Et une pelouse révolutionnaire made in France....
http://www.lequipe.fr/Football/Actualit ... ire/388009A première vue, difficile d'imaginer que le rectangle du Stade de l'Aube a demandé trois ans de recherche, mobilisé les plus grands labos français et englouti 5 millions d'euros dans des programmes portant sur l'agronomie, la mécanique des sols et la bio-mécanique. Pour comprendre pourquoi la pelouse AirFibr est protégée par un brevet dans les quinze plus grands pays du monde, il faut regarder... sous les brins d'herbe. Là se niche, sur 15 centimètres d'épaisseur, le secret d'une révolution qui veut conquérir la planète foot. «La pelouse, 100% naturelle, est enracinée dans un substrat synthétique exclusif qui permet d'allier la souplesse du gazon et la résistance du synthétique», résume Bertrand Picard, 33 ans, fondateur de Natural Grass, la société parisienne en charge de la commercialisation.
Avec son mille-feuille de sable fin, de granules de liège et de microfibres synthétiques (issues du recyclage), AirFibr vise une part du gâteau des stades de l'Euro 2016 et des Coupes du monde 2018 (Russie) et 2022 (Qatar). Un démonstrateur est déjà en place dans le stade du Spartak Moscou. Une grande enceinte française doit suivre. «L'avenir est à la pelouse hybride parce qu'elle répond aux attentes du sportif comme du gestionnaire», reprend l'ancien banquier de la City, qui a découvert le marché des pelouses lors d'une mission pour Arsenal. «J'ai été frappé de voir que le club s'interdisait tout autre utilisation que le football à l'Emirates, tout en payant très cher l'entretien du terrain. A l'inverse, notre produit autorise la multi-fonctionnalité, donc des revenus supplémentaires.»
Sa durée de vie, estimée à une vingtaine d'années, deux fois plus que la norme, et l'entretien, faible, font dire à Youssef Kicher, le dircom du Grand Troyes, la collectivité propriétaire du stade, que «l'investissement (de 0,9 ME) permettra à terme de diminuer les coûts de fonctionnement». Les études montrent une bonne résistance à l'arrachement par tous les temps et des risques de blessure inférieurs de 20 à 40% par rapport aux autres surfaces. Jean-Marc Furlan, le coach de l'ESTAC, n'a pas hésité. «L'effort de recherche et l'expérience du saut d'obstacles, qui utilise ce procédé à Fontainebleau, m'ont convaincu. J'ai poussé auprès des politiques.» L'installation, terminée mi-juillet, comprend un chauffage par le sol, bien moins énergivore qu'une bâche soufflante. Le liège, élément clé de ce terrain "à mémoire de forme", garantit en outre «un bilan carbone neutre», assure Natural Grass. Un atout de plus au moment où les clubs sont priés de se montrer «éco-responsables». La pelouse sera présentée ce vendredi aux abonnés, en même temps que le nouvel effectif. Et lui volera la vedette ?