Mon avis sur ce débat de couleurs et de tons :
Ce montage hyper basique sert à illustrer deux choses très simples :
D'un point de vue esthétique, ma foi le gris ne me dérange pas (il donne d'ailleurs au Camp Nou un aspect assez grandiose virant presque à la Grèce Antique). Mais le lieu devient immédiatement très impersonnel, appartient à tout le monde et finalement à personne (cf Stade de France). Il ne marque rien d'un point de vue culturel si ce n'est la pureté du geste architectural. Seul le dessin de l'architecte subsiste au détriment de l'identité de celui qui commande l'oeuvre. Je n'ai rien contre l'ordre des architectes, mais je pense qu'ils s'en réjouissent.
D'un point de vue politique, élaborer des projets "neutres" politiquement en laissant le champ libre à l'architecte et au maitre d'oeuvre est évidemment une façon de ne pas prendre de risques. Le calcul est électoral ou corporatiste. Il vaut mieux éviter les reproches ou les casseroles au moment de passer devant les urnes, même si ce comportement de facade n'aura pas empêché quelques tacles par derrière : le maire d'une ville sera toujours plus puissant que le président d'un club et aime à le lui rappeler.
Le locataire, lui, par définition, n'est qu'un locataire et se bat pour changer la couleur de la moquette. A moins qu'il ne soit très riche ce qui lui donne un certain pouvoir (politique) pour entreprendre ce qu'il souhaite (Parc des Princes).
Je vous renvoie à cette conférence très intéressante sur l'architecture contemporaine et sa vraie/fausse audace :
https://www.youtube.com/watch?v=65baKVWe0k8#t=3015.