par stadedeslumieres » 05 Juin 2013, 13:55
L’accord du gouvernement tant désiré par l’Olympique Lyonnais pour la construction de son nouveau stade est enfin tombé, mardi matin, par l’intermédiaire de Chantal Jouanno. En le déclarant d’intérêt général (DIG), la ministre des Sports donne donc le feu vert pour l’existence du Stade des Lumières. Pourtant, les obstacles ont été nombreux avant la prise de décision finale. Éclairage.
Il était temps. Si la ville de Lyon voulait accueillir des rencontres de l’Euro 2016 comme il était prévu, la construction du Grand Stade était obligatoire. Le gouvernement a donc donné son feu vert en le déclarant d’"intérêt général" (DIG) mardi matin selon Le Progrès, par l’intermédiaire de Chantal Jouanno, ministre des Sports. Le projet va enfin pouvoir prendre forme pour cet OL Land comprenant un stade de 60 000 places assises, des bureaux, des hôtels et des boutiques. Un vrai complexe économique et sportif qui se situera sur la commune de Décines-Marcieu (banlieue est de Lyon).
Une nouvelle qui provoque surtout un ouf de soulagement pour Jean-Michel Aulas, le président de l’OL, ainsi que pour la communauté urbaine du Grand Lyon présidée par le maire de la capitale des Gaules, Gérard Collomb. Dans un communiqué, l’édile, qui va recevoir un courrier de Mme Jouanno dans les prochains jours, fait part de sa satisfaction: "Le gouvernement a affirmé officiellement son soutien financier au projet en lui réservant 20 millions d'euros et s'est engagé à le déclarer d'intérêt général dans les prochains jours."
Lancement des enquêtes publiques cet été
Celui qui est aussi sénateur PS au Palais du Luxembourg en a profité pour évoquer les subventions accordées pour des travaux qui vont coûter la bagatelle de 450 millions d’euros et vont s’étendre sur 50 ha. Dans ce dossier qui traînait en longueur et qui faisait passer la France du ballon rond pour l’Ukraine, en proie également à des soucis de timing pour la construction des nouveaux stades de Kiev et Lviv où se disputeront quelques matches de l’Euro 2012, le lancement des enquêtes publiques va donc pouvoir débuter.
Ces enquêtes publiques ont pour objectif de consulter la population sur l’aménagement à prévoir aux abords du Stade des Lumières et sur la révision du plan local d’urbanisme. Elles seront lancées du 14 juin au 18 juillet et attendaient le starter du gouvernement après la signature par Roselyne Bachelot, à l’époque à la place de Chantal Jouanno, de cette fameuse DIG en juillet 2010. Une chose est sûre: le Stade de Gerland ne pouvait pas être rénové par souci pratique, comme l’expliquait Gérard Collomb à Football-mag.fr en avril dernier: "Pour agrandir et moderniser Gerland, il fallait détruire les tribunes principales. Or, pour chaque tribune, il fallait environ 18 mois de travaux, donc pour trois ans au moins, on n’aurait fonctionné qu’avec une seule tribune. De fait, l’enceinte n’aurait plus été homologuée par l’UEFA pendant cette période pour participer à la Ligue des champions. Dans ce cas, il aurait fallu que l’OL aille jouer à Grenoble, au Stade des Alpes, ou à Saint-Etienne, à Geoffroy-Guichard. Ça ne le fait pas…"
L’Euro 2016 plus fort que les écologistes
Par ailleurs, le hic que comportait le projet du Grand Stade se trouvait au niveau des facilités d’accès à l’enceinte, ce qui a joué dans le retard et les réserves émises par le ministère des Sports pour le lancement des travaux. Gérard Collomb a de ce fait envoyé "de nouveaux engagements écrits" selon l’institution située Avenue de France à Paris pour "améliorer l'accessibilité du Grand Stade et la protection des espaces agricoles". Plus précisément, il s’agit pour la ville de Lyon d’étendre les parking-relais le long de la deuxième ligne de tramway et de créer une zone agricole protégée.
Deux arguments importants qui posent toujours problème aux écologistes et aux associations de riverains opposées depuis toujours au projet. Le sénateur-maire de Lyon compte bien leur faire changer d’avis grâce à une présentation 3D: "On pourra y voir le nouveau quartier en pleine vie, avec les tramways en mouvement, les promeneurs qui évoluent, et grâce à cela, les associations de riverains et tous les gens concernés par la construction du nouveau stade sur Décines, vont pouvoir se rendre compte de ce à quoi ressemblera leur quartier par la suite. Tout d’un coup, quand vous voyez cela, vous prenez réellement conscience de ce qui vous attend et la peur du changement, légitime quand on ne sait pas précisément ce que vous réserve l’avenir, s’efface." Il semble donc que l’Etat se soit porté aux côtés de l’OL et de l’agglomération du Rhône-Alpes. L’urgence de l’organisation de l’Euro 2016 a ainsi pris le pas sur le mécontentement des opposants. Pour le plus grand bonheur de Gérard Collomb qui espère une inauguration du stade le 8 décembre 2013, jour de la traditionnelle Fête des Lumières à Lyon. Et éteindre toute polémique.