kokomilano a écrit:La cité du vin est ce qu'on pourrait appeler un musée, dont on célèbre en ce lieu la culture et l'identité régionale... ce n'est pas un outil de production comme peut être assimilé un stade.
Au dela des questions du mode de financement et de la localisation (sur lesquelles on peut s'entendre) je suis plus hésitant sur une condamnation aussi radicale du portage public d'un équipement comme un stade de foot.
- en premier lieu parce que OUI un club de foot c'est un élément du patrimoine immatériel d'une ville ou d'une région et pas une simple PME de zone artisanale. Le risque d'une séparation stricte des sphères financières publiques ou privées (si on pousse la logique jusqu'au bout) c'est justement de voir un club - ou une franchise - quitter une ville et une région qui se révèlerai pas assez attractive ou dynamique sur le plan commercial. Comme n'importe quelle entreprise qui pourrait déplacer son activité. Et le parallèle avec les châteaux du vignoble bordelais s'arrête justement à cette logique là . Les consommateurs qui achètent des bouteilles de Bordeaux sont partout dans le monde. Un producteur de vin est attaché à la terre qui lui permet de créer son produit là ou un club de foot est attaché à celle ou se situent majoritairement ses consommateurs.
- en outre - et surtout - parce que financièrement en France aucun club n'est armé économiquement pour assumer de manière indépendante la construction de son outil de diffusion, le stade. Aucun. Même pas les lyonnais qui s'en vantent pourtant beaucoup. A Lyon (comme à Bordeaux) c'est la puissance publique qui a garanti une (grande?) partie des prêts contractés par OL Groupe. Si le club marche bien c'est Aulas qui gagne. Si le club se plante c'est la Métropole ou le Conseil Départemental qui trinquent. A ce niveau de risque là autant assumer entièrement les choix techniques et ne pas les laisser entre les mains de concessionnaires qui se gavent deux fois (surfacturation des coûts puis opacité de la gestion). Un stade c'est un coût de construction autant sinon plus élevé qu'un centre commercial pour un taux de rentabilité ridicule comparativement. C'est un fait. Ca ne veut pas dire que ce sera toujours comme ça. Mais aujourd'hui c'est le cas. Alors de deux choses l'une, ou la puissance publique pallie cette faiblesse structurelle du foot français (parce que c'est un pari sur l'avenir, ou parce que ça fait partie du patrimoine de la ville, ou parce que les performances et l'apport du spectacle sportif pour les gens ne se mesure pas qu'en retombées économiques directes sonnantes et trébuchantes... comme c'est le cas pour un musée) ou elle laisse tomber et le foot français va vite couler.
Enfin dernière chose, depuis la fin des années 80 il n'existe plus d'opérations d'aménagements complexes qui soit bénéficiaires.