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Lyon : pour Gérard Collomb, « Fillon fragilise l’Euro 2016 » PROPOS RECUEILLIS PAR CATHERINE LAGRANGE ET YVES LEROY | Publié le 22.04.2011, 07h00
Le Grand Lyon et l’Etat se renvoient la balle. Sur fond de fortes oppositions politiques, les instances locales et nationales s’accusent mutuellement de bloquer le projet de stade des Lumières de Lyon. Une enceinte de 58000 places construite par l’Olympique lyonnais qui doit accueillir des matchs de l’Euro 2016. Concrètement, l’Etat refuse de déclarer d’intérêt général le stade avant la révision du plan local d’urbanisme (PLU), alors que la communauté d’agglomération estime que cette déclaration d’intérêt général (DIG) est un préalable indispensable à cette révision du PLU.
Gérard Collomb, le sénateur-maire de Lyon et président du Grand Lyon, accuse le gouvernement de vouloir faire capoter le projet pour des raisons politiques.
Le projet de stade des Lumières est-il aujourd’hui au point mort ?
Gérard Collomb. Si François Fillon persiste à nous refuser une déclaration d’intérêt général, c’est clair qu’il va y avoir un problème. Tout le monde sait que cette DIG est nécessaire juridiquement pour que le stade puisse être fait. Et il y a peu de villes qui ont autant d’infrastructures de transport et d’hôtellerie que la nôtre. Il n’y a pas beaucoup de stades de cette capacité. François Fillon fragilise le processus même de l’Euro 2016.
Chantal Jouanno vient de déclarer que l’Etat ferait « tout pour que Lyon ait l’Euro », tout en vous invitant à lancer la révision du PLU immédiatement. Est-ce une avancée ?
C’est toujours le même refrain! Pourquoi Mme Jouanno et les autres opposants me poussent-ils à lancer les enquêtes publiques? Parce qu’ils pensent que si je fais cela, il y a 90% de possibilités pour que ces enquêtes soient annulées. Je ne tomberai pas dans ce piège et je regrette que Chantal Jouanno ne se comporte pas comme le ministre des Sports, mais comme la tête de liste UMP aux sénatoriales en Ile-de-France. Quand on a des responsabilités, on essaye de penser à l’intérêt général plutôt que de manière partisane.
Comment expliquez-vous cette impasse, alors que Nicolas Sarkozy a soutenu la candidature française à l’Euro 2016, qui inclut le projet lyonnais ?
Sarkozy, ça l’amuse peut-être de m’embêter. Chaque fois que d’autres villes sont dans une situation juridique difficile, on fait passer une loi qui les arrange. Nous, on ne nous permet pas d’appliquer une loi qui existe déjà . Sans doute parce que Lyon a un maire de gauche. Je constate qu’on est aujourd’hui dans une république bananière.
Quel est le but de l’amendement relatif à la rénovation des stades que vous présenterez mercredi au Sénat ?
Il est simple : « Tous les stades réalisés pour l’Euro 2016 sont d’intérêt général. » Cet amendement est de bon sens et est soutenu officiellement par l’Association des maires de France, dont le président, on le sait, est député UMP.
Sans cette fameuse DIG, lancerez-vous finalement la révision du PLU ?
Non, non, non.
Le stade risque donc de rester dans les cartons ?
Je suis d’un naturel optimiste, et s’il le faut, on attendra que la gauche gagne en 2012. Ensuite, c’est très rapide. Pour construire un stade, il faut deux ans. Il sera donc prêt en 2014.
Les opposants estiment que le prix de 45 € par mètre carré fixé pour la vente de 32 ha de terrain à l’OL est loin de celui du marché…
On ne décide pas des prix à la tête du client! C’est le prix fixé par les Domaines.
La date d’ouverture du calendrier prévisionnel, le 8 décembre 2013, est-elle d’ores et déjà obsolète ?
Non, si on a la DIG, elle tient toujours. Si on ne l’a pas avant l’été, cela va repousser l’échéance. Nous sommes dans un bras de fer. Ils ne vont quand même pas gâcher l’Euro 2016. Ce serait perdre la face aux yeux du monde! On ne peut pas se passer d’une grande ville comme Lyon pour jouer une demi-finale.
Le Parisien
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