PSG : Deux ans que le Parc des Princes a poussé son dernier souffle
Nous sommes le 15 mai 2010 à l’occasion de la dernière journée de L1, et les fidèles supporters des virages savent que leur avenir aux côtés du club de la Capitale s’écrit en pointillés… Réaction d’orgueil, réaction d’honneur et de fierté, ce dernier match ne peut se dérouler comme un match normal. Après 75 minutes de tensions, de pression, de tristesse, de colère, le Parc emmené par le Virage Auteuil explose. Les flashes crépitent, le Parc applaudit, toute la frustration accumulée durant les derniers mots explosent au grand jour, dans un incendie de fumigènes du plus bel effet. Logique contestataire, il ne faut pas interpréter ces allumages comme dangereux, mais comme un ras-le-bol général d’une situation pourrie depuis des mois, mais aussi comme le baroud d’honneur d’une mouvance parisienne, dont la France des supporters se souvient encore et se souviendra toujours…
A ce moment, même si les Virages ne sont pas encore sûrs de leur destin, ils savent que quelque chose se trame en coulisses, et qu’ils sont la première cible des autorités et des dirigeants du PSG. A leur façon, ils vont faire de ces 15 dernières minutes, les plus intenses, les plus émouvantes que le Parc des Princes ait connu depuis des mois. Une sorte d’au revoir, rempli de passion, de tristesse et de colère, le tout pour un cocktail détonnant à vous donner des frissons, des larmes même quand l’historique « Ô ville lumière » se met à résonner… Certains ont interprété ces 15 dernières minutes, ainsi que le sitting improvisé jusqu’à 2h du matin dans les travées, comme le symbole d’un mouvement à éradiquer. Et ça nous ne pouvons l’accepter, le tolérer ou même le pardonner, tant ces 15 minutes ont été d’une puissance rare, une puissance qui n’est même plus imaginable de retrouver un jour dans ce stade mythique.
Alors deux ans après, hormis se remémorer ce 15 mai 2010, que nous reste t’il ? Pas grand-chose en dehors de nos valeurs de fierté, d’honneur et de dignité, face à une situation dont nous ne pouvons plus rien espérer.
La campagne de réabonnement est déjà lancé, avec des tarifs atteignant 312€ l’intégral en virage, la délocalisation au Stade de France pour deux ans semble acté, et le dossier du Parc des Princes est encore repoussé à la rentrée, de quoi s’inquiéter de son avenir.
Après deux ans, il est désormais évident que remettre les pieds dans ce stade de façon normale est toujours inconcevable, tant il fait honte à son histoire…Remettre les pieds en virage sans voir dans leurs coursives sans voir les fresques ou les plaques commémoratives, s’asseoir dans des virages aseptisé qui n’ont plus aucun sens, entendre de jeunes fougueux s’approprier une histoire au travers de chants qu’ils bafouent, non tout ceci n’est pas possible et ne le sera probablement jamais, qui plus est tant que le système aléatoire est toujours en place…A se demander pourquoi avoir autant anticiper la campagne de réabonnement ? Quand avant celle-ci se faisait en juin, cette année c’est en avril qu’elle a commencé.
Alors non, quand on a connu le Parc des Princes d’avant, le Grand, l’Unique, l’Historique, quand on a ne serait-ce que vécu ce 15 mai 2010, la question ne se pose même pas, et il est désormais évident que la plus grande majorité des anciens ont lâché l’affaire et ont trouvé un autre moyen de compenser ce manque de Parc des Princes.
Il y a bien évidemment les déplacements, qui même quand ils sont le moment pour la DNLH et le Ministère de l’Intérieur de se sentir utile, n’empêchent pas les fans parisiens de se déplacer, partout, toujours, avec toutes les contraintes possibles et imaginables…Et ça ils le voient très bien, et savent qu’ils auront bon interdire toute vente en ligne, ou entraver les libertés des supporters parisiens, il y en aura toujours qui entendront supporter le Paris-SG à leur façon, c'est-à -dire librement.
Au jour d’aujourd’hui, à moins d’un miracle, le Paris Saint Germain Football Club ne sera pas champion, et quand on voit la différence d’ambiance entre le Stade de la Mosson hier et le Parc des Princes, c’est à se poser des questions sur l’impact des tribunes sur un résultat. Et même si « La Mosson » stressé, n’a pas forcément fournit sa meilleure prestation, comment ne pas faire un lien. Car un club c’est un tout, du jardinier à l’actionnaire en passant par les joueurs et les supporters. Négligez une seule composante, et vous risquez un retour de bâton. Mais, soyons réalistes, l’impact des supporters sur les joueurs n’est pas mesurable, et cette forme de fantasme d’avoir une réelle utilité sera toujours présente, car elle fait l’essence même du supporter. Néanmoins, nous ne pouvons dire si les supporters jouent un rôle ou non sur une saison, mais ils sont à coup sur une composante du football à ne pas négliger.
Et dire qu’il y a deux ans, le match du soir n’était autre qu’un certain PSG….Montpellier, signe du destin ou simple coïncidence, allez savoir, une chose est sûre, deux ans après, la situation a radicalement changé, et ce qui restera à jamais gravé de cette soirée, ce sont bel et bien ces 15 dernières minutes de folie…les 15 dernières d’un Parc encore vivant…comme une onde de choc avant de rentrer dans une longue période de coma….S’en remettra t’il un jour ?
Ce Parc des Princes n’est plus le notre…et c’est surement leur souhait le plus cher que de réaliser un tel constat, mais une chose est sûre, il est préférable de vivre d’une gloire passée, que d’un désastre présent…
Qu’adviendra t’il de l’espoir futur ?