Bouygues termine la construction du SportsHub de Singapour, plus gros PPP sportif jamais signé
Plus important PPP sportif au monde, coût de conception-construction qui approche le milliard d’euros, 4500 ouvriers au plus fort du chantier… En livrant un temple Singapourien dédié aux dieux du Sport, Bouygues surperforme en Asie.
Son dôme d’acier est dressé, sa toiture mobile sur ses rails, dans trois mois, le Sportshub de Singapour pourra accueillir dans son arène de 55 000 places (toutes rafraîchies), les All Blacks, Usain Bolt ou encore l’équipe nationale indienne de cricket. Mais en attendant d’annoncer le nom des stars, l’écran géant de ce nouveau temple du Sport affiche « Welcome Olivier-Marie Racine ». En venant, en cette première semaine du mois d’avril, visiter le SportsHub de Singapour, le PDG de Bouygues Bâtiment International mesure l’importance du projet mené par sa filiale singapourienne.
Le coût pour concevoir et construire ce hub dédié au sport regroupant le stade donc, une piscine olympique, un musée et une bibliothèque ainsi qu’un centre commercial et des équipements sportifs ouverts 24h/24 7 jours/7, dépasse les 800 millions d’euros. En y ajoutant le coût d’exploitation du site que le consortium, porté par Dragages Singapour, filiale de Bouygues Construction, aura à charge pendant 25 ans, on dépasse largement le milliard.
Si Singapour est prêt à payer le loyer de ce partenariat public-privé (PPP) sportif, le plus important jamais signé, c’est que dans la course à l’attractivité que les mégalopoles se livrent, le sport est un enjeu crucial. La cité-Etat d’Asie du Sud-Est ne pouvait laisser la capitale économique des Emirats Arabes Unis se doter du Dubaï Sports City (encore en construction) sans proposer une infrastructure de la même envergure.
Lancé par Sport Singapore, établissement public émanant du ministère en charge du sport, le site a pour objectifs de densifier l'événementiel sportif de la ville, de faire émerger des athlètes nationaux de haut niveau (aux derniers Jeux olympiques de Londres, Singapour n’a remporté que deux médailles, en tennis de table) et d’initier les singapouriens au sport.
Et, pour faire parler le Dieu du Sport dans cette cité-Etat surnommée la « Suisse d’Asie », Sport Singapour a choisi de déléguer la mission à travers un PPP que le consortium porté par Bouygues a remporté.
Aussi, afin de proposer l'équipe la plus séduisante au gouvernement singapourien, la multinationale française est allée chercher ARUP Sport, concepteur du stade national de Pékin et de l’Allianz Arena à Munich.
Mais si le consortium porté par Bouygues a remporté l'appel d'offres, ce n'est qu'en partie grâce à l’expérience de son équipe dans les PPP et la conception de stades. Seule la moitié des points de l'appel d'offres portait sur le projet de bâtiment lui-même, l'autre moitié visait à évaluer la gestion de la programmation événementielle. Bouygues a donc complété l'équipe avec Global Spectrum, société gérant plus de 100 stades aux USA.
Les South Asian Games de 2015, premier grand rendez-vous sportif qu’accueillera le stade, auront lieu dans une arène implantée sur un site qui s’étale sur près de 300 000 m² (plus de 35 terrains de foot). Si Frederic Ferre, directeur du projet chez Dragages Singapour, a déjà orchestré la construction de bâtiments impressionnants à travers le monde, jamais il ne s'était attaqué à un chantier d’une telle envergure financière et d’une telle complexité technique. Haut de 80 m et d'une portée de plus de 300 m, le dôme mobile du stade pourrait recouvrir l'opéra de Sydney... Alors, afin de simplifier la gestion de ce gigantesque chantier, le site a donc été divisé en quatre zones, représentant chacune un chantier de taille moyenne.
Afin que la construction des neuf bâtiments entourant le stade n'empêche pas, en bloquant l'approvisionnement, de faire avancer simultanément les travaux sur ce dernier, tous les matériaux constituant le dôme métallique (12.000 tonnes d'acier en provenance de la Chine et du Japon) ainsi que trois grues de 750 tonnes (importées en pièces détachées de Dubaï) ont été déposés au centre de l'arène.
Mais si le dôme du stade n’émerge de Singapour qu'aujourd'hui, et non pas en 2012, comme le prévoyait initialement le projet, c'est du côté des banques que l’explication se trouve.
« En effet, le montage financier s'est effondré 3 mois après que le consortium emmené par Bouygues a été désigné », se souvient Ludwig Reichhold, Directeur Général de Dragages Singapour et en charge de superviser l’activité de Bouygues en Asie. "Nous avons dû passer de 5 banques à 11, nous avons ajouté à nos banques européennes des banques japonaises et singapouriennes. Chacune apportant entre 200 et 300 millions". Au passage, le projet prendra deux ans de retard.
La particularité de ce PPP est qu'en plus du loyer que Singapore Sport versera au consortium, pendant 25 ans, pour la conception, la construction et le fonctionnement, ce dernier partagera les recettes commerciales avec le gouvernement singapourien. Et là aussi, Singapour a fait en sorte de stimuler l'offre sportive. Si le consortium ne touchera que 40% des recettes émanant de l'activité du centre commercial du Sportshub, le pourcentage montera à 90% quand il s'agira de la mise en œuvre d'un événement sportif.
Le stade fait déjà des envieux dans la région et d’autres villes semblent prêtes à mettre la main au portefeuille pour pouvoir rayonner par le sport. Une délégation hong-kongaise, qui réfléchit à s'offrir une infrastructure de ce type, est récemment venue le visiter. L'appel d'offres n'est pas encore lancé mais chez Bouygues, on est déjà prêt à y répondre...
http://www.lemoniteur.fr/147-transport- ... e#24064070
supergliss a écrit:je me serai cru sur le topic du stade de Sotchi à un moment
François Lembrouille a écrit:supergliss a écrit:je me serai cru sur le topic du stade de Sotchi à un moment
Sotchi ou un léger copier/coller du "Ōita Big Eye Stadium" du Japon qui a accueilli des matchs de la CDM 2002.
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