Jean-Claude Blanc : « Faire du Parc des Princes un temple du football »
C’est demain que le Conseil de Paris doit se prononcer sur la convention d’occupation qui liera pour trente ans la capitale et le PSG au sujet de l’exploitation du Parc des Princes. Le club s’est notamment engagé à investir près de 75 M€ (hors taxes) pour moderniser l’enceinte en vue de l’Euro 2016 (nos éditions du 27 novembre).
Comment abordez-vous le vote de mardi ?
Jean-Claude Blanc.
Avec confiance. Cet accord est très équilibré. C’est la garantie pour la Ville que le PSG va investir de manière conséquente dans le stade et valoriser ce patrimoine. C’est aussi la garantie pour la Ville d’un loyer à la fois fixe et variable, largement révisé à la hausse et supérieur à ce que paient déjà ou paieront les autres clubs français pour l’utilisation d’un stade neuf (NDLR : la redevance fixe annuelle passera à 1 M€ dès la saison prochaine. La part variable, indexée sur le chiffre d’affaires, pourra atteindre jusqu’à 4 M€). L’objectif est de faire du Parc des Princes un temple du football.
L’accord passé avec la Ville de Paris ouvre aussi la porte au naming pour le stade. Un projet est-il déjà dans les cartons ?
Il n’y en a pas pour l’instant. Mais comme nous partons sur une durée longue (trente ans), nous sommes obligés d’identifier les possibles revenus que peut générer l’enceinte. Le naming en fait partie. C’est un principe très développé en Allemagne, assez développé en Angleterre et à ses débuts en France. Un double garde-fou est prévu : le nom Parc des Princes sera maintenu. C’est une obligation que nous avons volontiers acceptée. Le Conseil de Paris est ensuite souverain pour juger de la pertinence du secteur d’activité représenté par l’éventuel sponsor qui viendrait accoler son nom.
Un changement de nom pourrait-il intervenir avant même l’Euro 2016 ?
Techniquement, cela pourrait se faire tout de suite, même si pour l’Euro 2016 tous les stades auront l’obligation de masquer leur naming pour protéger les partenaires de l’UEFA. C’est le même principe en Ligue des champions.
L’idée d’un Parc à 60 000 places est-elle abandonnée ?
Cette idée mérite toujours d’être travaillée pour être sûr que la capacité maximale de cette enceinte soit atteinte. Le stade sera porté à 47 000 places en vue de l’Euro 2016. Au-delà , il faut voir ce que la technique permet de faire. Il faut aussi que cela s’intègre dans l’environnement. Nous ne sommes pas au milieu de nulle part. Le stade efficace, moderne, n’est pas forcément gigantesque, mais intégré à la ville. Il y a un nouveau modèle à inventer.
La convention d’occupation évoque justement cette possibilité de réaménagement de la zone autour du Parc des Princes. Qu’en est-il ?
En 2016, nous aurons un Parc des Princes rénové en grande partie à destination du public, avec des sièges neufs, de nouvelles aires de restaurants et de bars, des services refaits. Tout cela sera couronné par l’Euro. Nous allons réfléchir pour l’après-2016 sur la base d’une interrogation : comment intégrer davantage le stade dans la ville ?
C’est-à -dire ?
Le stade peut ne pas commencer aux grilles, mais bien au-delà : dans les transports en commun, les voies réservées aux cyclistes, les parkings pour ceux qui viennent encore en voiture… Ce quartier a connu et connaît beaucoup de changements : un nouveau stade de rugby a été construit, la piscine Molitor est en travaux et Roland-Garros a un projet d’extension. Il est important de relier entre eux ces différents équipements, tout en mettant un point d’honneur à respecter et à améliorer la vie des riverains.
A terme à quoi pourrait ressembler cette nouvelle zone ?
C’est déjà un lieu qui regroupe un club important, le Stade Français, des commerces, des parkings. Un gymnase supplémentaire devrait y être implanté dans le cadre de l’extension de Roland-Garros. En dehors des jours de match, il s’agit de pouvoir maintenir absolument l’avenir du sport scolaire et amateur et les services existants.
Et les jours de match ?
Les jours de match du PSG, de rugby ou durant Roland-Garros, il s’agirait de faire en sorte que cette zone-là soit plus accueillante et plus fluide. Cela se traduirait notamment par des espaces verts supplémentaires, une fan zone pour les enfants, une colline à l’instar de celle de Wimbledon d’où suivre la rencontre sur un écran géant, des grandes zones, ouvertes et gratuites, à l’image de ce qui se fait au Staples Center de Los Angeles.
L'interview de Jeanc-Claude Blanc donnée cette semaine au Parisien qui confirme donc toutes les pistes que nous évoquons ici depuis plusieurs semaines.
http://www.leparisien.fr/psg-foot-paris ... 412911.phpA noter aussi que le Conseil de Paris a adopté ce mardi le principe d’une nouvelle convention sur le Parc des Princes. A partir de début janvier, le PSG deviendra le concessionnaire du stade pour les trente prochaines années. La redevance annuelle a été revue à la hausse et la possibilité d’une future opération de naming du stade a notamment été actée. L'UMP a voté contre.
Le PSG jouit désormais d’un « droit de priorité » pour récupérer les concessions de la parcelle Géo-André (où se trouve notamment le club du Stade Français), du parking de stationnement, de la station-service et du magasin Go Sport situés près de la porte de Saint-Cloud dès que les contrats arriveront à expiration. Une première extension est prévue par la convention à compter du 1er août 2016 (juste après l’Euro) pour englober dans un premier temps la parcelle Géo-André. Elle devra être agréée par la Ville au vu d’un accord avec le Stade Français préservant notamment la vocation sportive de proximité du site. Le PSG devra patienter un peu pour les autres conventions, à moins que le club ne trouve un terrain d’entente avec les actuels concessionnaires. Le contrat du magasin Go Sport (partenaire du PSG) s’achève en octobre 2017, celui de la station-service en juillet 2021 et celui du parking en avril 2028.