Le stade Pierre-Mauroy, « une entourloupe politique » selon l’opposant lillois Christian Decocq
À rebours des élus de la communauté urbaine, qui ont apporté la semaine dernière un soutien quasi-unanime à la décision de Martine Aubry de donner le nom de Pierre Mauroy au Grand Stade, le chef de l’opposition lilloise dénonce une manœuvre politique « à la limite de la décence ».
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Christian Decocq se démarque du consensus (écologistes exceptés) qui a entouré la décision de Martine Aubry. Photo archives PIB
« Une entourloupe politique à la limite de la décence, qu’il faut dénoncer » C’est par ces mots que le chef de l’opposition lilloise, l’UMP Christian Decocq, qualifie le choix de Martine Aubry de baptiser le Grand Stade du nom de Pierre Mauroy.
« Roulés dans la farine »
Une décision que la présidente de Lille métropole a fait entériner la semaine dernière, par un conseil communautaire unanime… à l’exception des Verts. « Les seuls à avoir fait preuve de lucidité, salue Decocq. Les autres, y compris mes collègues de l’UMP, ont été roulés dans la farine. Ils sont tombés dans le piège de l’émotion, comme s’il y avait une indignité à discuter ce choix. »
Il y avait pourtant matière, insiste l’élu UMP, à questionner une décision qui revient à « substituer l’argent du contribuable à l’argent du privé », puisque la communauté urbaine se prive sciemment des 2,5 et 3 millions d’euros annuels que devait rapporter la « vente » du nom du stade à un sponsor.
« Le prétexte de l’émotion »
Un parrain qui, un an après l’ouverture du stade, et malgré la confiance affichée par Martine Aubry, restait introuvable. La seule offre connue, celle du casinotier Partouche, pour 2,5 millions par an, avait été balayée par le bras droit de la présidente de LMCU, Pierre de Saintignon.
« Astucieuse et fine mouche, elle a pris prétexte de l’émotion pour purger l’échec du naming, juge Christian Decocq, pas persuadé que Pierre Mauroy eût apprécié l’hommage. Il aurait donc fallu dissocier les deux décisions : d’abord proposer l’abandon du naming, et là on aurait pu se prononcer contre. Ensuite proposer d’attribuer le nom de Pierre Mauroy, ce qui pouvait se débattre
VDN