Soyouzman a écrit:Petite question : y a t-il d'autres stades mixtes athlétisme/foot avec tribunes amovibles dans le monde ? Ça doit probablement exister mais je n'en ai pas trouvé.
... Constat que l'on fait en 2013 - Pour une décision politique de 1994, comme toujours prise sous influence, sans vision politico-économique à très long terme :
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http://www.liberation.fr/france/1995/01/11/grand-stade-jean-nouvel-demande-a-balladur-d-annuler-sa-decision_117791Libération du 11 janvier 1995 (Brigitte Vital-Durand) -
"Grand Stade : Jean Nouvel demande à Balladur d'annuler sa décision"L'architecte Jean Nouvel a adressé lundi une lettre au Premier ministre lui demandant d'annuler la décision prise le 5 octobre 1994, à savoir le choix de l'équipe Macary-Zublena pour construire le Grand Stade de Saint-Denis.
Lauréat du jury, mais évincé par Edouard Balladur, Nouvel a annoncé hier lors d'une conférence de presse que, sans réponse de Matignon dans les dix jours, il allait attaquer l'Etat en justice pour non-respect des obligations de publicité et de mise en concurrence.
Après avoir demandé en décembre au tribunal administratif de Paris que l'Etat lui communique les pièces du dossier de la consultation  ce que le tribunal a refusé Â, l'architecte, dans un dossier rendu public hier, soutient, entre autres accusations, que l'Etat «renonce sans le dire aux objectifs qu'il s'était assignés», «masque la vérité des prix», «manque aux règles de la compétition», «renonce à un projet urbain» et «se laisse abuser par une valse-hésitation fantaisiste».
En préambule à sa démonstration, Jean Nouvel a assuré qu'ayant perdu environ cent cinquante concours depuis qu'il exerce sa profession, il ne lui est jamais arrivé d'engager de procès, «pas même de déposer une seule fois un recours gracieux». Ces concours perdus faisant partie des «risques du métier», il refuse qu'on lui attribue l'étiquette de mauvais perdant, ce que n'a pas manqué de faire le délégué interministériel pour la Coupe du monde de football. François Kosciusko-Morizet a assuré hier qu'il ne voyait «aucun élément nouveau» dans le dossier Nouvel, mais des «pleurnicheries».
Or, Jean Nouvel estime que le projet retenu par Balladur est «le pire stade de France» et sa démonstration porte autant sur la forme  ce que le tribunal de Paris tranchera  que sur le fond. Selon lui, le projet de ses ex-concurrents ne correspond pas au cahier des charges, donc aux ambitions du programme: «Degré de flexibilité voisin de zéro», «système d'adaptation à des ambiances de 25.000 à 40.000 spectateurs inexistant», «conditions de visibilité douteuses». A propos de la visibilité, Nouvel assure que les plans fournis à Balladur par Macary-Zublena offraient des «chiffres inexacts» sur la vision en athlétisme et en football. De plus, l'architecte pense que le Premier ministre s'est trompé en arguant que Macary-Zublena étaient moins chers: les sommes avancées par les deux concurrents ne recouvraient pas les mêmes prestations. Si l'on calcule à nouveau, «sans comparer carottes et navets», le projet de Nouvel aurait coûté 1,880 milliard de francs contre 1,955 milliard pour le projet choisi. Enfin, dans la compétition portant sur l'exploitation, le candidat évincé, qui avait l'appui de Canal Plus, accuse aujourd'hui la délégation interministérielle d'avoir demandé par la suite à Canal Plus d'aller discuter avec son concurrent
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http://www.lesechos.fr/05/08/1994/LesEchos/16702-57-ECH_jean-nouvel-----avec-la-mobilite-des-tribunes--je-propose-un-stade-olympique-de-84-000-places--.htmLes Echos du 05 Aout 1994 (Anne Bauer et Alain Echégut) -
"Jean Nouvel : « Avec la mobilité des tribunes, je propose un stade olympique de 84.000 places »" Matignon a entériné le choix du jury, qui a désigné le 26 juillet deux candidats pour la construction du Grand Stade à Saint-Denis. Le délégué interministériel à la Coupe du monde de football de 1998, Jacques Kosciusko-Morizet, a donc entamé les négociations avec l'entreprise de BTP Dragages et Travaux Publics (filiale de Bouygues) dont le projet des architectes Nouvel-Cattani est lauréat du concours. Il consulte le consortium Bouygues-Dumez-SGE classé numéro deux avec le projet des architectes Macary-Zublena-Costantini-Regembal. « Si les négociations n'aboutissent pas d'ici à la mi-septembre, rien ne nous empêche de consulter les autres candidats », indique le délégué, qui précise qu'« aucun recours n'a été déposé ».
