Extension de Marcel-Picot, la décision définitive fin 2011Le 24 février le conseil de communauté se prononcera sur la délibération ayant trait à l’agrandissement du stade et à ses modalités. Le projet avance mais patience, le Grand Nancy demande des garanties.
C’est un proche du dossier qui l’assure, si le financement des travaux d’extension du stade Marcel Picot coûte plus cher que les aides allouées actuellement à l’AS Nancy Lorraine, l’affaire sera classée sans suite. Alors pourquoi avoir la tête dans les étoiles par le biais d’une délibération qui, si elle est adoptée, donnera le coup d’envoi de l’opération, et les pieds sur terre en réclamant des garanties ?
En clair, le Grand Nancy lance le BEA (Bail Emphytéotique Administratif) mais c’est enfonction des réponses et des précisions chiffrées sur l’économie du projet et sa viabilité, qu’il prendra fin 2011 ou au plus tard début 2012, la décision de faire ou de ne pas faire. Ce qui au passage permettra d’être fixé sur l’avenir de l’ASNL en Ligue 1. Car à la date du 24 février, jour de la réunion du Conseil de communauté et du vote sur la délibération portant sur l’agrandissement de l’enceinte sportive, le club luttera toujours en bas de tableau pour assurer son maintient parmi l’élite du football français.
Le sportif est corrélé à l’économieEtre dans le réel, voilà plusieurs semaines que l’opposition de gauche dit ouvertement ce que pensent tout bas plusieurs maires de la majorité communautaire qui redoutent de voir le stade tout cannibaliser. Après avoir appartenu à l’équipe chargée au départ d’analyser la situation, Hervé Féron le député-maire socialiste de Tomblaine ne se contente pas de traîner la patte, il est aujourd’hui à la pointe de la contestation. « La communauté urbaine du Grand Nancy compte 256 000 habitants. La moyenne de spectateurs du stade Marcel Picot est de 13 000 spectateurs cette année. Parmi eux on peut estimer que 9 000 spectateurs sont des habitants du Grand Nancy. Combien, parmi ces 9 000 spectateurs sont prêts à défendre l’idée que leurs impôts doivent servir à augmenter la capacité du stade jusqu’ à 32 000 places ? »
Bonne question ! Au moment de détailler les enjeux et principaux défis de cette opération : outil propice au rayonnement de l’agglomération, candidature à l’Euro 2016, amélioration du service, ouverture d’une structure de nouvelle génération en capacité d’accueillir d’autres activités que celles du ballon rond, on s’aperçoit que l’investissement s’accompagne d’une prise de risque financière dont la Communauté urbaine entend réduire l’ampleur.
ÂÂÂA noter que si l’ASNL est imposée comme club résident, elle ne sera pas forcement candidate à l’exploitation de l’équipement. Elle peut créer une filiale, s’associer à un constructeur voire à un promoteur de spectacles et pourquoi pas laisser la place à un postulant qui serait jugé mieux disant. Mais on a du mal à croire que Jacques Rousselot qui s’est tant démené pour donner de la force, du lien, de la consistance et une signification à « son » projet accepte facilement de se laisser bousculer.
Alors que toutes les parties examinent, jaugent, évaluent, recherchent des points d’équilibre, il faut se souvenir que dans cette histoire le sportif est corrélé à l’économie. On peut déjà imaginer qu’à l’issue de débats houleux, la majorité du Grand Nancy approuvera le contenu des caractéristiques du BEA alors que sans la moindre surprise l’opposition s’auto-attribuant le monopole de la clairvoyance, votera contre. Il est vrai que le classement actuel de l’ASNL renforce les doutes. Mais peut-on avancer en ne considérant que le côté vulnérable des choses ? Aux élus de décider et de prévoir un parachute si fin 2011, toutes les conditions ne sont pas réunies pour permettre de parier sans trop de risques sur l’agrandissement du stade Marcel Picot.