Le MMArena sauvé des eaux ?
Un an après la dégringolade du Mans FC, le MMArena, qui accueille vendredi prochain le barrage aller des Espoirs pour l'Euro 2015, commence à sortir la tête de l'eau. Un peu aidé par les circonstances.
Deux matches de Ligue 1 ont eu lieu cet été au MMArena. (L'Equipe)
Comment financer un stade privé de club résident, payer les emprunts, l'entretien, les salariés ? Confronté à une équation à 5,1 millions d'euros par an, Le Mans Stadium (filiale de Vinci Stadium, constructeur et concessionnaire du MMArena) et la Ville du Mans (propriétaire du stade) ont fini par s'entendre au printemps dernier sur un plan sur cinq ans, une «solution transitoire» avant le retour espéré dans la sphère professionnelle du Mans FC, relégué en DH en 2013 et remonté en CFA2 cette saison. Confronté au «trou béant» des revenus envolés du club (loyer, pourcentage de la billetterie, restauration...), les deux acteurs ont raboté les coûts et âprement négocié la prise en charge financière de l'«aléa sportif». Vinci, qui pouvait dénoncer le contrat, a monnayé son maintien contre un effort de la Ville qui règle désormais 42% des charges, soit environ 1 million d’euros de plus chaque année. Et poussé les feux pour animer l'enceinte, non sans un certain succès, selon un premier bilan d'exploitation présenté cette semaine.
100 jours d'activité par an
Ces douze derniers mois, le MMArena a connu 100 jours d'activité, entre rendez-vous sportifs, tourisme d'affaire et événements locaux. Sur les 120 000 personnes accueillies dans cette période, plus des trois-quarts (92 000) l'ont été pour les huit matches de football qui s'y sont disputés. Les Espoirs y joueront à nouveau vendredi prochain en barrage aller de l'Euro 2015 contre la Suède et la FFF s'est engagée pour deux autres rencontres d'ici fin 2015.
Les circonstances ont parfois servi les intérêts du gestionnaire: le tirage des 32es de Coupe de France a réservé au club local de La Suze une belle affiche contre l'OL ; le stade de Saint-Brieuc aurait dû accueillir la finale de la Coupe de France féminine mais n'était pas aux normes ; et les Jeux équestres mondiaux ont conduit le SM Caen, sans autre solution, à jouer ses deux premiers matches de L1 "à domicile" au MMArena. «Les circonstances nous ont aussi parfois desservis, c'est un équilibre», tempère le président du Mans Stadium, Damien Rajot.
«Quand le club résident reviendra, l'économie du stade sera très stabilisée» Si l'objectif, fixé à 2,8 millions d'euros, n'est pas atteint, «le pari n'est pas loin d'être gagné dès la première année», se réjouit le dirigeant. «Quand le club résident reviendra, l'économie du stade sera très stabilisée grâce à ces activités de complément qui permettront de ne pas exiger de lui un loyer correspondant à la réalité des charges.» Pour les prochains exercices transitoires, Le Mans Stadium veut pousser son avantage en tirant notamment un meilleur parti du «pôle d'excellence sportive» que forment le stade, la salle de basket de l'Antarès et le circuit des 24 Heures. Pour la prochaine course, le MMArena ne fera plus seulement office d'hôtel d'appoint mais servira surtout d'écrin à «des évènements d'envergure pour de grandes entreprises».
Jean LE BAIL
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