Le projet de Dragages, malgré son coût (2,28 milliards), séduit car il s'intègre bien dans le projet urbain de la Plaine-Saint-Denis. Et sa « mobilité » est une technique bien maîtrisée comme l'explique aux « Echos » l'architecte Jean Nouvel. Il dit avoir dessiné un stade capable d'accueillir aussi les JO. L'architecte français ne s'en tient pas là puisqu'il est invité à concourir pour la construction d'un autre grand stade, cette fois à Tokyo.
Quelle est l'originalité de votre Grand Stade ? JEAN NOUVEL : Un stade de football et de rugby, qu'est-ce que c'est ? Un lieu où les spectateurs sont le plus près de la ligne de touche, ce qui impose des tribunes dotées de pentes les plus raides possible. Or l'appel d'offre imposait de réaliser un stade de football mais aussi une piste d'athlétisme pour d'autres manifestations. C'est pourquoi j'ai conçu un stade à géométrie variable, avec quatre tribunes mobiles, qui peuvent se déplacer sur des rails.
Il ne s'agit pas d'une lubie purement formelle ou esthétique. Si je propose un stade où tout bouge, c'est parce que cela me permet de rapprocher de 17 mètres tous les spectateurs du terrain. Je m'explique. Dans la version du stade où l'on enlève les gradins du bas pour découvrir la piste d'athlétisme, vous êtes obligé de baser la partie haute des gradins sur la vision de cette piste, ce qui éloigne les supporteurs du terrain. Tandis que, dans mon projet, cette contrainte disparaît puisque c'est l'ensemble de la tribune qui se rapproche ou s'éloigne.
Par ailleurs, grâce à cette mobilité, le projet est capable d'accueillir des manifestations comme les jeux Olympiques ou les Championnats du monde d'athlétisme. Dans ce type de manifestations sportives, la plus forte jauge est atteinte lors des cérémonies d'ouverture et de clôture. Si j'avais dû retirer 15.000 places pour obtenir un stade d'athlétisme, je me serais retrouvé au minimum olympique qui est de 65.000 places. Par contre, avec la mobilité des tribunes, je propose un stade olympique de 84.000 places. De plus, en les écartant, je libère la place sous les quatre angles pour d'énormes écrans vidéo.
La nécessaire intégration du Grand Stade dans l'aménagement de la Plaine-Saint-Denis constituait elle une grande difficulté ? JEAN NOUVEL : On ne peut pas aménager un stade entre les Francs-Moisins et La Courneuve sans dire que l'on fait un projet urbain. En général, les stades se traduisent par des sortes de carcasses vides qui créent des lieux d'insécurité. Si on avait un projet du type parc des Princes à cet endroit-là , cela risquerait de soulever des problèmes. J'ai d'abord recherché la synergie avec les études urbaines menées depuis des années sur ce quartier par l'équipe d'urbanistes et d'architectes d'Hippodamos 93. J'ai fait en sorte que mon projet soit déjà l'amorce d'un développement urbain programmé. C'est pourquoi j'ai refusé de mettre le projet au milieu du terrain et de prendre tout l'espace. J'ai donc choisi d'exprimer une arène festive, ludique, en référence aux arènes implantées au plus près du quartier, comme à Nîmes.
Quels autres équipements avezÂ-vous intégrés en dehors du stade ? JEAN NOUVEL : On trouve un village de toiles (pour accueillir les sponsors et les fédérations sportives) avec un grand mail central et des hôtels. Les spectateurs ne verront pas les autoroutes grâce à deux bâtiments qui sont en fait des parkings sur lesquels seront installés des activités sportives (tennis, basket-ball, practice de golf, volley-ball) et un héliport. Les façades internes des parkings généreront un paysage interne car elles sont traitées comme des jardins verticaux, avec de la verdure et des pots fleuris, qui se déclinent selon les couleurs des évènements sportifs. On aura ainsi en vertical des motifs, un peu à l'image des ronds-points de certaines sous-préfectures sur lesquels on compose les blasons de la ville. Le terrain d'entraînement pour les joueurs est conçu, quant à lui, comme un belvédère qui vient « jouer » avec le canal, et duquel on voit la basilique Saint-Denis.
