Pourquoi ne pas investir dans une chauffage, 300.000€ comme au stade Marcel Michelin c'est pas la mer à boire
Depuis lundi et pour une quinzaine de jours, les tracteurs s’affairent sur la pelouse du stade Marcel-Michelin afin de la rendre toujours plus verte et innovante. Un chauffage basse tension est, ainsi, enfoui à 25 centimètres sous l’herbe verte clermontoise afin de se prémunir d’un hiver vigoureux et aussi permettre une germination plus efficace tout au long de l’année. La pelouse du Michelin devient ainsi la première pelouse d’un club résident de Top 14 chauffée. Les détails de l’opération…
Tel un plancher chauffant dans une habitation, la pelouse du Michelin sera, dans les prochains jours, traversée dans sa largeur par des kilomètres de câbles électriques basse tension afin d’assurer « un chauffage d’appoint » à 25 centimètres sous terre. Pour réaliser ce chantier d’envergure et permettre au Michelin de devenir la première pelouse résidente de Top 14 chauffée, une dizaine de personnes est mobilisée pour acheminer le serpentin géant sous la verte pelouse des « jaune et bleu ». Une préconisation de leur « expert pelouse », Vincent Savourat, de la société ATE, qui a été retenue par les dirigeants auvergnats après un déplacement au Parc des Princes et au stade de Gerland où ce dispositif est opérationnel depuis de longs mois. Un investissement important et bénéfique que nous explique le directeur administratif des « jaune et bleu », Jean-Luc Loignon. « Le constat était que notre pelouse n’était vraiment belle et résistante que pendant sa période de germination (NDLR lorsque la température du sol est supérieure à 5°C). En dehors de cela, nous avons constaté beaucoup d’humidité dans certaines zones du terrain et une certaine détérioration de la surface de jeu ne correspondant plus aux attentes du sportif nous contraignant à prendre des dispositions. Notre volonté a été de trouver des solutions pour permettre de rallonger cette période de germination. Le chauffage basse tension par câbles électriques était la meilleure solution avec le double avantage de permettre une croissance de l’herbe sur une durée plus longue et donc un pompage naturelle de l’humidité plus important (NDLR : en réinitialisant le cycle de croissance, la plante puise dans ses racines de l’humidité afin de permettre, sous l’effet de la photosynthèse, à l’herbe de pousser) tout en repoussant les risques de voir notre pelouse geler lors des périodes de grand froid. »
Ce système de chauffage, unique dans le Top 14, ressemble en tout point à celui utilisé sous les planchers chauffants dans les habitations particulières, à cela près qu’il est à imaginer à l’échelle d’un stade et de ces 10 000 m2. « Des câbles électriques chauffants et spécifiquement élaborés par notre partenaire majeur OMERIN, basé à Ambert, serpentent, espacés de 30 cm et enfouis à 25 cm sous la pelouse du Michelin définissant 3 zones distinctes et autonomes permettant un ajustement spécifique en fonction des différentes expositions solaires et des zones d’humidité du terrain », précise le directeur administratif des « jaune et bleu ». « Nous devrions voir les effets bénéfiques de ce nouveau dispositif entre les mois d’octobre et mars où les températures au sol peuvent descendre en dessous des 5°C nécessaires à la germination et que nous serons alors capable de compenser », se réjouit Jean-Luc Loignon.
Un système qui vient encore renforcer le dispositif « grand froid » déjà opérationnel au Michelin avec la bâche et les générateurs d’air chaud, déjà en possession par le club, mais dont l’utilité, décrite plus haut, s’étendra bien au-delà des quelques jours de bâchage annuel…
Au Michelin, les dirigeants auvergnats ont pris une nouvelle mesure, une première dans le Top 14, afin que l’herbe soit ici, plus verte qu’ailleurs…