Partouche et le naming du Grand Stade : « On parle de 2,5 millions d’euros sur dix ans… »| ENTRETIEN EXCLUSIF |
Au lendemain de la fin de l’aventure européenne, nous avons rencontré Maurice Schulmann, qui siège au conseil d’administration du LOSC mais est surtout le directeur marketing du groupe Partouche. Il a évidemment beaucoup été question du naming du Grand Stade, que LMCU refuse au casinotier, au titre d’une indemnité insuffisante et du manque d’incarnation des valeurs de la région. Michel Seydoux a pris position en estimant qu’on devrait mieux considérer votre offre pour le naming. Comment réagissez-vous à cela ?«Nous sommes très contents que le LOSC adopte une prise de position officielle par rapport au naming. Pour le moment, ce que déplore Isidore Partouche, c’est qu’aucune réaction ni positive, ni négative, n’a fait suite à notre offre financière. Au moins aujourd’hui, les positions d’Isidore et de Michel Seydoux sont claires. Il n’y a aucune agressivité mais plutôt une incompréhension. L’absence de réponse nous a choqués. Nous pensons savoir qu’aucune autre proposition n’a été faite pour le naming.»Vous avez fait une offre de 2,5 millions d’euros par an, sur dix ans, et vous n’avez pas eu de réponse de la part de la LMCU ?
«On n’a eu aucune réponse officielle de la part de M. de Saintignon (vice-président de LMCU, en charge du dossier). Par médias interposés, il s’est exprimé. Mais il y a eu une proposition formelle qui lui a été envoyée et nous n’avons pas eu de réponse formelle. Nous restons encore dans le statut quo. Notre secteur d’activité ou notre entreprise semble poser problème pour apposer ce nom sur un stade. Libre à eux. Mais nous pensons que nous représentons le Nord. Le Pasino de Saint-Amand fête ses 40 ans en 2013. Le groupe Partouche est parti de Saint-Amand-les-Eaux, soit à trente kilomètres de Lille. Isidore Partouche a vécu dans la région, il la connaît depuis plus de quarante ans, et nos clients ont sans doute été tout autant choqués que nous.»
Quelles sont vos relations aujourd’hui avec le LOSC puisque Michel Seydoux n’a pas démenti l’information selon laquelle vous ne lui versiez plus les montants de sponsoring ?«Elles sont toujours les mêmes. Excellentes. Partouche a la double casquette, celle d’actionnaire, partenaire réel et économique du LOSC, et celle de sponsor maillot. Concernant cette année, il n’y a aucun problème, nous sommes toujours sponsor principal. La seule chose qui a été dite par Isidore Partouche, c’est que s’il n’avait pas le naming, nous arrêterions tout notre partenariat sponsoring avec le LOSC. La demande initiale de 4.5millions par an de LMCU ne correspond pas à la réalité économique. Elle a déterminé cette somme parce que c’est celle dont elle a besoin. Ça n’a jamais choqué personne de voir le “P” sur le maillot du club depuis tant d’années. Je ne vois pas pourquoi ça choquerait de le voir sur un stade.»
Si le groupe Partouche décide de se retirer des activités sponsoring, Isidore, qui détient 40% de la holding SOCLE qui détient le club, pourrait-il faire de même ?
«À mon sens, ce sont deux choses totalement déconnectées. Comme pour le président Seydoux, Isidore Partouche n’avait pas pour vocation de rester des dizaines d’années. Aujourd’hui, il y avait un projet sportif et régional autour du LOSC afin de la repositionner à sa juste valeur, ce qui n’était plus le cas depuis 50 ans. Ce projet a été réalisé. Maintenant, rester c’est une autre histoire. Isidore n’a jamais été actif dans le sportif et au niveau du business, c’est vraiment l’histoire de deux hommes. Je pense que les destins de Michel et d’Isidore seront intimement liés.»
Que répondez-vous à ceux qui pensent que vous vous doutiez de recevoir un refus sur le naming, et que vous vous dirigez vers un désengagement avant de monter en puissance ailleurs, par exemple à Valenciennes ?«Autour du naming, sincèrement, nous ne pensions pas en arriver là… Notre proposition est viable, on parle quand même de 2,5 millions sur dix ans, soit 25millions d’euros, à ma connaissance, LMCU n’a pas trouvé d’autre preneur…
Si LMCU décide de ne pas attribuer ce naming, ils devront supporter 25 millions d’euros supplémentaires, ça nous semble irréel. Que le contribuable supporte ce coût parce qu’on ne veut pas de Partouche, à notre sens, vu la conjoncture économique… Si encore quelqu’un s’était déclaré à 4,5 millions d’euros, ou même à 3, on n’aurait rien dit. Mais on n’a même pas reçu de réponse officielle. Qu’est-ce qui fait que le groupe Partouche ne mérite pas une réponse ?En ce qui concerne un désengagement… J’ai entendu des choses sur d’éventuelles difficultés financières, c’est faux : le groupe a largement les moyens de maintenir ce genre d’accord sponsoring, et même d’en supporter des plus lourds. Après, nous sommes présents aussi à Valenciennes, ce qui peut sembler atypique, mais c’est tout simplement parce qu’il n’y a pas de logique marketing sportif chez Partouche, c’est la passion du foot qui guide les choix. Et aussi la proximité de nos univers, car le foot est un spectacle.»
Comment avez-vous vécu l’épisode de la débâcle à Munich, où votre logo n’apparaissait pas pour des histoires de réglementation. Heureux hasard finalement ?
«Le groupe Partouche est responsable, nous sommes associés aux victoires comme aux défaites. C’était un match historique, une défaite historique. Maintenant, effectivement, il y a eu pas mal de photos prises, mais pour une fois, ça ne me dérange pas du tout, mais pas du tout, de ne pas avoir vu pour une fois le “P” de Partouche sur les maillots… (sourire)»PROPOS RECUEILLIS PAR ANTOINE PLACER ET OLIVIER FOSSEUX
Source :
http://www.lavoixdunord.fr/sports/mauri ... 204n879577PS: Je viens de lire dans la voix du nord d'aujourd'hui que l'entreprise qui gère les recherche de naiming pour la LCMU vient de faire faillite !