Comment prévoyez-Âvous l'exploitation du stade au-delà de la coupe mondiale de football, pour quelles autres manifestations que le sport ? JEAN NOUVEL : D'emblée, mon partenaire Dragages m'a demandé d'intégrer des éléments complémentaires pour accueillir d'autres manifestations, que le football, le rugby ou l'athlétisme. C'est la condition de la rentabilité de l'investissement global. On pourra donc fabriquer un stade de 30, 40, 60.000 places, ce qu'on appelle la « jauge variable » des tribunes. Mais, pour que l'effet « chaudron » fonctionne en tout état de cause, et que les spectateurs n'aient pas le sentiment d'être dans un stade vide, des filets de toutes les couleurs viennent s'accrocher sur les gradins supérieurs et limitent la jauge du stade, en fonction de ce que l'on souhaite.
On pourra aussi déplacer la moitié de la tribune sud (la tribune « curseur ») qui enjambe la pelouse et y poser, sans la toucher, une « table » qui s'adapte à toutes les manifestations. Le déplacement d'une ou plusieurs tribunes permettra d'organiser des spectacles comme des courses de camions, de motocross, des matchs de boxe, etc. Ce sera un lieu complémentaire de Bercy.
Quelle est la caractéristique de la toiture ? JEAN NOUVEL : La toiture est mobile et permet la couverture des gradins du stade. Vous savez que le confort d'été sous les tribunes est problématique. De même que l'entretien de la pelouse. A San Siro (Milan), qui est le « must » du football, les responsables dépensent chaque année quelque 7 millions de francs pour la refaire. Dans notre projet, on écarte les toitures, la pelouse est alors ventilée et ensoleillée. En fait, nous avons un stade couvert l'hiver et découvert l'été.
Comment maîtrisez-Âvous tous les problèmes techniques posés par cette mobilité ? JEAN NOUVEL : Le premier élément contractuel entre Dragages et moi était que je fasse appel à des techniques acceptées par l'entreprise et utilisées par elle depuis des décennies. Cela peut paraître surprenant qu'une tribune bouge, mais cela se fait au stade de Denvers, aux Etats-Unis. A Saint-Denis, le déplacement sera assuré par des moteurs linéaires comme pour la manutention dans 90 % des usines françaises. La tribune « curseur » est posée sur des trains de roues utilisés pour déplacer couramment des masses de 5 à 15.000 tonnes, selon la technique employée pour les tabliers du Pont de Normandie. La « table » se manie grâce à un portique, qui relève des technologies mises en eouvre pour la manutention dans les grands ports depuis longtemps. Paradoxalement, comme tout bouge dans la totalité, cela ne bouge pas dans le détail des tribunes ou autres.
Comment abordezÂ-vous la sécurité à l'intérieur du stade ? JEAN NOUVEL : On a veillé à ce que le stade n'offre aucun caractère répressif visible: pas de grille, pas de fossés, pas de protections hypertrophiées. Nous mettons des barrières de verres amovibles. On a veillé aussi à ce que les séparations ne soient pas définitives, le football et le rugby ayant une philosophie différente pour l'accueil de leurs supporteurs.
Comment se présentent les façades ? JEAN NOUVEL : Chacune d'entre elles a de grands « rideaux » d'acier miroitants derrière lesquels des écrans géants affichent les images des grandes stars sportives d'hier et d'aujourd'hui, ainsi que les écrans vidéo des sponsors qui changent selon les évènements. Enfin, le stade est surmonté d'un grand mât de 100 mètres de haut, doté d'une caméra de télévision qui permet de situer le stade en référence aux grands monuments parisiens: tour Eiffel, Montmartre, basilique Saint-Denis.
Quel est le coût de votre projet ? JEAN NOUVEL : On parle de 2,28 milliards de francs, mais je ne commente pas les chiffres. Mon projet est plus cher que celui de l'équipe concurrente, mais il permettra à terme une meilleure rentabilité, puisqu'il pourra accueillir plus de manifestations. Pour le moment, l'important est de connaître la participation de l'Etat.
AvezÂ-vous travaillé avec de futurs gestionnaires ? JEAN NOUVEL : Pour moi, le concessionnaire se résume au groupe Dragages, avec qui je travaille. Sur les futurs gestionnaires du stade, il y a beaucoup de contacts, mais je ne suis pas habilité pour répondre.
AllezÂ-vous réaliser d'autres stades ? JEAN NOUVEL : Je suis invité à concourir pour la construction d'un grand stade à Tokyo, en compagnie de grands cabinets internationaux d'architecture.
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Avec un projet + ou - du même coût, moderne et du XXIème siècle (J. Nouvel) ; on en serait pas en 2013, à prédire la destruction du choix 1994 - Alors que :