ok phil, merci de tes précisions.
Voici l'ensemble des articles du Parisien de ce matin :
1) Rachat du Parc des Princes : le Qatar déjà bien implanté à Paris
Les discussions en cours entre la Ville de Paris et le Qatar sur la vente du Parc des Princes ont été précédées de nombreuses autres ventes d'adresses prestigieuses. L'appétit immobilier du Qatar, qui s'illustre aujourd'hui par un intérêt pour le Parc des Princes, a longtemps impressionné. Comme si l'émirat confetti n'était jamais repu.
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Cette frénésie d'achats (acquisitions de l'émirat et acquisitions privées confondues) remonte à 2007, lorsque le frère de l'émir rachète à la famille Rothschild pour 80 M€ l'hôtel Lambert, l'un des plus beaux hôtels particuliers parisiens, à la pointe de l'île Saint-Louis. Le Qatar possède aussi l'hôtel Kinski, rue Saint-Dominique, et l'hôtel Landolfo-Carcano, place de l'Etoile, où loge son ambassade.
La famille princière a également acquis en 2009 le siège de la banque HSBC pour 400 M€, soit 35 000 m2 sur les Champs-Elysées. L'hôtellerie de luxe n'y échappe pas : à Paris, les Qatariens sont propriétaires du Royal Monceau, du Hyatt Regency, du Concorde Opéra et de l'hôtel du Louvre. Autant d'investissements favorisés par une niche fiscale spéciale votée par le Parlement en 2009, qui exonère les Qatariens de l'impôt sur les plus-values immobilières.
Guy Delbès, l'ex-Monsieur Qatar en France, connaît le dossier mieux que personne. Tout juste à la retraite, ce Français natif de Syrie a longtemps eu la charge des investissements immobiliers du fonds Qatar Investment Authority (QIA). La règle était simple : pas de dossier à moins de 100 M€ sur son bureau ! Les biens convoités étaient nombreux à l'époque, pourtant, « plus d'acquisitions à partir de 2012 » ! En cause, l'arrivée de la gauche au pouvoir ? « Non, les médias ! peste Guy Delbès. Ils ont tellement claironné que le Qatar achetait la France, qu'il voulait islamiser la société, que les Qatariens — qui n'avaient aucune visée idéologique — en ont pris ombrage. » Le robinet des investissements a été fermé... mais il pourrait bientôt être rouvert.
2) Combien vaut vraiment le Parc des Princes ?
Le PSG, contrairement à la plupart des grands clubs d’Europe, n’est pas propriétaire de son stade. Un frein à son développement qui pourrait bientôt être levé.
Selon nos informations, une proposition chiffrée a été faite par la Ville de Paris au PSG pour le rachat du Parc des Princes. Combien vaut ce stade ? C'est une épineuse question.
Le prix du Parc, qui date de 1972 dans sa conception actuelle, est difficilement estimable. « C'est un bien tellement particulier. Aucun des critères que nous utilisons d'habitude ne correspond. Il n'y a pas d'équivalent avec lequel le comparer », indique l'une des agences spécialisées dans l'immobilier d'entreprise.
