par dancar17 » 04 Fév 2015, 10:47
Voici un article de samedi du journal Sud Ouest :
On en sait plus sur qui compose le public du Stade Rochelais qui accueille Clermont-Ferrand ce samedi après-midi.
Stade Rochelais : mais qui vient au stade Marcel-Deflandre ?
Pour le directeur général du club, « le stade n’est pas juste un endroit où on vient voir un match, on vient avant tout pour passer un bon moment ».
Un fossé sépare peut-être l'ASM Clermont Auvergne et l'Atlantique Stade Rochelais au classement du championnat de Top 14, c'est loin d'être le cas lorsque l'on considère leur nombre d'abonnés. Avec plus de 10 000 fidèles (10 800 à La Rochelle), les deux clubs sont au coude-à -coude, avec une avance non négligeable sur leurs poursuivants, y compris Toulon (troisième) et le Stade Toulousain.
En Top 14 comme en Pro D2, le stade Marcel-Deflandre fait des envieux. Et ce n'est pas prêt de s'arrêter.
1 - Ici, c'est La Rochelle… Mais pas seulement
La force du Stade Rochelais, c'est son public. Ce n'est peut-être pas le plus connaisseur, ni le plus bruyant, mais il est présent à chaque match, des grandes affiches aux rencontres les moins alléchantes. À quoi ressemble-t-il, ce public ? A-t-il plutôt les cheveux blancs ? Est-il entièrement masculin ? Combien de kilomètres parcourt-il pour venir au stade ? Voilà l'objectif de l'enquête menée depuis les cinq derniers matchs, dont les résultats seront connus à la fin de la saison. Le club disposera alors d'un rapport détaillé, dont les cartes d'abonnement offrent déjà un petit aperçu.
Ô surprise, le supporteur rochelais est d'abord… rochelais. Les gradins du stade Marcel-Deflandre sont composés à 60 % d'habitants de la Communauté d'agglomération de La Rochelle. 30 % proviennent ensuite d'Aunis, du reste de la Charente-Maritime, et plus largement de la région Poitou-Charentes. Enfin, ils sont 10 % à venir d'au-delà des frontières régionales, de la Vendée voisine bien sûr, mais aussi de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire. Du sud, beaucoup moins, où commence la zone d'influence de l'Union Bordeaux-Bègles.
Les femmes constituent en effet 35 à 40 % du nombre d'abonnés cette saison, contre 10 % en 2007. Cet essor inédit dans l'histoire du club accompagne la croissance de ce dernier au fil des ans. Les enfants et les adolescents sont aussi très présents dans les tribunes. Le virus jaune et noir s'inocule de plus en plus jeune : des points de change pour bébés ont été installés cette semaine dans les sanitaires. « On anticipe la demande », explique Pierre Venayre, directeur général de l'ASR, pour qui l'aspect familial du public rochelais est une voie d'avenir. « C'est ce qu'on cherche à développer. Nous proposons des animations pour les enfants avant et après le match, nous organisons des mini-concerts. Le stade n'est pas juste un endroit où on vient voir un match, on vient avant tout pour passer un bon moment. D'ailleurs, la plupart des gens arrivent une heure avant le coup d'envoi et restent bien après le coup de sifflet final. On veut aller encore plus loin dans cette politique. »
2 - Deflandre, salle à grand spectacle
Pour connaître les attentes de son public, encore faut-il connaître celui-ci. Voilà tout l'enjeu de l'enquête en cours. « C'est très important pour nous car il s'agit de notre client principal. L'objectif est de le satisfaire. Or, ça ne tient pas seulement aux résultats : il y a aussi l'achat des billets, l'accueil au stade, les consommations, les toilettes, etc. Nous sommes engagés dans une démarche de qualité globale », assure Pierre Venayre.
En témoignent quelques exemples. Cette saison, l'offre de restauration a été améliorée : le merguez-frites n'a plus le monopole, il partage désormais l'affiche avec le burger et la pizza. Les points de change pour bébés, les animations pour les enfants ou les mini-concerts sont d'autres signes. Par ailleurs, le Stade Rochelais ne cesse de gagner du terrain sur Internet. La billetterie est aujourd'hui à 70 % virtuelle, quand bien même les files d'attente sont toujours aussi longues lors des réservations pour les grands matchs. L'ASR étudie actuellement avec un opérateur la possibilité de remplacer purement et simplement le billet en carton, en se présentant au guichet avec son seul smartphone, comme cela existe dans certaines salles de spectacle.
Le prix, lui, n'est pas près de varier. « On a rattrapé le retard ces dernières années. « Aujourd'hui, on est dans la moyenne des prix du Top 14 », estime le directeur général.
3 - Le nord, zone d'influence
Pour rivaliser avec Clermont, Toulon, Toulouse ou Bordeaux-Bègles, le Stade Rochelais se doit d'être et de rester « le club d'une grande région », comme le souligne Pierre Venayre, qui s'appuie sur les données de son territoire : 1,5 million d'habitants vivent à 1 h 30 autour du stade, 2 600 entreprises de plus de 50 salariés y sont présentes. Ce potentiel incite à l'optimisme, mais le club n'hésite pas à voir plus loin quand il s'agit d'étendre son réseau de partenaires, plutôt vers le nord. Exemples : Sodebo le Nord-Vendéen ou Bigard le Breton. « On a toujours été attiré vers le nord, que ce soit pour le public ou les partenaires. À ce titre, une jonction routière directe de Nantes à La Rochelle ne serait que bénéfique », glisse le directeur général, favorable à la réalisation de l'autoroute A 831.
La prospection de nouveaux partenaires ne s'arrête jamais. Un ou deux sponsors d'envergure nationale seraient les bienvenus. Depuis deux mois, le club s'est associé à Sportfive, société du groupe Lagardère, pour l'accompagner dans cette démarche.
>> EN CHIFFRES
60 % des abonnés du Stade Rochelais habitent la Communauté d'agglomération.
10 % d'entre eux vivent en dehors de la région Poitou-Charentes.
40 % c'est le pourcentage de femmes parmi le total des abonnés cette saison. Elles n'étaient que 10 % en 2007.
87 % Les recettes de la billetterie ont explosé depuis 2011, grâce à l'agrandissement du stade Deflandre. Le nombre d'abonnés a augmenté de 27 %, l'affluence moyenne de 25 %.
50,1 % C'est l'augmentation du budget du club entre 2011 et 2014, plus que celui des clubs du Top 14 dans la même période (22 %). L'apport des partenaires depuis 2011 (6,5 M€) a progressé de 44 %.
Grandir ensemble, chapitre 2
« En 2011, lors de la descente en Pro D2, quand on a annoncé notre projet Grandir ensemble 2015, ça en a fait sourire certains », se souvient Pierre Venayre. Quatre ans après, la situation du club a effacé toute trace de scepticisme.
La montée en Top 14, l’élargissement du staff sportif, la création d’une cellule Élite, l’agrandissement du stade à 15 000 places, un budget à 15 millions d’euros, l’ouverture du capital avec une quarantaine d’actionnaires supplémentaires, des fonds propres solides… Les grands objectifs ont été atteints. Et après ? « Nous préparons un nouveau projet Grandir ensemble », annonce le directeur, sans en dévoiler l’échéance - qui devrait se situer autour de 2020. « Nous garderons la même philosophie, c’est-à -dire soutenir la performance sportive tout en assurant les ressources du club. »
La formation et l’émergence de jeunes joueurs seront une priorité, de même que l’amélioration du stade, à défaut de pouvoir l’agrandir davantage, ou encore l’augmentation du budget, condition indispensable pour évoluer au plus haut niveau.