Grand Stade, du rêve à la réalité 12/11/2015 - Rédaction Football365A deux mois de l'inauguration officielle du Grand Stade de Lyon, retour sur la chronologie des faits marquants de la construction de l'enceinte de l'Olympique Lyonnais.
Le Stade des Lumières, le Grand Stade de Lyon, OL Land... Appelez-la comme vous voulez mais l’Olympique Lyonnais s’apprête à - enfin - déménager dans sa nouvelle enceinte et à dire adieu au mythique stade de Gerland. Ce projet, estampillé Jean-Michel Aulas, verra le jour le 9 janvier pour la réception de Troyes dans le cadre de la 20eme journée de L1. Huit ans après avoir présenté les premières esquisses de son stade, le président de l’OL va pouvoir inaugurer son enceinte ultra-moderne de 60 000 places qu’il avait imaginée en septembre 2007.
Un 20 septembre, en compagnie de Gérard Collomb (maire de Lyon), JMA présente son projet d’un « stade lumière extrêmement transparent qui lui permettra de se rapprocher des grands clubs européens ». Pour le boss de l’OL, c’est l’un des éléments qui permettra au club de combler son retard sur les plus grands. Car OL Land ne s’arrête pas à son simple stade. Il sera accompagné d’un nouveau centre d’entraînement, des bureaux du club, d’une nouvelle boutique ainsi que de deux hôtels et un parc de loisirs (karting, foot en salle...). Forcément enjoué à l’idée de lancer un tel chantier, Aulas espère à l’époque obtenir le permis de construire l’année suivante sur le site de Décines. Mais le plus dur commence.
Les associations montent au créneau
Malgré le soutien appuyé en octobre 2009 de 74% des habitants du Grand Lyon qui se disent favorables à la construction du nouveau stade, les villes limitrophes, ainsi que de multiples associations (l’association Carton Rouge en tête de liste), ne voient pas forcément d’un bon œil la folie des grandeurs rêvée par Jean-Michel Aulas. Les reproches adressés ? Le modèle économique, les fortes nuisances environnementales (bruit, pollution) ainsi que les terrains réquisitionnés qui se trouvent être des terres agricoles.
Au cœur de ces brouilles qui s’étaleront tout le long de la construction du Stade des Lumières, la Fédération française de football décide tout de même en mai 2011 de retenir l’enceinte lyonnaise parmi les stades qui accueilleront l’Euro 2016. Alors que le permis de construire n’a toujours pas été délivré... La signature de ce précieux et indispensable sésame interviendra finalement le 3 février 2012, un jour heureux pour Gérard Collomb qui ne s’inquiète pas des recours. « Ils n’empêcheront pas les travaux de se réaliser sur le site de Décines. »
Un modèle économique unique
Tandis que les premiers travaux de terrassement débutent le 22 octobre 2012 avec l’arrivée de cinquante engins sur le site de quarante hectares, la problématique du tramway T3 donnant accès au Grand Stade est également au cœur du chantier. L’extension de la ligne sera même repoussée à plusieurs reprises. Le 13 décembre 2012, le Rapporteur Public rejette la requête concernant le recours contre le permis de construire et huit jours plus tard, le tribunal administratif de Lyon valide alors ce permis malgré les multiples oppositions à ce projet.
Preuve de l’avancée et de la bonne tenue des travaux, le comité exécutif de l’UEFA confirme le 25 janvier 2013 la sélection du Grand Stade de Lyon pour l’organisation de l’Euro 2016 en France. Une décision qui réjouit les partenaires du projet, tant publics que privés. L’autre aspect exceptionnel de ce stade, c’est le modèle économique utilisé par l’OL. Il est unique en France puisque le stade est exclusivement financé par des fonds privés quand d’autres enceintes, comme celles de Lille et Bordeaux, appartiennent aux municipalités. L’enveloppe allouée au Grand Stade de Lyon s’élève à 405 M€, dont un financement en fonds propres estimé à 135 M€ annonce le club le 27 juillet 2013.
Un naming made in France ?
Le 12 novembre 2013, quelques heures après une victoire dans le derby face à Saint-Etienne, Jean-Michel Aulas et Gérard Collomb posent enfin la première pierre du Grand Stade devant 700 invités. « Une grande émotion et une belle satisfaction », pour le président lyonnais. Dans le même temps, des opposants au projet posent symboliquement la première pierre tombale de l’OL au niveau de la place Bellecour. Après cette étape charnière, les tribunes sortent de terre au fil des mois et l’on commence à deviner que le rouge et le bleu, couleurs historiques du club rhodanien, seront mis à l’honneur dans les gradins. Le 12 novembre 2014, l’Olympique Lyonnais propose même à ses supporters de faire partie de l’histoire du stade en leur offrant la possibilité d’afficher leurs noms sur l’allée des Lumières qui mène à l’enceinte. Pour cela, il faudra débourser au minimum 95 euros.
A l’image de la Matmut Atlantique ou de l’Allianz Riviera, le futur stade de Lyon sera également contraint de se soumettre au fameux système du « naming » afin de rembourser une partie des frais de construction. Le 9 janvier 2015, Jean-Michel Aulas explique d’ailleurs que cinq entreprises sont en négociation afin d’apposer leur nom au stade et il annonce la couleur : ce sera du made in France. « Il faudra tenir compte des offres des uns et des autres mais on est bien parti pour avoir un namer français », révèle-t-il sur RTL. L’OL attend entre huit et dix millions par an.
La polémique du numéro 42
En avril 2015, une polémique naît de la volonté de l’OL de bannir le numéro 42 dans son nouveau stade, un chiffre qui fait bien entendu référence au département de la Loire dont le chef-lieu est Saint-Etienne, rival historique de Lyon. « C'est une joke, une façon de dire que l'histoire continue », explique l’OL. L’initiative commence à déplaire dans le microcosme du football français et afin d’éviter toutes controverses, le club décidera finalement de conserver le numéro 42 dans sa nouvelle enceinte.
Après la pose des sièges sur lesquels apparaissent l’inscription « Olympique Lyonnais », les mille ouvriers s’affairent à peaufiner les derniers détails afin que le stade soit en mesure d’accueillir Troyes le 9 janvier pour la première de l’OL. D’ici là , il sera mis en lumière du 3 au 8 décembre dans le cadre de la Fête des Lumières. Un rêve devenu réalité pour Jean-Michel Aulas.
Rédigé par Adrien Chantegrelet
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