Arbitre, dirigeant, diffuseur… Qui décide de reporter un match?L’hiver venu, un bon arbitre est aussi celui qui passe son temps à consulter les prévisions de Météo France. Car sur le papier, c’est bien lui le seul et unique à pouvoir prendre une décision lourde : reporter un match. Ce week-end, la Coupe de France a eu son lot de naufragés. Après Cannes-Saint-Etienne (samedi puis dimanche) et Jura Sud-Créteil (samedi), c’est Brest-PSG (dimanche puis mardi) qui est victime du ciel.
Sur le papier, tout est simple. «Celui qui a le pouvoir, c’est l’arbitre, explique Bruno Derrien. Ensuite, il faut le faire en bonne intelligence, en associant les équipes à votre décision. L’arbitre ne va pas tirer ça à pile ou face. Si une équipe veut jouer et pas l’autre, manifestement, on va en mécontenter une. L’arbitre n’a pas à rentrer dans les considérations de calendrier ou de télé. Sa décision est liée à la protection des joueurs, c’est tout. Le reste, ce n’est pas son problème.»
Une procédure simple qui n’évite pas les polémiques. A Cannes, dimanche, la décision de reporter le match contre les Verts n’a pas franchement plu à Jean-Marc Pilorget. «Moi j’étais partisan de jouer : le soleil était là , les gens de l’entretien ont fait ce qu’ils avaient à faire, les flaques d'eau ont été assechées.
Mais Saint-Etienne avait un avis complètement différent. Et il a été tenu des propos qui m’ont profondément choqué comme
«on ne joue pas, on a des joueurs qui valent des millions on ne va pas les faire jouer là -dessus».»«Chaque club joue ses pressions, c’est tout à fait légitime»
C’est l’histoire classique du petit qui préfère affronter le gros dans son stade et dans des conditions parfois limites. Et de celle de l’équipe de Ligue 1 qui veut tout faire pour éviter le traquenard. Pilorget : «S’entendre entre deux clubs ? Des fois oui, des fois non, ça dépend du calendrier de chacun». «Arbitrer, c’est toujours mécontenter les gens, c’est comme ça», retient Derrien.
Surtout quand la télé s’en mêle. Co-diffuseur de la Coupe de France avec France Télévision, Eurosport à son mot à dire. Mais pas plus. «Pour nous, une annulation de dernière minute, ce n’est pas une bonne nouvelle. Les frais de production sont engagés, c’est plusieurs dizaines de milliers d’euros», explique Arnaud Simon, le directeur-général d’Eurosport.
En contact avec les clubs concernés tout le week-end, il assure que sa chaîne ne fait pas pression pour que les matchs se jouent à tout prix, juste que «l’idée, c’est de tenter le coup jusqu’au bout». «Chaque club joue ses pressions, c’est tout à fait légitime, et c’est à la fédé de faire les bons arbitrages», poursuit Arnaud Simon, qui y met même de la bonne volonté.
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