Modernisation de Roland-Garros : victoire juridique cruciale pour la Fédération Française de Tennis
Par Christophe Palierse | 20/02 | 23:11 | mis à jour à 23:53 | 3commentaires
Le tribunal administratif de Paris a donné gain de cause à la FFT en rejetant les recours engagés à l’encontre de son programme d’agrandissement et modernisation de son complexe de la Porte d’Auteuil.
Parmi les projets de la FFT pour Roland-Garros : recouvrir d’un toit rétractable le célèbre court central Philippe Chatrier - Laurent GRANDGUILLOT/REA
Parmi les projets de la FFT pour Roland-Garros : recouvrir d’un toit rétractable le célèbre court central Philippe Chatrier - Laurent GRANDGUILLOT/REA
Le match semble désormais « plié » : la Fédération Française de Tennis va pouvoir poursuivre sans souci, a priori, son projet de « nouveau Roland-Garros » . Le tribunal administratif de Paris lui a en effet donné gain de cause en rejetant les recours engagés à l’encontre de trois éléments clés structurant son programme d’agrandissement et modernisation de son complexe de la Porte d’Auteuil, dans l’Ouest de Paris. Il s’agit de la deuxième Convention d’Occupation du Domaine Public (CODP), conclue entre la FFT et la Ville de Paris, du permis de construire du futur Centre National d’Entraînement (CNE), et de la révision simplifiée du Plan Local d’Urbanisme (PLU) permettant le programme. Le tribunal administratif de Paris a publié jeudi trois jugements déboutant les opposants pour chacun de leurs trois recours. Dans un communiqué, la FFT a pris acte avec « une vive satisfaction » des jugements rendus par le tribunal qui « reconnaissent la solidité juridique de ces dossiers et le respect des procédures menées ».
De son côté, CAP-Collectif Auteuil Les Princes, qui conteste son projet, a livré une toute autre lecture des jugements dans un communiqué également publié dans la soirée. Le collectif constate notamment que le tribunal administratif « prend à contre-pied les moyens du jugement du 28 février 2013 qui annulait la première CODP pour justifier une décision à l’opposé du précédent jugement ». En outre, observe-t-il, le tribunal « ne se range pas aux côtés de l’avis de l’autorité environnementale rendue le 13 décembre dernier qui demandait une étude d’impact préalable à la construction du CNE (…) Le TA s’évertue dans son jugement à démontrer l’absence de lien fonctionnel entre le futur stade Roland Garros et le CNE en affirmant leur fonctionnalité autonome », et d’ajouter : « Il est évident que si Roland Garros déménageait à l’avenir, le CNE demeurerait en place ».
Préserver le jardin botanique des Serres d’Auteuil
Les associations de protection du patrimoine et de l’environnement, qui entendent poursuivre leur combat en faveur notamment de la préservation du jardin botanique des Serres d’Auteuil, devraient faire appel - une procédure non suspensive - des jugements. Elles devraient également déposer des recours contre les permis de construire. De nouveaux retards dans la programmation des travaux n’est donc pas à exclure.
La rénovation du célèbre court central Philippe-Chatrier, qui doit être couvert d’un toit rétractable, a été décalée avec pour perspective l’Open de France de 2019, voire 2020. Le nouveau Roland-Garros comporte aussi la réalisation d’un nouveau court doté de 5.000 places. Le programme implique également la réalisation du nouveau CNE, déjà en cours de construction sur le site du stade Georges-Hébert et qui constitue in fine la phase 1. Initialement chiffré à 273 millions d’euros, le coût du projet de « nouveau Roland-Garros » a été porté à 340 millions d’euros dont 160 millions financés par l’emprunt. La FFT, qui avait misé sur une revalorisation de ses droits audiovisuels sur le tournoi de Roland Garros pour se doter de recettes nouvelles , a dû déchanter. L’appel d’offres qu’elle avait lancé en septembre pour la période 2014-2018 a été déclaré infructueux . La fédération s’achemine depuis vers une reconduction de son accord avec France Télévisions. On parle d’une somme de 12 à 13 millions d’euros par an.
Enfin, en dépit du feu vert tribunal administratif de Paris, la modernisation de Roland-Garros pourrait revenir sur le tapis à l’occasion des municipales à Paris. Soutenu par Bertrand Delanoë , il est contesté par les écologistes. De quoi créer quelques soucis à la candidate socialiste, Anne Hidalgo.
source :
http://www.lesechos.fr/entreprises-sect ... 651910.php