En n’importe quel autre endroit de la CUD, sur n’importe quel autre chantier, la présence d’engins de terrassement n’aurait provoqué le moindre remous. Mais là , à Petite-Synthe, tout mouvement s’avère sensible, tout déplacement de terre fertile à la rumeur, à la supputation. Sur une parcelle du terrain qui doit accueillir la future Arena, plusieurs bulldozers sont intervenus il y a quelques jours.
Sur une partie du chantier, des prélévements de terre ont été effectués en vue de l’aménagement futur des zones vertes.
Alors que le délai de recours au permis de construire s’achève ce mardi, les travaux auraient-ils débuté ? À la CUD on affirme que non, mais on admet qu’il y a eu, il y a quelques jours, quelques rotations d’engins de chantier. « Rien toutefois qui concerne les travaux de l’Arena, assure Dominique Deprez, chef de projet Grande Salle à la communauté urbaine. La date de démarrage du chantier n’a pas encore été fixée avec précision mais rien ne se passera avant la fin de l’année ni dans les premières semaines de 2014. » La pose de la première pierre ne se fera probablement pas avant les élections municipales de mars.
Mais que venaient donc faire ces engins de terrassement ? Dans le cadre de constructions comme celle de l’Arena, les responsables du projet doivent respecter des réglementations en matière d’environnement concernant la faune et la flore et notamment déposer un dossier auprès de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Celui-ci est instruit par les services de la préfecture qui établissent un arrêté exécutoire (une liste de mesures imposées à l’aménageur).
Celui concernant le projet Arena a été publié le 4 octobre. Il comportait plusieurs obligations.
Les services de la communauté urbaine ont, dès octobre, procédé à la récolte de graines de graminées sauvages. Puis, en novembre, ils se sont penchés sur une espèce qu’il convenait de sauvegarder : l’Ophrys abeille. Cette orchidée a été prélevée et transplantée à proximité, en un lieu qui ne sera pas impacté par le futur chantier. La dernière obligation consistait, avant le 31 janvier, à récupérer la terre de surface sur une épaisseur de 10 cm. Afin de récupérer les racines et les graines des végétaux de la zone. Voilà pourquoi ces mystérieux engins ont œuvré durant quelques jours sur la partie de chantier située face à l’entreprise Distriplast. « Cette terre, précise Dominique Deprez, nous devons la stocker. Puis nous devrons l’épandre sur les futures zones vertes du projet. »
Pourquoi le faire alors que le délai de recours au permis de conduire n’est pas terminé et ainsi faire naître des rumeurs ? « Nous n’avions pas vraiment le choix. Nous devions le faire en dehors des périodes de nidification. Si nous ne l’avions pas fait maintenant, il aurait fallu attendre un an. Nous avons respecté point par point les recommandations car le territoire est fortement engagé dans une démarche de développement durable et nous voulons être exemplaires sur les questions environnementales. »