http://bourse.lesechos.fr/infos-conseil ... 049320.phpOL GROUPE : Le naming du Grand Stade sera connu avant l’étéLa société qui chapeaute l’Olympique lyonnais a chuté de près de 10 % mardi après l’annonce d’une augmentation de capital de 52 millions et d’une baisse de 20 % de ses revenus sur neuf mois. Pour Jean-Michel Aulas, cela ne fait aucun doute : les comptes seront bénéficiaires l’année prochaine sans qu’aucun joueur ne quitte les rangs. Le naming du Grand Stade sera connu avant l’été.
Jean-Michel Aulas est affirmatif : « Le compte d’exploitation de l’année prochaine de l’OL Groupe sera largement bénéficiaire sans vendre de joueurs ». Le président de la holding qui gère le club de football rhodanien a « fait un bond » à la lecture de l’article de L’Equipe évoquant un possible départ de l’attaquant Alexandre Lacazette et du milieu de terrain Nabil Fekir pour le PSG. « Vous le savez, nous sommes en litige avec le PSG, mais il n’y aura pas de cession de joueurs », a-t-il martelé.
La société, dont la perte nette s’est réduite à 9,4 millions d’euros au premier semestre 2014-2015, contre 14,1 millions un an plus tôt, compte, pour renouer avec l’équilibre, sur la qualification attendue de l’Olympique Lyonnais en Ligue des Champions et sur le lancement du futur Grand Stade. L’enceinte de 59.000 places sera livrée le 29 janvier « au plus tard », mais « on espère l’inaugurer dès la mi-janvier et ainsi accueillir les matches retour de l’OL ».
La « Citadelle imprenable »
« C’est le stade le plus connecté et le plus numérique qui existe au monde. Il place l’OL Groupe au même niveau que les grands noms européens », souligne Jean-Michel Aulas, précisant qu’il s’est inspiré de ce qui se fait aux Etats-Unis. Il faut dire que l’homme a récemment multiplié les déplacements aux Etats-Unis, où il a, en sa qualité de président de l’éditeur de logiciels Cegid, négocié le rachat de JDS Solutions, éditeur et distributeur de solutions informatiques pour le commerce spécialisé.
Le stade, doté d’une pelouse hybride et capable d’accueillir aussi bien des matches de foot, de rugby et des concerts, devrait générer, d’ici à cinq ans, le temps qu’il atteigne son rythme de croisière, entre 50 et 70 millions d’euros de revenus par an, contre 20 millions pour Gerland « les bonnes années ». Et ce en ciblant la clientèle professionnelle. « Il y aura 6.000 places VIP, ce qui correspond au haut du panier, à l’image de ce qui se fait en Allemagne et au Royaume-Uni, explique Xavier Pierrot, le stadium manager. On en a commercialisé quasiment la moitié, notamment à nos partenaires historiques comme GL Events, Pathé, Orange ou Sodexo. » Et de poursuivre :
« Notre objectif est de passer de 13.000 abonnés aujourd’hui à 25.000 – 26.000 comme à la belle époque ». Ce stade est « une citadelle imprenable, avec ses meurtrières, ses tours (d’accès au parking) et sa coursive », conclut Xavier Pierrot, le stadium manager.
Actuellement, l’OL Groupe discute avec plusieurs entreprises pour le naming, technique qui consiste à associer le nom d’une marque au stade, à l’image de l’Emirates Stadium d’Arsenal ou l’Allianz Arena du Bayern de Munich.
Jean-Michel Aulas attend « de l’ordre de 100 à 150 millions d’euros du naming sur dix ans. » « Hyundai fait partie des cibles, mais leur offre n’est pas au niveau », poursuit l’homme, avant d’ajouter que de grands assureurs américains ou des partenaires technologiques pourraient être intéressés.
« On a suffisamment de pistes pour imaginer qu’on puisse donner le nom avant l’été. » Concernant le camp d’entraînement et le centre de formation, un contrat de naming a été conclu avec l’assureur Groupama - par ailleurs premier actionnaire de Cegid ! - pour une durée de trois ans. Il représente de l’ordre de 1 million d’euros par an. Le naming du Grand Stade sera connu avant la fin de l’été
L’autre botte secrète d’Aulas : commercialiser de la bière dans les buvettes du stade. La vente d’alcool est déjà autorisée dans les loges, les salons et l’espace presse. Elle l’est aussi lors des matches de rugby. Les clubs de l’ovalie disposent de plusieurs dérogations par an, accordées par le maire ou le préfet, pour vendre de la bière si la demande est formulée par une association sportive. OL Groupe va recourir à la même technique. « De la bière a été vendue lors du match contre Evian Thonon. Il y en aura aussi lors de la rencontre avec Bordeaux », affirme Jean-Michel Aulas.
Appel au marché
Pour finaliser le financement de son nouveau stade, la holding va lancer, « sous réserve des conditions de marché », une augmentation de capital de l’ordre de 52 millions d’euros, soit l’équivalent de 69 % de la capitalisation boursière, laquelle a drastiquement fondu mardi (l’action a chuté de 9,68 %). L’opération vise notamment à racheter les obligations de type Oceane, dites également « Gourcuff », émises en décembre 2010, à « l’époque où on faisait parfois des bêtises », confesse Aulas. Elles arrivent à échéance en décembre 2015. Les fonds serviront aussi à financer la construction des nouveaux centres de formation et d’entraînement situés à Meyzieu et Décines et les travaux au sein du Grand Stade. L’opération sera souscrite par les deux actionnaires de référence, la holding ICMI de Jean-Michel Aulas et Pathé, qui détiennent respectivement 34,2 % et 29,9 % du capital. L’annonce, de la part d’un groupe qui s’est toujours félicité de ne pas avoir dépassé son budget d’investissement de 405 millions d’euros, a surpris les opérateurs. Le chiffre d’affaires à neuf mois, dévoilé juste avant, est pour sa part moins étonnant. Du fait de son élimination en barrages d’Europa League l’an dernier et de produits de cessions de joueurs très faibles, les revenus de l’OL Groupe ont fondu de 20 %, passant de 95,1 millions à 76,2 millions d’euros, entre fin mars 2014 et fin mars 2015. Le chiffre d’affaires de la billetterie a baissé de 12 % et celui des droits marketing et TV de 22 %. Seuls les produits de partenariats et de publicité sont en progression, de 29 %, à 17,6 millions d’euros, grâce notamment à un contrat de 3 millions d’euros en lien avec le Grand Stade (catering).
Depuis, les performances sportives du club se sont nettement améliorées. Il est actuellement deuxième de Ligue 1, derrière le PSG, et en très bonne voie pour participer à la lucrative Ligue des Champions l’année prochaine. De quoi doper les résultats financiers à venir…