Football : l’effet "nouveaux stades", ça marche déjà Les nouveaux stades de Lille, Marseille et Nice dopent les affluences. Ceux de Bordeaux, Lyon et Lens, avec l’Euro 2016, peuvent amplifier la hausseLe stade Vélodrome de Marseille est passé de 42 957 places à 67 354 depuis les travaux de rénovation. Avec 215 000 spectateurs en moyenne par journée, la Ligue 1 bat largement le score des saisons précédentes : 211 000 l'an dernier, 192 000 la précédente, 189 000 en 2011-2012 et 197 000 en 2010-2011 (1).
Ce n'est pas le plus gros score de la décennie, car la moyenne avait atteint 218 000 en 2007-2008 et 2008-2009. Mais compte tenu de la crise économique d'une gravité historique, on l'oublie, qui s'est déclenchée fin 2008 et qui n'est pas effacée, la moyenne actuelle, avant les belles soirées de printemps, est un véritable succès.
Prêts à voir les choses en grandAvec une moyenne de 18 000 à 20 000 spectateurs ces dernières années (27 000 la saison du titre 2008-2009), les Girondins ont une bonne base pour entrer en mai dans leur nouveau stade de 42 000 places, contre 34 700 à Chaban.
Dans une interview récente, Jean-Louis Triaud se disait confiant dans la capacité du club à atteindre cette barre des 20 000 importante pour le paiement de la location de l’enceinte. Parce que, comme tout nouveau stade, celui de Bordeaux permet d’augmenter la part des loges et sièges avec services, « faciles » à commercialiser. Il y en a 1 700 à Chaban, il y en aura 4 400 dans le prochain. L’amélioration du confort (visibilité, tribunes totalement abritées, services) et augmentation de la population de la Métropole font espérer aux dirigeants, même à performances sportives égales, une augmentation de la moyenne.
Lille, Nice, décollage réussiL'effet des nouveaux stades en est le principal responsable. Certes, le PSG version Qatar a de quoi stimuler la billetterie, plus à l'extérieur qu'au Parc d'ailleurs (la moyenne de Paris est passée de 42 882 en 2011-2012 à 45 681 actuellement).
Mais le gros pourvoyeur de spectateurs, c'est Marseille. Handicapé ces deux dernières saisons par les travaux du Vélodrome qui réduisaient sa jauge, l'OM est passé de 40 445 spectateurs de moyenne en 2011-2012 (pour 42 957 places disponibles) à 51 336 (pour 67 354 places). Les hausses enregistrées à Nice et Lille, en dépit de mauvais classements, sont significatives.
Lille fait un peu moins bien que l'an passé mais, avec 35 222 dans son nouveau stade de 49 834 sièges, c'est plus du double que dans l'enceinte étriquée de Villeneuve-d'Ascq (18 000 places) l'année du titre (2011) et d'une 3e place (2012). Idem à Nice, 10 000 spectateurs au Ray en 2012-2013, 24 000 la saison passée et 18 500 actuellement dans l'Allianz Riviera (35 600 places).
L'amélioration conjointe des capacités, du confort, et du nombre de places avec prestations (VIP, partenaires), très prisées, booste l'affluence et ce devrait être le cas aussi dans les nouveaux stades à Lyon (55 000 en décembre prochain), Bordeaux (lire ci-contre), ou les stades rénovés (Lens, Saint-Étienne). Geoffroy-Guichard va gagner 3 000 spectateurs, Bollaert en perdra 6 000, mais avec un meilleur confort et la montée en gamme du réceptif. Les 35 000 seront peut-être un peu juste pour un stade qui tournait à 31 400 spectateurs de moyenne en 2010-2011, année de descente en Ligue 2 !
Encore loin de l'Espagne et de l'AngleterreAu total, la capacité des stades de Ligue 1 est passée de 566 814 places en 2010-2011 à 615 897 cette année, elle atteindrait 625 000 la saison prochaine avec les mêmes clubs. Elle grimpera les suivantes, puisque le propriétaire du Paris Saint-Germain veut accroître la capacité du Parc de 48 000 à 60 000.
La France reste loin de l'Espagne, 758 000 places dans les 20 stades de Liga, et 356 650 spectateurs à chaque journée. Et que dire de l'Angleterre, 758 000 places et 356 650 aficionados par week-end.
Le cadre et les écrins sont parfaits pour profiter d'un éventuel effet Euro 2016, qui sera indéniable si la France s'illustre. Après le Mondial 1998, la Ligue 1 était passée de 136 000 spectateurs de moyenne par journée à 177 000 ! 22 % d'augmentation, même si l'Euro n'en apportait que la moitié, ce serait bon à prendre. Surtout que la rentabilisation de ces lourds investissements passe forcément par une meilleure affluence.
(1) Chiffres de la Ligue professionnelle.