Les investisseurs ? Luc Dayan s'explique
Le président du RC Lens a explicité les raisons de l’embargo décrété à ce propos jusqu'au 17 avril et enrayé toute hypothèse catastrophique conduisant à la disparition du club. En revanche, il a a refusé d’en dire davantage que les bribes d’informations déjà connues.
Lensois.com : Luc Dayan, pourquoi ne pas communiquer sur les investisseurs avant le 17 avril ?
Tout d’abord, les dates évoquées ont toujours représenté un retroplanning technique, un idéal dans le travail. Pour les offres des potentiels investisseurs, nous avons toujours vu le 15 avril au plus tard. Ensuite, interviendra une période de négociation pour une finalisation au 31 mai. Je ne livrerais les noms des candidats que si les négociations venaient à échouer et au moment voulu, c'est-à -dire une fois le dossier finalisé. Il serait maladroit de dévoiler plus tôt si une ou des offres ont été déposées ou non. Non seulement, ce comportement ne se révélerait pas professionnel mais, en plus, il n’est pas question d’ajouter un effet de surenchère dans des négociations déjà pas simples. Un communiqué interviendra donc quand tout sera terminé.
Alors, qu’allez-vous annoncer en marge du quart de finale de Coupe de France entre Lens et Bordeaux ?
Simplement si le RC Lens a reçu des offres ou non. Mais pas question de détailler s’il y a eu une ou 2 propositions. En attendant, pas nous nous refusons à créer un buzz autour du club alors qu’une échéance sportive importante arrive. Rassurer ne s’avère pas le but du jeu. Prenez les exemples du Mans ou de Sedan qui n’ont pas la chance de disposer d’un actionnaire qui paie les salaires, les traites, les fournisseurs… A Lens, la trésorerie est garantie par le Crédit Agricole qui s’est engagé devant la DNCG à couvrir le club jusqu’en fin de saison. Tout va bien de ce côté. Et puis l’autre bonne nouvelle reste la signature de la convention pour la rénovation de Bollaert intervenue jeudi dernier. Cela apporte une visibilité en plus sur l’avenir du club.
« Il n’y a aucune urgence car l’avenir a été préparé à l’avance »
La sérénité reste donc de mise ?
Oui, quoi qu’il arrive. De toute façon, la pire hypothèse qui puisse arriver ne réside pas dans un dépôt de bilan mais dans la mise en place du plan « zéro cash ». Celui-ci sera déclenché si aucune augmentation de capital n’a lieu et que le Crédit Agricole poursuit seul en tant qu’actionnaire majoritaire du club. Dès lors, les dirigeants de la banque se sont montrés clairs sur le sujet, ils ne remettront pas d’argent sur la table et obligeront le club à vivre par ses propres ressources. C'est-à -dire sans compter sur d’hypothétiques ventes de joueurs en fin d’exercice. Je ne dis pas cela pour préparer les gens mais simplement pour lever un certain nombre d’inquiétudes. Ne serait-ce que voir la rénovation de Bollaert définitivement actée avec le soutien des collectivités offres des perspectives positives.
Le silence veut-il dire que la démarche suit son cours ?
Oui. Nous nous trouvons dans un rythme normal. Il n’y a aucune urgence car l’avenir a été préparé à l’avance, en amont. Pour le reste, il n’est pas question d’étaler les négociations sur la place publique. Reste que personne n’ignore les difficultés d’une telle opération. La vente d’un club est considérée comme un processus complexe. D’ailleurs, en mars 2006, Bernard Tapie, qui n’est tout de même pas n’importe qui et connait bien le football, pensait un club comme le PSG invendable. Nous en avions discuté alors que je m’occupais justement de ce dossier. Et finalement 2 mais plus tard, Paris était vendu.
« Aucun scénario ne prévoit de dépôt de bilan »
Pour résumer, quel profil d’investisseur est souhaité ?
Simplement, il est aujourd’hui question de trouver un actionnaire volontariste qui prévoit un plan pour le club sur la durée avec l’ambition de remonter en Ligue 1 et d’exploiter tout le potentiel du RC Lens. Mais aucun scénario ne prévoit de dépôt de bilan.
Sur un plan personnel, vous jouez votre image sur ce dossier ?
Je joue mon job et ma passion. Je ne suis pas un fossoyeur comme je peux l’entendre. Des expériences ont mal tourné ? A Strasbourg, j’ai été appelé en décembre 2009 . Le vestiaire a été relancé, le club est reparti sur le plan sportif et des solutions de revente avaient été trouvées. Mais les actionnaires londoniens les ont refusées. J’ai été viré en mars 2010 et remplacé par Jean-Claude Plessis. Ce n’est qu’un an et demi après que le club est tombé. Ma responsabilité n’est donc pas engagée. Pour ce qui est de Nantes, j’ai pris des fonctions le 9 juin 2007 et j’ai monté avec Michel Der Zakarian un projet sportif. Je suis parti, en fin d’exercice, les Canaris sont montés en Ligue 1. Ensuite, ils sont redescendus… Enfin, quand j’ai débuté à Nice et Saint-Etienne, les 2 clubs se trouvaient à la mort… Et aujourd’hui ? On pense que je suis froid mais je m’attache aux clubs pour lesquels je bosse. Mon rôle est de parvenir à mettre ces entités dans un fonctionnement autonome et le plus longtemps possible.
Source : http://www.lensois.com/articles/4438-le ... ois.com%29