par fanch22 » 03 Sep 2015, 22:13
Paris : le stade Charléty modernisé pour accueillir le football en ligue 2
Les Echos | Le 27/08 Ã 18:19
Le stade Charléty, emblème du sport parisien, accueille depuis fin juillet des matchs de deuxième division. - Malo Tresca
Le complexe omnisports a engagé des travaux à l’occasion de la montée du Paris Football Club en deuxième division. Plongée dans les vestiaires de ce lieu sportif mythique.
La peinture est encore fraîche, les nouveaux casiers à l’effigie du Paris Football Club pimpants. Le stade Charléty, deuxième plus grand complexe sportif de la capitale, a bénéficié cet été d’importants travaux de modernisation à l’occasion du passage de l’équipe en Ligue 2. Ouverture des vestiaires, installation d’un écran géant, rénovation de la tribune de presse pour accueillir les équipes de télévisions… « Les locaux ont dû être mis en conformité avec les exigences de la LPF, la Ligue Professionnelle de Football », précise Pierre Zizine, le directeur du site. Chaque détail est pris en compte, jusqu’à la nouvelle horloge qui domine le vestiaire du club parisien. Son modèle, identique à tous les autres stades français où se jouent les matchs de deuxième division, est aligné à la seconde près sur le timing de la LPF. Autre nouveauté, la pièce est désormais équipée d’un système de buzzers. En cas de blessures ou d’insultes, l’entraîneur ou l’arbitre peuvent envoyer un message d’alerte aux footballeurs à la mi-temps ou avant le coup d’envoi. Le prix de l’ensemble des travaux n’a pas été dévoilé. Tout juste saura-t-on « qu’ils ont coûté ».
« Nous ne voulions pas non plus singer le reste, en faisant quelque chose de magnifique d’un côté et rien de l’autre.», se défend Pierre Zizine. «C’est pourquoi les travaux ne sont pas exclusivement destinés au Paris FC, mais ils seront utilisables par le plus grand nombre ». Et pour cause, le stade Charléty est aussi le fief de trois autres gros clubs ; l’équipe féminine du PSG, vice-championne d’Europe et de France l’année dernière, le Paris-Volley, plusieurs fois champion de France, et le Paris-Université Club (PUC). Du côté des deux premiers, les vestiaires sont même personnalisés. Chaque casier arbore fièrement le nom de son propriétaire. Sur les murs de celui de l’équipe de volley-ball, trônent des leitmotivs invitant les joueurs à se dépasser en permanence ; « Echouer dans sa préparation, c’est se préparer à l’échec », « Quand on cesse de vouloir être meilleur, on cesse déjà d’être bon ». Et sur la porte d’entrée des douches, en lettres majuscules… « Détermination ».
Un stade tourné vers l'événementiel
Des maximes qui pourraient s’appliquer aux centaines de sportifs, professionnels ou amateurs, venus s’entraîner quotidiennement dans l’enceinte du stade Charléty. « Le stade est événementiel ; il accueille chaque jour un nombre considérable de personnes ; du public, des clubs, des associations, des professionnels… », Détaille encore Pierre Zizine «Ses amplitudes horaires sont très larges, il ouvre à 7 ou huit heures le matin et ferme à plus de 23 heures. La circulation y est permanente». Avec son stade de football, d’athlétisme et de rugby -d’une capacité de 19.200 places-, ses huit courts de tennis, ses salles spécialisées permettant de pratiquer du krav-maga, du squash ou du judo, le stade Charléty est un lieu sportif emblématique, certes, mais aussi historique de la ville de Paris.
Inaugurée en 1939 sur les plans du jeune architecte Bernard Zehrfuss, la bâtisse de la porte de Gentilly compte parmi les premiers sites libérés, en août 1944, par la 2ème division blindée du maréchal Leclerc. En 1957, Charléty y abrite son premier grand évènement sportif, avec les Jeux universitaires de Paris. Et l’année suivante, le stade marque l’actualité… mais non sportive. 30.000 à 40.000 personnes se réunissent là -bas sous l’égide de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). L’esprit de mai 68 s’imprimera dans les gradins.
Après deux décennies de dépérissement, place au nouveau Charléty. Un grand chantier de reconstruction est engagé par les architectes Henri et Bruno Gaudin au début des années 90. Plus de 120 millions d’euros sont en jeu. Coupe d’Europe des nations d’athlétisme, matches de l’équipe de France féminine, record du monde de 100 mètres en 2002, voire même meeting de campagne pour Ségolène Royal, le stade Charléty est depuis coutumier de grands évènements.
Mais la fréquentation, elle n’est plus au rendez-vous depuis une dizaine d’années. A tel point qu’en août 2013, le PFC a été contraint, à cause des faibles affluences enregistrées, de retourner au stade Déjerine... déclaré non-conforme aux normes lors de la saison 2014-2015. Le but avoué du Paris FC - monter en ligue 1- permettrait le retour au premier plan du stade Charléty, emblème de longue date du sport parisien. La ville, qui gère le stade depuis 2006, nourrit elle aussi l’espoir d'un retour à la normale. En attendant, peut-être, d’être réquisitionné pour les Jeux Olympiques d’été 2024, si la candidature de la France est retenue.
Malo Tresca