JEAN-MICHEL AULAS ESCOMPTE UNE HAUSSE DU CHIFFRE D'AFFAIRES DE 50 % DE L'OL AU COURS DU PROCHAIN EXERCICEJean-Michel Aulas devant les invités de Lyon Pôle Bourse (Photo D. Largeron)Finie la période des vaches maigre pour l'OL ? Bientôt, celle des vaches grasses ?
C'est en tout cas ce qu'a affirmé le mardi 2 juin devant les professionnels de marchés boursiers de Lyon Pôle Bourse, Jean-Michel Aulas, le président de l'Olympique Lyonnais.
Après un exercice 2014/2015, clos d'ici trois semaines à fin juin, en net recul qui pourrait s'afficher aux alentours de 100 millions d'euros seulement, contre 120 millions en 2013/2014, le patron de l'OL assure que le retour à meilleure fortune est pour bientôt.
Il prévoit même pour le prochain exercice 2015/2016 une hausse du chiffre d'affaires de l'Olympique Lyonnais de 50 % ! Ce qui porterait alors le prochain chiffre d'affaires à près de 150 millions d'euros.
Une annonce en cette période qui ne doit rien au hasard. En compagnie d'Emmanuelle Sarrabay, responsable des finances de l'OL, Jean-Michel Aulas est engagé dans une active promotion de l'augmentation de capital de 53 millions d'euros qu'OL Groupe vient de lancer.
Trente-trois millions d'action nouvellesUne augmentation de capital qui recèle deux inconvénients. Le premier est que, suite à la création de 33 millions d'actions nouvelles représentant 250 % du capital, cette opération est fortement dilutive, avec pour conséquence une baisse du cours de l'action, vu le nombre de nouveaux titres mis sur le marché. Son annonce a d'ailleurs amené une chute significative du titre, avant qu'il ne se redresse quelque peu.
Son prix est de 1,60 euros, ce qui représente une très forte décote (de près de 75 %) par rapport au cours de l'action au moment de l'annonce de l'opération, début mai (6,3 euros).
Pourtant, malgré ce tarif, les deux principaux actionnaires de l'OL, ICMI (la société holding de Jean-Michel Aulas) et Pathé donnent l'exemple en suivant l'augmentation de capital. Et ce, à hauteur de leur participation actuelle, soit 34,2 % pour ICMI et 29,9 % pour Pathé. Ce qui représente respectivement 18,1 millions d'euros et 15,8 millions d'euros à débourser pour chacun d'eux.
Pas de carton rouge arboré par les marchés boursiersCette augmentation de capital qui servira pour une bonne part à refinancer le remboursement d'Oceanes (*) arrivées à échéances, mais aussi à la construction les nouveaux centres de formation de Décines et de Meyzieu et à l'aménagement du Grand Stade, aurait dû normalement amener le marché boursier à sortir le carton rouge.
Or, après un coup de blues, le cours de l'action OL, en hausse de 33 %, à 3,40 euros depuis le 1er janvier est reparti à la hausse (+ 8 %, par exemple, le mercredi 3 juin).
Avec son très bon sens du timing, Jean-Michel Aulas vend de fortes perspectives de développement, dues à la fois à présence de l'OL, lors de la prochaine saison au sein de l'élite européenne (Champion's Ligue) et les retombées du Grand Stade où le premier match se déroulera le 17 janvier 2016.
Avec de solides arguments à l'appui.
Le retour dans l'élite promet de forte rentrée d'argent en matière de droits de télévision. « Renégociés tous les trois ans, les droits TV ont connu une hausse de 35 %. En fonction de notre parcours au sein-de la Ligue des Champions, nous devrions recevoir entre 35 millions d'euros, hypothèse basse, à 55 millions d'euros de revenus supplémentaires, dans le cas où nous arriverions en finale », explique le président de l'OL.
Parallèlement le Grand Stade, dans lequel s'installer l'OL dès le mois de janvier devrait commencer à produire ses effet de machine à cash.
De 8 à 12 millions d'euros pour le naming du stade : cinq candidatsLe seul « naming » du stade devrait rapporter de 8 à 12 millions d'euros : les négociations sont en cours. Selon le président de l'OL, cinq candidatures ont été déposées, trois émanant de sociétés françaises, deux provenant d'entreprises internationales.
C'est en outre pratiquement signé avec l'opérateur de l''hôtel 3 étoiles de 135 chambres, précise le président de l'OL qui ajoute, sans le nommer encore, qu' « un grand chef lyonnais va aussi ouvrir un des restaurants du site. »
Les autres chiffres donnés par Jean-Michel offrent la même impression que celle des pièces giclant de la machine à sous, après un brelan d'as : d'ores et déjà 44 contrats de partenariat ont été signés, près de la moitié des 105 loges ont déjà été vendues ou réservées.
Enfin, alors que la commercialisation vient juste de débuter, un millier des six mille places VIP est déjà vendue. Rappelons que le Stade comptera un total de 58 215 places contre 40 450 dans le Stade de Gerland. « A ce rythme, ce qui nous guette, ce sera sans nul doute, la gestion de la pénurie, pas le contraire », se vante le président de l'OL.
Le « Winter Tour », trois à quatre grands concertsCe dernier précise enfin que le calendrier 2016 pour le Stade est « déjà rempli », à raison des 35 matches de l'OL, de l'Euro2016, de la Finale de la Coupe d'Europe de Rugby, de la Coupe du Monde de Football féminin, du « Winter Tour de Patinage » qui se déroulera dans l'enceinte de Décines ; le tout étant complété par trois à quatre grands concerts, déjà programmés !
Après avoir beaucoup souffert du fait du nombre record de recours, pendant la construction du Stade qui s'est avéré un véritable parcours du combattant, le boss de l'OL savoure !
(*) Oceanes : obligations convertibles échangeables en actions nouvelles ou existantes.
Publiée le 03 juin 2015 par LARGERON Dominique.