Le stade Geoffroy-Guichard simple remplaçant, mais de luxe, pour l’Euro 2016. C’est le choix très discutable de la Fédération
Le couperet est tombé et il a tranché la tête stéphanoise. Geoffroy-Guichard ne sera que remplaçant pour l’Euro 2016, dans le cas où une défection interviendrait parmi les neuf titulaires. C’était hélas prévisible. Les pontes de la Fédération ont choisi de forcer la main des maires des autres villes pour qu’ils accélèrent leur projet de rénovation ou de construction de nouveaux stades.
Qu’on ne s’y trompe pas. L’Euro n’est pour le football français qu’un prétexte pour offrir de nouvelles enceintes à la L1. De nouvelles sources de revenus.
À Saint-Étienne, la ville du football, l’avancée du projet a finalement été un argument contre. Un comble alors que les travaux vont débuter dans une quinzaine de jours, que le financement est bien sûr assuré. Ce n’est le cas ni à Nancy, ni à Lens dont le maire ne voulait pas jusqu’à présent payer et dont le club est en sérieuse difficulté. Ne parlons pas des nouveaux stades à Lyon, Bordeaux ou Nice qui n’ont plus que quatre ans pour boucler leur budget, passer outre les oppositions qui ne manqueront pas, et les recours, même si la récente déclaration « d’intérêt général » par le Ministère en diminue le nombre.
Pour expliquer son choix, le Conseil fédéral expliquera peut-être que Saint-Etienne a souffert de la proximité de Lyon. L’argument ne tient pas quand on retient Lens, qui se situe à quelques encablures de Lille et pas si loin des deux stades parisiens (Saint-Denis n’est-il pas une annexe européenne de Lille ?).
La réalité est autre. Bernard Caïazzo a évoqué le lobbying de Gervais Martel, sa proximité avec Duchaussoy l’actuel président de la FFF dont il soutient la candidature pour les prochaines élections. Hier le président lensois a, ainsi, été le seul autorisé à défendre Bollaert devant le Conseil fédéral ! Quand on voit de quelle manière la Fédération a géré les dernières affaires du football français, on comprend que sa direction actuelle cherche à soigner ses amis. Elle en aura besoin et ce n’est pas à Saint-Etienne qu’elle les trouvera. Peut-être à Nancy…
Ces élections, il faut bien en parler puisque c’était hier le dernier Conseil fédéral de l’équipe actuellement en place. Bernard Caïazzo l’a relevé et regretté : « Ils prennent cette décision si importante et s’en vont, est-ce logique ? ». La question est une réponse.
Quelles sont désormais les chances ligériennes d’être associé à la fête ? Elles existent parce qu’on n’est pas du tout certain que les titulaires répondent tous présent au poteau d’arrivée. Mais pour les conforter, il faudra une autre unité que celle qui a volé en éclats dans l’échec d’hier (si jamais elle a existé avant).
http://www.leprogres.fr/loire/2011/05/2 ... previsible