La T4 en fin d’année 2014 ?
Une réunion constructive a eu lieu mercredi entre toutes les parties concernées par la rénovation du Tondreau
Le stade Tondreau ne devrait plus ressembler trop longtemps encore à un demi-chancre. Depuis quelques semaines, les autorités communales montoises, soutenues par la Région Wallonne, qui a promis de dégager un subside de 8 millions d’euros, joignent le geste à la parole. Mercredi, Nicolas Martin et les échevins Darville (Régie foncière), Lafosse (Sports) et Ouali (Travaux) ont accueilli les architectes du projet, mais aussi et surtout Dominique Leone et Alain Lommers.
Une longue réunion que Pascal Lafosse juge constructive. “Cela a permis d’avancer un peu plus sur le projet. Comme prévu, nous nous orientons vers une construction globale des deux tribunes, avec l’érection de la T4 comme point de départ. Dans les semaines à venir, nous allons introduire des demandes de permis de bâtir. De cette manière, nous espérons que la T4 sera terminée à la fin de l’année 2014.”
Bien que constructive, la réunion n’a pas été des plus calmes. C’est que les représentants de la Ville de Mons ont étalé une exigence, celle de voir le matricule 44 de l’Albert, propriété de Dominique Leone, lié à l’infrastructure que le contribuable va financer en partie. Le chairman montois étant réputé dur en affaires, la discussion risque d’encore durer.
“Nous comprenons que M. Leone, qui a investi de sa poche dans le club, défende ses intérêts. Mais il doit comprendre que de notre côté, nous défendons ceux de la collectivité. Nous ne pouvons pas investir des millions et en même temps courir le risque que le RAEC Mons déménage dans le futur.”
Pour le reste, il se confirme que la Ville et la Région ne seront pas les seuls intervenants dans le montage financier. L’intercommunale IDEA et la Province devraient être partie prenante du chantier.
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La Ville s’intéresse au matricule de l’Albert
Drôle d’idée lors d’une réunion constructive pour le stade…
Comme convenu lors du rendez-vous « Ville-Albert-chargé de projet », la commune va passer commande auprès du bureau d’architecture la semaine prochaine, dans le but de revoir le projet à la baisse. Même si elle a été constructive, la réunion a été émaillée d’une idée très bizarre. Pascal Lafosse, échevin des Sports, se demande si la Ville ne pourrait pas récupérer le matricule 44 …
Dominique Leone était assez positif après la réunion qui a rassemblé la direction de l’Albert, la Ville de Mons et le bureau d’architecture, chargé du projet de la rénovation du stade Tondreau. « J’ai rencontré des personnes constructives. Nicolas Martin, le bourgmestre ff, a bien géré les débats. »
Du coup, quelques avancées ont pu être actées. « La Ville va en effet passer commande au bureau d’architecture dans les deux semaines à venir pour réviser le dossier, notamment la T4 et ses matériaux », poursuit le président des Dragons. « De la sorte, les appels d’offres devraient être lancés à l’automne prochain. Les travaux pourraient eux commencer début 2014. » Mais Dominique Leone ne crie pas victoire, bien au contraire. « Je suis positif. Mais je reste sur mes gardes. Je ne croirai à tout ça que quand je verrai la première grue. »
Une méfiance due aux nombreuses tergiversations des 18 derniers mois. Mais peut-être aussi à l’initiative surprenante de Pascal Lafosse.
Mercredi, l’échevin des Sports montois a émis l’idée que la Ville pourrait reprendre le matricule 44. Hypothèse qui semble vraiment saugrenue quand on sait à quel point il est difficile de faire tenir un budget de club de foot pro en équilibre. Et on voit quand même mal la cité du Doudou, où une coopérative publique jouer avec l’argent du contribuable. Les Villes qui s’y sont essayées dans un passé récent s’en sont d’ailleurs mordu les doigts. Pascal Lafosse a déjà rappelé à plusieurs reprises que son souhait était de voir un centre régional de formation voir le jour (lire ci-dessous). C’est sans doute dans ce but qu’il aimerait voir un matricule montois sous l’égide de la Ville.
Mais on se demande comment une commune sous le joug d’un plan de gestion, prendre de tels risques. Faut-il rappeler que, malgré la gestion stricte et le budget étriqué des Dragons, Dominique Leone doit régulièrement mettre la main à la poche pour équilibrer les finances en fin d’exercice comptable. Le business du foot est bien trop incertain pour imposer à tous les citoyens de se porter caution au cas où les choses tourneraient mal. Dominique Leone n’a d’ailleurs pas trop prêté attention à la remarque de l’échevin.
« Je pense plutôt qu’il s’agissait d’une sortie de M. Lafosse. Je ne suis pas sûr que les autres représentants communaux soient de son avis. Enfin, on ne me manipule pas. La Ville est propriétaire du stade et moi du matricule. Je ne tiens pas à entrer dans une telle polémique. »
Est-ce en effet le moment d’ajouter un problème à une équation qui compte déjà quelques inconnues ?
PASCAL LAFOSSE - « Le matricule comme une garantie »
Selon la Ville, la propriété du matricule 44 pose problème. Dominique Leone l’a récupéré lors de son accession à la présidence du club, pour l’euro symbolique. « À cette époque, les responsables communaux étaient représentés en nombre au sein de l’ASBL RAEC. Ce qui est logique puisque la Ville met les infrastructures à disposition du club sous forme de bail emphytéotique. C’est pourquoi les conventions doivent être revues. La propriété du matricule pour l’ASBL constituait une garantie pour les responsables communaux. », explique Pascal Lafosse, l’échevin des Sports, qui verrait d’un bon oeil le retour du matricule dans le portefeuille de sa commune. Car la Ville a peur que l’homme d’affaires décide, du jour au lendemain, de tout plaquer. Mons débourse plus d’un million d’euros par an pour l’entretien du stade. Ce montant dépassera les deux millions quand l’enceinte sera terminée. « Nous pensons qu’un tel projet ne peut pas être supporté que par les Montois. La Ville envisage de s’entourer de différents partenaires publics et privés. Sur ce point, nous attendons une proposition de M. Leone afin d’aider à dégager le budget nécessaire estimé à près de 23 millions d’euros. » Pascal Lafosse espère fédérer un maximum d’intérêts autour du stade Tondreau. « Ce projet doit développer sportivement, socialement et économiquement la région. Un centre de formation sportif régional aurait sa place sur un tel site. Le club et la Ville doivent travailler main dans la main. C’est la population qui doit bénéficier de ce nouveau stade »