par Sam Doulaz Jr » 18 Jan 2013, 10:54
Salut,
Puisque le débat n'est pas relancé, je me permet de le faire avancer.
ARTICLE 63 DU T.F.U.E. :
L'article 63 du T.F.U.E. (Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne) précise que :
Toutes les restrictions aux mouvements de capitaux, de marchandises et de services entre les Etats membres de l'Union Européenne et entre les Etats membres et les Etats tiers sont interdites.
Vous avez ici la raison pour laquelle la France subit actuellement une vague de délocalisations sans précédent. En effet, le Traité de Lisbonne (rejeté à 55% par les français en 2005, puis par les néerlandais et les irlandais - c'est toujours bon de le rappeler !) prévoit donc qu'il est interdit d'interdire les délocalisations "d'y faire restrictions"... notamment. Monsieur Montebourg NE peut donc PAS lutter contre les délocalisations massives que subit actuellement notre pays A CAUSE de cet article 63.
Ca ne se passait pas comme ça avant.
Par ailleurs, vous noterez que cet article ne vise pas que les membres de l'U.E. Il vise aussi les Etats tiers, c'est à dire TOUS LES AUTRES PAYS DU MONDE. Si on peut déjà se demander ce que ça fout là alors que tous les autres pays du monde se gardent bien, eux, d'une telle mesure (à commencer par les U.S.A., la Chine et l'Inde), on entre ici exactement dans ce que nous alertait Keynes à propos de la bonne et la mauvaise mise en concurrence.
La bonne et la mauvaise mise en concurrence (théorie de Keynes) :
Lorsqu'un pays est mis en concurrence avec un autre pays qui a à peu près la même économie et les mêmes règles sociales, cela semble bon pour les deux pays puisqu'il y a une émulation positive.
Mais si un pays est mis en concurrence frontale avec un pays qui n'a pas du tout la même économie et les mêmes règles sociales, alors celui des deux qui est le plus attractif pour les entreprises va forcément tout ramasser chez lui.
En effet, pour Keynes, il n'y a pas de concurrence possible entre deux Etats qui ne sont pas du tout harmonisés, notamment socialement, puisque celui qui a le moins de charges sociales gagnera à tous les coups et l'autre perdra toutes ses industries notamment.
Je vais faire une métaphore avec le tennis.
Si vous jouez vous-même contre quelqu'un de votre niveau, il vous faudra légèrement parvenir à élever ce niveau pour pouvoir remporter le match. Votre adversaire va en faire autant et c'est bon pour vous deux puisque vous progressez.
Mais si vous jouez maintenant face à Nadal. Avec votre faible niveau, vous n'allez pas toucher une balle. Vous ne progresserez pas et lui n'aura aucunement besoin d'élever son niveau de jeu pour vous mettre une raclé.
C'est ce qui nous arrive à cause de l'art. 63.
Cet article nous met en concurrence frontale avec des pays qui ont des coûts de production parfois 15 fois moindres aux nôtres. La théorie de Keynes se vérifie puisque la France se trouve pratiquement en récession alors que l'économie des pays du sud-est asiatique notamment profitent largement de nos erreurs pour attirer toutes nos industries chez eux, booster leur économie et leur PIB.
Pour remédier à cet énorme problème qui va nous coûter... l'avenir de nos enfants (puisqu'il n'y aura plus de tissu industriel, que le nombre de chomeurs à indemniser va augmenter, qu'il y aura moins de recettes fiscales pour payer les retraites etc), nous devons revenir sur cet art. 63 adopté à l'insu des français.
Le hic, c'est qu'une renégociation des traités ne peut être faite qu'à l'unanimité des 27. Les pays de l'Est de l'Europe profitant partiellement de certaines de ces délocalisations ne voudront évidemment jamais renégocier. C'est pas super difficile à comprendre quand on vit dans le monde réel...
Par conséquent, nous proposons aux français, tout simplement de sortir de l'Union Européenne pour conserver nos emplois et ce qui fait le tissu industriel français. Sinon, c'est bien simple, on est morts dans seulement quelques années, nous, le modèle français, et tout ce que la France a construit depuis des décennies. Tout cela sera foutu en l'air...