Présentation : Les deux énormes erreurs d'arbitrage, fatales aux Anglais et aux Mexicains, aperçues dimanche 27 juin en huitièmes de finale de la Coupe du monde de football ont relancé le débat de l'introduction de la vidéo dans l’arbitrage. Elles posent également de nombreuses questions concernant la rectification des décisions une fois le match terminé et l’éventuelle responsabilité des arbitres durant la coupe du Monde.
La rectification des décisions
L’arbitre est souverain sur son terrain. En effet, l’article 72 du Code disciplinaire de la FIFA dispose que les « décisions (de l’arbitre) sont définitives ». Cependant, selon la loi 5 des Lois du football, dont la rédaction est confiée à la IFAB, « sous réserve que le jeu n’ait pas repris, l’arbitre peut revenir sur sa décision s’il réalise que celle-ci est incorrecte ou, à sa discrétion, suite à un avis d’un arbitre assistant ».
Une fois le jeu terminé, les recours sont encore possibles car la FIFA ne veut pas que certaines décisions restent entachées d’erreur. La FIFA a toujours souhaité instaurer des mesures pour éviter les erreurs d’arbitrage. La FIFA avait souhaité déjà en 2006, lors de la précédente coupe du Monde, que sa Commission disciplinaire visionne toutes les rencontres de la phase finale, qu’elle analyse et intervienne lorsqu’un arbitre commet une erreur.
Elle prévoit donc que la Commission de Discipline est compétente afin de rectifier des erreurs manifestes dans des décisions disciplinaires de l’arbitre (article 77). La qualification d’erreur manifeste est très peu retenue et cette procédure est donc peu utilisée.
Notons par exemple la décision de la Commission de Discipline de la FIFA refusant d’annuler le carton jaune reçu par Cristiano Ronaldo lors du match de la Coupe du Monde de la FIFA 2010 entre la Côte d'Ivoire et le Portugal, le 15 juin.
La sanction des arbitres
La FIFAdispose d’un large pouvoir concernant la sanction des arbitres. La Commission des Arbitres applique et interprète les Lois du Jeu. Elle désigne les arbitres et arbitres assistants pour les compétitions organisées par la FIFA.
Elle dispose d’un pouvoir de sanction prenant souvent la forme d’une mise à l’écart pour les matchs suivants. Les arbitres qui n’appliquent pas à la lettre les directives de l’International F.A. Board (IFAB) et de la FIFA, ainsi que les règles de protection des joueurs, peuvent être renvoyés chez eux.
L’arbitre français, Stéphane Lannoy, en a fait les frais. Après examen de la Commission d'arbitrage de la FIFA, il a été reconnu que l'homme en noir a commis deux erreurs graves. Il a été écarté après avoir arbitré la rencontre Brésil-Côte d'Ivoire.
La solution : la vidéo
Si l’erreur d’arbitrage ne peut difficilement être rectifiée a posteriori, elle pourrait peut-être être évitée. C’est le souhait d’un grand nombre de supporters et d’entraîneurs qui demandent l’instauration de l’arbitrage vidéo.
Après le match Allemagne-Angleterre, Alan Shearer, ancien international anglais s’insurgeait de l’erreur d’arbitrage dont avait été victime son pays : « C'était dedans d'un bon mètre... Tous les anciens joueurs professionnels, toutes les stars veulent qu'on ait recours à la technologie, à l'exception d'une personne. Tout le monde ne peut pas avoir tort, si ? ».
La vidéo est un outil très fiable, déjà utilisée au tennis et au rugby, mais elle n’est pas souhaitée par les instances dirigeantes du football. L'IFAB, organisation gardienne des règles du football a refusé d’intégrer à son règlement et aux Lois du jeu une technologie visant à déterminer avec certitude si la balle a franchi la ligne de but. Le président de l’UEFA, Michel Platini a de son côté toujours été opposé à l’introduction de la vidéo.
L’instauration d’un arbitrage à cinq semble davantage séduire les instances du football. Le 18 mai, le Board a ainsi autorisé l'extension de l'arbitrage à cinq. Suite à cela, l'UEFA a décidé de l'introduire dès la saison prochaine en Ligue des champions, puis à l'Euro-2012 (qualifications comprises).
Source http://www.legavox.fr