Parc OL : on a testé le stade connecté et c’est une déceptionEURO 2016 , GRAND STADE , LIGUE 1 , OLYMPIQUE LYONNAIS | 26 JAN, 2016Jean-Michel Aulas se plaît à présenter le Parc OL comme un stade 2.0 à la pointe de la technologie. Les promesses sont loin d’être tenues pour le moment.Le smart stadium du Parc OL était accompagné de nombreuses promesses de la part de Jean-Michel Aulas. Le président a vendu pendant trois ans l’idée d’un stade où il était possible de se connecter à Internet avec son mobile, de commander son sandwich depuis sa place et d’être livré quelques minutes plus tard, ou bien encore de revoir une action en vidéo sur l’écran de son smartphone. Après deux soirées à guichets fermés, l’heure du premier bilan est venue. Présents dans le stade lors du match OL – OM avec plusieurs smartphones Apple, Android et Windows Phone, nous avons tout testé à plusieurs reprises. Bilan : le stade 2.0 doit encore faire ses preuves.
WiFi à améliorerPierre angulaire du concept, le réseau WiFi est censé pouvoir accueillir plus de 20 000 connexions simultanées sans faillir. Selon nos sources, pour le premier match, cette jauge n’a pas été atteinte et pourtant les usagers n’ont pas eu une connexion optimale, des correctifs ont été alors déployés par Orange, le prestataire. Sur le second match, le WiFi n’était guère plus efficace et l’adage premier arrivé, premier servi n’a jamais était aussi vrai. Les retardataires ont pu rencontrer des problèmes pour se connecter. Ceux qui étaient déjà en ligne ont dû faire avec un temps de réponse très élevé ce qui n’a pas facilité les usages et a demandé patience lors de chaque action. Pour les abonnés SFR et Orange, il était plus simple d’utiliser les antennes 4G des opérateurs. La couverture indoor excellente surpasse sans mal le WiFi (mais ne permettent pas d’accéder aux services vidéos). Les abonnés Bouygues et Free vont devoir prendre leur mal en patience, les opérateurs ont jusqu’à la coupe d’Europe pour brancher leurs antennes.
Des services connectés pas toujours disponibles ou retardésAutre promesse non tenue pour l’instant, il n’est pas possible de revoir une action en vidéo sur son smartphone, où choisir entre plusieurs angles de caméras. Pour le moment, il faut se contenter de flux linéaires gérés par OL TV qui ne peuvent être consultés que lorsque l’on est connecté en WiFi dans le stade. Selon nos propres constatations, la fonction est loin d’être encore totalement opérationnelle. A plusieurs reprises, les flux vidéos n’apparaissaient pas sur nos téléphones de test. Quitter l’application ne suffisait pas à les faire revenir (pour les passionnés de techniques, il a fallu renouveler le bail dans les réglages Wifi pour faire revenir la vidéo).
Pour le choix parmi plusieurs angles, le club attend la mise en place d’une nouvelle régie OL TV et des moyens humains. Seul service d’information qui ne pose pas réellement problème : les statistiques sur son smartphone pour suivre la rencontre. Les données proposées restent très pauvres et loin de ce que l’on trouve sur les sites de sports.
Pas de livraison à la place et commande impossible à récupérerContrairement à ce qui a été annoncé, il est impossible de se faire livrer une commande à sa place dans le stade. La fonction est en cours d’études, mais se heurte au manque d’espace entre les rangés de fauteuils, aucun salarié ne peut passer pour apporter un sandwich. Aux États-Unis, monnaie et produits transitent via les spectateurs sur la même rangée, solution difficile à mettre en place en France. Plus problématique, la commande à la 0place n’est pas encore au point. Depuis l’application Parc OL sur smartphone, il nous a été possible de commander des snacks et autres boissons tout en renseignant le numéro de bloc. Le paiement se fait via carte bleue ou MyOL (le système de carte de paiement sans contact de l’OL qui se recharge en ligne). Problème, une fois arrivé à la caisse, une hôtesse et son superviseur nous expliqueront qu’il est impossible de délivrer la commande d’une valeur de sept euros à cause « d’un bug » et que cela a été le cas lors du match OL Troyes et OL Marseille. De même, il était impossible d’effectuer un remboursement immédiat, les salariés se sont contentés de prendre notre adresse mail et numéro de téléphone. Du côté de l’OL, on invoque un défaut de formation des caissiers. Dans les stades américains, modèles de Jean-Michel Aulas, on parlerait de « deal breaker » ou «LA raison de ne pas conclure une affaire » dans la langue de Molière. La solution la plus sage aurait sans doute été de ne pas ouvrir la commande à la place tout de suite, mais de choisir un échantillon de spectateurs pour qu’ils testent le service en avant-première lors d’une phase de bêta test. Cela aurait évité les incidents tout en permettant à ces personnes choisies d’en faire la promotion.
Depuis trois ans, Jean-Michel Aulas multiplie les promesses, mais aurait sans doute mieux fait de proposer les services progressivement pour ne pas décevoir. Le plus gros problème du stade 2.0, c’est qu’il a été survendu à la moindre occasion alors qu’il n’est toujours pas encore prêt sur son aspect connecté. A suivre.
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