Le cabinet Ravier, situé dans le XVIe arrondissement de Paris depuis plus de cinquante ans et expert dans l'immobilier de prestige, se risque à avancer un chiffre. « Si on vendait le terrain à un promoteur, sans prendre en compte les infrastructures qui seraient détruites, le prix serait de 85 M€, à raison de 5 000 € le m2 (NDLR : la superficie du Parc est de 17 000 m2) , estime le patron, Jean Ravier. Mais si l'acheteur est un club de foot comme le PSG, il est compliqué de donner un montant objectif. C'est un site d'exception, un endroit magique. La mairie de Paris sait également que le Qatar a les moyens. Elle devra toutefois tenir compte des frais consentis par le club lui-même pour rénover l'enceinte (75 M€ sur la dernière tranche de travaux). Bref, entre les investissements réalisés et la vétusté, demander plus de 150 M€ serait exagéré. »
Une fourchette entre 80... et 400 M€
Jean-Pascal Gayant, économiste du sport préfère se baser sur le coût de construction des stades flambant neufs de Ligue 1. « Ceux de Lille et de Lyon, avec une capacité presque équivalente à celle du Parc, ont coûté environ 400 M€, précise-t-il. L'enceinte de Saint-Cloud est certes bien plus ancienne, mais il y a une surcote à Paris, surtout dans ce quartier. Ma fourchette se situerait donc entre 80 M€, le prix du terrain et 400 M€ auquel il faudra appliquer une déduction pour la vétusté. »
L'économiste va même plus loin dans son raisonnement : « Si le PSG veut être propriétaire de son stade, quelles sont les possibilités qui se présentent à lui ? Il pourrait construire une nouvelle enceinte, certes plus grande, mais dans une ville — Paris ou ses alentours — où le foncier est rare et cher. Cela lui coûterait autour des 500-600 M€. Le Stade de France par exemple, construit il y a dix-sept ans et doté de 80 000 places, a coûté 364 M€. Aujourd'hui, il serait vendu le double, indique-t-il. Racheter le Parc des Princes reviendrait donc moins cher au PSG. Et il ne serait plus tributaire de la collectivité pour réaliser les agrandissements souhaités. »
Une capacité bientôt portée à 60 000 places
Le rêve est en passe de devenir réalité. Le PSG, en collaboration étroite avec l'architecte Roger Taillibert, le père du Parc des Princes, a enfin trouvé la solution pour porter la capacité du stade à 60 000 places, même un petit peu plus selon nos informations. Mais pour en arriver là , d'énormes et onéreux travaux vont devoir être accomplis. L'actionnaire qatarien du club pourrait les prendre à sa charge à condition d'être assuré de devenir propriétaire du Parc. Pour passer de 48 000 actuellement à 60 000 places environ demain, les architectes prévoient de démolir des gradins.
« Une solution consiste à casser toute la couronne basse et à redessiner de nouveaux gradins inclinés différemment, explique un spécialiste qui a travaillé sur le dossier dans le passé. Il faut rapprocher les tribunes du terrain. Il y a pas mal d'espaces à utiliser derrière les buts où les virages se situent très loin de la pelouse. » En revanche, une démolition-reconstruction totale du Parc, comme évoquée dans le passé, ne semble pas d'actualité. Taillibert s'y opposerait. Durant cette profonde refonte, Paris devrait vraisemblablement aller jouer au Stade de France. Dans cette nouvelle configuration, les espaces hospitalité (loges et sièges VIP) seront également accrus pour atteindre environ 12 % de la capacité du stade, soit légèrement plus de 6 000 places. La direction parisienne disposera alors d'une enceinte à la hauteur de ses grandes ambitions constituant aussi l'un des leviers principaux de l'accroissement de ses revenus.
3) Parc des Princes : «La jauge sera toujours limitée», selon le président du Racing
Alors qu'il est question d'étendre la capacité du Parc de Princes, sur fond de négociations entre la Ville de Paris et le Qatar, Jacky Lorenzetti, président du Racing 92, estime que le stade parisien est difficilement extensible.
Il attend l'ouverture de l'Arena 92 (une arène modulable de 40 000 places et dont le coût avec les bureaux accolés s'élève à 400 M€) en décembre 2016 à Nanterre. Jacky Lorenzetti, le président du club de rugby du Racing 92, jette un œil avisé sur un possible rachat du Parc par le PSG.
« Chez nous, nous pourrons faire 80, 100, 150 spectacles par an dont 15 matchs de rugby. Le Parc, aujourd'hui, c'est 25 matchs de foot. C'est totalement différent comme économie. Je ne me prononce pas sur l'intérêt général de l'investissement au regard de la limite dans le remplissage. Le Parc a une jauge qui sera toujours limitée. Il est construit sur le périphérique et, si on creuse, on le transforme en garage ! Les dirigeants ont sûrement d'autres idées, des solutions pour l'agrandir. Mais je pense qu'ils auront du mal à atteindre les 60 000 spectateurs dans de bonnes conditions. En termes de rentabilité, il faut faire dans le modulable. C'est le modèle pour l'avenir. »