour nous de découvrir son super réseau Wi-Fi. Le stade 2.0 de Lyon est infrastructure unique en France.
Depuis un mois, l’Olympique Lyonnais joue dans son grand stade (qui n’a toujours pas de nom officiel), véritable bijou, cette nouvelle enceinte sportive est probablement ce qui se fait de mieux en matière de stade connecté. A la différence des autres stades français , elle se distingue par une infrastructure réseau hors norme notamment son réseau Wi-Fi haute densité qui n’a d’équivalent qu’aux Etats-Unis (stade des Dallas Cowboys). Après avoir testé l’application Parc OL, nous avons eu la chance de profiter d’une visite guidée avec le DSI de l’Olympique Lyonnais François David.
Un réseau Wi-Fi pour 20 000 connexions simultanées
Lors de la phase de conception du stade, l’Olympique Lyonnais voulait répondre au besoin grandissant en hospitalité demandé par le public mais aussi par les professionnels (sécurité, presse, restauration). A l’instar de l’aéroport Roissy-Charles De Gaule, le grand stade de l’OL a été équipé d’un réseau Wi-Fi capable de supporter tous les usages numériques du stade. En effet, le réseau Wi-Fi n’a pas été seulement déployé pour que le public puisse envoyer un selfie ou commander une bière avec son smartphone, il est utilisé pour d’autres usages :
Le Wi-Fi professionnel pour la presse. Les journalistes bénéficient d’une connexion améliorée et prioritaire.
Les besoins en connexion des membres de l’OL dont les bureaux ont migré du quartier historique de Gerland au stade de Décines.
Les contrôles d’accès utilisent le réseau Wi-Fi notamment les PDA des stadiers.
Les besoins en connexion des professionnels qui louent des loges à l’année.
Le réseau Wi-Fi est constitué de 600 bornes réparties dans tout le stade. Du toit à la pelouse en passant sous les sièges, chaque niveau est équipé de bornes apportant ainsi une couverture à tout le public. A l’intérieur, les bornes permettent de couvrir toutes les allées, tous les salons et loges. « Déployer un tel réseau a été une véritable prouesse car la complexité a été de le réaliser sur plans en tenant compte des contraintes architecturales (choix de l’architecte) et technologiques (problèmes des interférences avec la structure) » nous confie François David.
Ce réseau Wi-Fi Haute densité est capable de supporter jusqu’à 20 000 connexions simultanées. Pour supporter une telle charge, le stade est raccordé à deux fibres optiques de 1 Gb/s fournies par deux opérateurs différents par souci de redondance.
Pour assurer une couverture de chaque recoin du stade, le réseau Wi-Fi est complété par un réseau fixe constitué de 4 600 points réseaux (des prises RJ45). Baptisé Cisco Connected Stadium, ce réseau alimente tous les écrans avec le flux TV (Solution IPTV Cisco Stadium Vision), fait transiter les flux de la vidéo surveillance, des caisses et des terminaux bancaires de paiement. Ce réseau est constitué de 12 noyaux abritant 44 sous répartiteurs qui couvrent tous les niveaux du stade. En outre, le stade possède aussi deux datacenters indépendants capables de prendre le relais en cas de défaillance d’un des deux. Pour les puristes, le réseau du stade est à la norme IPV6 et certifié 802. 1X
Des débuts difficiles
Lors du match d’inauguration, nous étions présents en tribune à la fois pour tester l’application Parc OL et pour tester le réseau Wi-Fi grand public avec l’application nPerf (un peu aussi pour le match et beaucoup pour le concert de Will.i.am). Si nous avons été bluffé par les débits, le temps de réponse a été catastrophique (jusqu’à 600 ms). D’après François David, ces désagréments étaient dus aux réglages (les journalistes et les photographes n’ont, semble–t-il, pas subi les mêmes déboires), car isolés sur une infrastructure dédiées). L’OL et ses intégrateurs (Orange Business Services, Cisco) travaillent sur les réglages et optimisations de l’ensemble des couches réseaux pour atteindre le rythme de croisière attendu. Ces optimisations et tests grandeurs nature doivent durer 4 à 5 matchs.
Des réseaux mobiles 4G renforcés
Bien que le stade soit équipé d’un réseau Wi-Fi haute densité, les quatre opérateurs mobiles (Orange, Bouygues Telecom, Free et SFR) ont aussi déployé des infrastructures mobiles capable de supporter des pics de charge les jours de match ou de concert. Si Orange a en charge la maîtrise d’œuvre, les quatre opérateurs ont participé au financement des équipements. Actuellement Orange et SFR ont déjà activé leurs équipements mobiles, Bouygues Telecom mène ses opérations et Free devrait arriver prochainement, l’objectif étant d’être présent pour l’Euro 2016. Les opérateurs ont non seulement déployé des antennes relais en tribune du stade mais ils ont aussi en train de déployer une couverture complémentaire à l’intérieur pour couvrir les loges, les salons les zones sportives et les médias.
Quels usages pour le public ?
En proposant du Wi-Fi au public, l’Olympique Lyonnais transforme complètement l’expérience du stade. Désormais, on pourra partager en temps réel de bons moments sur les réseaux sociaux, accéder à des informations concernant une rencontre ou à des informations pratiques. On peut commander à la buvette avec son smartphone, s’acheter un maillot de l’OL (quand les résultats seront meilleurs), accéder à des vidéos et il est fort probable que d’autres usages connectés sont à venir.
L’aspect connecté du stade de Lyon est d’ores et déjà un succès. Depuis le premier match inaugural, le réseau Wi-Fi a déjà enregistré un pic de 8 300 connexions simultanées et l’application Parc OL compte déjà 25 000 téléchargements. Contrairement aux fans de PSV Eindhoven qui avaient protesté contre le Wi-Fi en 2014 avec virulence avec le slogan « Fuck the Wi-Fi« , les supporteurs lyonnais ont plutôt l’air de plébiscité leur smart stadium et on les comprend tant l’expérience du stade en est transformée. Le grand stade de Lyon est non seulement un bijou architectural mais aussi un bijou technologique.
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