Un serpent de métal s'est élancé au-dessus de la RN227L'édification du viaduc qui reliera l'A1 au Grand Stade d'ici un an a franchi un cap la nuit dernière : le tablier métallique qui doit soutenir la structure a été « lancé » au-dessus de la RN227. Explications.Une véritable prouesse technique. La nuit dernière, les ouvriers de la société flamande Victor Buyck, une des rares entreprises du secteur des travaux publics capables de mener à bien une telle opération, ont engagé le « lançage » du tablier métallique qui soutiendra le futur viaduc devant relier l'A1 aux parkings souterrains du Grand Stade.
Le « lançage » n'est pas un barbarisme mais un mot appartenant au jargon du milieu, et qui désigne l'opération destinée à poser la charpente d'un futur pont, lorsqu'on ne peut pas employer des grues. « Ici, ce serait trop risqué car il y a des routes en dessous », explique Farid Barache, qui dirige le chantier pour la direction interrégionale des routes (DIR). En l'occurrence, une bretelle de la RN227 qui a dû être bouclée toute la nuit pour l'occasion, et qui a rouvert à 6 h ce matin. « Et à vrai dire, cette technique maîtrisée permet d'aller plus vite qu'avec des grues » , ajoute-t-il.
L'opération n'a toutefois pas été fulgurante de célérité. La première partie du « tablier », qui pèse un poids respectable de 70 tonnes, est placée au bord d'une première pile, avant de se jeter dans le vide à la rencontre de la deuxième, située à précisément 28 mètres de là . Un saut maîtrisé, puisque le mastodonte est tiré par de puissants câbles qui l'empêchent de jouer les filles de l'air.
205 mètres, en courbe La vitesse d'avancée de l'ensemble est ensuite proche de celle d'un escargot : 6 mètres par heure. La nuit n'aura donc pas été de trop pour mener à bien cette première opération, consistant à avancer jusqu'à la troisième pile, distante de 60 mètres de la première. « L'opération est d'autant plus complexe que le viaduc est courbe, ce qui n'arrange pas les choses », sourit Xavier Dairaine, chef du service ingénierie de la DIR. Pour autant, pas de gros moyens technologiques déployés, juste du savoir-faire et les moyens « les plus rudimentaires possibles ».
Ensuite, la première partie du monstre d'acier étant posée, il faudra d'ici à la fin août édifier une deuxième partie de la charpente, qui viendra pousser la structure déjà en place, sur cinquante mètres de plus. Et rebelote en octobre, pour achever le squelette du viaduc qui s'étirera, tel un serpent aérien, sur 205 mètres de longueur ! Le poids total, lui, sera de 530 tonnes...
Au final, l'ouvrage d'art doit être achevé en juillet 2012, en même temps que le Grand Stade. Il permettra aux automobilistes venant de l'A1, du nord comme du sud, de rejoindre directement les parkings souterrains de l'antre du LOSC au moyen d'une bretelle d'accès partie des Quatre Cantons. L'échangeur comprendra également une autre bretelle en provenance de l'A23 et de l'A27, dont le tablier a déjà été posé en mai. Ainsi, les visiteurs de l'enceinte sportive « ne devraient pas trop peser sur le trafic déjà existant dans ce secteur, qui est de 400 000 véhicules par jour », estime Michel Leblanc, directeur du pôle déplacements de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement