Metz « sur le bord de la route »La loi Depierre, ou loi Euro 2016, adoptée par le Sénat mercredi, porte un sérieux coup d’arrêt au projet d’agrandissement du stade Saint-Symphorien. Explication avec le président du FC Metz, Bernard Serin
La maquette du projet de rénovation du stade Saint-Symphorien. Bientôt un souvenir ? Photo DR
Un coup de massue sur un édifice branlant. Pour le FC Metz, la fin de saison ne sera pas seulement source d’inquiétudes sportives. Les doutes entourant l’avenir du club à la Croix de lorraine débordent, en effet, de la pelouse : le projet de rénovation du stade Saint-Symphorien, initié il y a deux ans à l’arrivée de Bernard Serin à la tête du club, est en péril, comme l’est la place du FC Metz sur l’échiquier de la Ligue 2.
Il y a quelques semaines, le président avait pu se féliciter de l’avancement du projet d’agrandissement de l’enceinte messine. Mais avant-hier, l’adoption par le Sénat de la loi Depierre, du nom d’un député dijonnais, est venue refroidir l’enthousiasme de la maison grenat.
La loi en question permet aux stades gérés dans le cadre d’un bail emphytéotique administratif (BEA) de profiter d’aides publiques, chose interdite auparavant. Jusque-là , tout allait bien. « Nous entrions dans ce cadre », explique Bernard Serin. L’emploi de l’imparfait est de rigueur : l’application de cette loi a été réduite aux seuls stades retenus dans le cadre de l’organisation de l’Euro 2016. Pour lequel Metz est hors concours.
« C’est une loi restrictive, discriminatoire. Et ambiguë, souligne le président, puisqu’on ne sait pas encore si elle concerne les neuf stades qui seront désignés fin mai pour accueillir l’Euro ou l’ensemble des stades en lice. Quoi qu’il en soit, ça nous laisse au bord de la route et cela compromet gravement notre projet. »
Metz a relancé sa candidatureRemonté, le président messin n’a pas l’intention d’en rester là . « Nous devons réagir. Nous considérons que nous devrions faire partie des stades de réserves en lieu et place de Strasbourg, qui s’était désisté en juillet dernier. Notre première demande à ce sujet avait été refusée, mais nous l’avons répétée à la Fédération française et la réponse devrait intervenir demain (aujourd’hui). » Cette lueur d’espoir semble bien fragile…
Si les démarches de protestation entreprises par le FC Metz et les parties prenantes au projet n’aboutissent pas, « il faudra s’appuyer sur d’autres dispositions de financement. Ce qui compromettrait évidemment le calendrier et la dimension de notre projet. » Et peut-être le projet tout court.
Une perspective qui attise la rancœur de Bernard Serin. « Ce serait injuste. Nous avons livré beaucoup d’efforts pour appuyer la candidature de la France et il n’y a pas de juste retour. »
C. B.
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